«On ne demande pas d'argent, on veut juste être inclus!»
Nadia Di Menna, la directrice générale du club Le Versant, à Terrebonne, vient d'être nommée présidente de l'ANPTG (Association Nationale des Propriétaires de Terrains de Golf) du Québec et pour elle, il ne fait aucun doute, le dossier prioritaire, celui qui arrive au-dessus de la pile, concerne, encore et toujours, l'équité fiscale.
Tout au long de l'entrevue qu'elle nous accorde, on ne sent toutefois aucune amertume mais plutôt de l'espoir, du positivisme. En gros, il ressort de ses propos que le golf va bien mais il y a toujours cette épine, ce dossier de la fiscalité.
«Récemment, relate-t-elle, Serge Nadeau, du club Les Cèdres, disait que les années sombres sont maintenant derrière nous. Il a tout à fait raison. L'industrie a changé, s'est adaptée et ce n'est plus vrai que ce sont juste les riches qui jouent au golf.»
Des clubs publics en majorité
Petit rappel pour expliquer ce fameux dossier de la fiscalité…
Si vous avez une entreprise et que vous désirez amener des clients au Centre Bell voir les Canadiens ou au Grand Théâtre de Québec pour de l'Opéra ou toute autre activité culturelle ou sportive, vous pouvez déduire ces dépenses face à l'impôt. En fait, pas toute activité, car le golf est exclu! Et oui! Et ce dossier, tous les intervenants dans le monde du golf y travaillent fort pour faire tomber les préjugés tel: ce sont les riches qui jouent au golf, pas question de les aider.
«Maintenant, rappelle Mme Di Menna, c'est 90% des clubs de golf qui sont publics. L'industrie du golf n'en est plus une où seulement quelques privilégiés, financièrement, pouvaient être membres d'un club. Le golf est davantage une activité ouverte à toutes les classes de la société.
«Et pourquoi, demande-t-elle alors, les entreprises ne pourraient-elles pas amener des clients au golf comme elles peuvent le faire ailleurs? Le golf est une activité idéale pour elles. On l'entend souvent qu'elles ne souhaitent que cela, aller jouer au golf avec des clients ou d'éventuels partenaires d'affaires.»
Elle l'a dit dès le début, ce n'est pas de l'argent supplémentaire que demande l'industrie du golf, mais tout simplement d'être incluse dans les enveloppes de dépenses des entreprises, comme le sont les autres. Alors elle va poursuivre le travail de représentation dans ce sens.
Main-d'oeuvre
Autre dossier auquel elle entend consacrer beaucoup d'énergie: la pénurie de main-d'oeuvre.
«Ce problème, explique Mme Di Menna, il n'y a pas que nous, les gens du golf, qui devons composer avec, mais comme notre activité en est une saisonnière, c'est plus difficile.»
Elle souligne que leurs employés contribuent comme tout le monde à l'assurance-emploi et quand la saison se termine, ils sont en droit de se retrouver sur le chômage. Mais ils doivent, comme leur demande l'assurance-emploi, être très actifs en recherche d’emploi pendant l'hiver. Alors au printemps, quand les clubs veulent les ré-embaucher, ils ont trouvé du travail ailleurs.
«Là encore, dit-elle, on va faire des démarches pour trouver une solution à ce problème de main-d'oeuvre.»
Et au Versant?

Tant qu'à avoir au bout du fil la directrice du Versant, ce club de trois 18 trous qui entame sa 31e année, on en profite pour prendre des nouvelles. Et on constate vite qu'il y a pas mal du nouveau au Versant cette année, à commencer par l'arrivée d'un nouveau professionnel, soit Pascal Edmond. Il a quitté le club 4 Domaines pour remplacer Claude Tremblay. Ce dernier a décidé de prendre une retraite bien méritée du golf, lui qui a été actif dans ce sport pendant une quarantaine d'années.
Parmi les autres nouveautés au Versant, la directrice parle de camps de jour en partenariat avec d'autres installations des environs du club.
«Pour certains jeunes, mentionne-t-elle, du golf toute la journée, c'est parfois trop. Alors on va combiner le golf à d'autres activités tels le tir à l'arc, le disc golf ou encore l'aviron. Ce sera golf en avant-midi et l'autre activité en après-midi. Le but premier reste le plaisir, Les jeunes doivent s'amuser.»
Jerry Séguin
Bravo Mme Di Menna pour votre volonté de faire changer les choses et en espérant que vous réussirez là ou d’autres ont « tri-putté «