«Ce fut une surprise pour nous de voir le nom de notre club de golf apparaître sur cette liste. Les autres terrains concernés sont fermés, ne sont plus en opération, ce qui n'est nullement notre cas. Au contraire, nos opérations vont très bien et nous sommes très optimistes face à l'avenir de notre club.»
La présidente du club de Golf de Belœil, Mme Claire Lachance, a bien hâte de voir comment se traduira, dans quelques jours, la décision du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation concernant le règlement sur les espaces verts de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), règlement adopté le 16 juin dernier.
«On nous a dit que le ministère a 60 jours pour approuver ce règlement, rappelle Mme Lachance. C'est donc pour bientôt.»
Allons-y d'une petite mise en situation, d'un rappel des événements qui font en sorte que les golfeurs et golfeuses de Belœil ont bien hâte de savoir ce qui adviendra de leur terrain avec cette nouvelle règlementation…
Il y a quelques années, dans le but de renflouer ses finances et d'assurer sa survie, la direction du club mettait en vente une parcelle de son terrain (le champ d'exercice) pour y aménager un centre d'hébergement pour personnes âgées. Le projet a achoppé avec une opposition citoyenne et le promoteur est allé voir ailleurs mais, entretemps, la pandémie s'installe, un engouement pour le golf gagne la population, ce qui fait que le club de Belœil retrouve son erre d'aller.
Mais voilà, d'autres terrains de golf avaient cessé leurs activités dans la périphérie de Montréal et plusieurs souhaitaient que ces allées de golf abandonnées deviennent des espaces verts publics, où les promoteurs immobiliers ne seraient pas les bienvenus.
Donc en juin dernier, la (CMM) adoptait un règlement de contrôle intérimaire (RCI) visant des secteurs qui représentent un potentiel de reconversion en espace vert ou en milieu naturel. Dans ce règlement, six terrains de golf étaient mentionnés, soit Mascouche, Chambly, Candiac, l'ancien Rosemère, le Boisé à Terrebonne et, enfin, Belœil. Les 5 premiers parcours ont cessé leurs activités depuis quelques années déjà mais pas Belœil, d'où la surprise de ses administrateurs.
«La Ville a inscrit notre club dans ce RCI car à l'époque, explique Mme Lachance, on ne connaissait pas trop le langage précis de ce règlement. Nous avons de bonnes relations avec la Ville et on leur a demandé un amendement pour qu'on ne soit pas concerné par ce RCI. Car, selon la lecture que nous en faisons, si nous demeurons sur cette liste, cela entraîne pour nous bien des inconvénients.»
Et elle donne un exemple: «Advenant que l'on doive procéder à la construction d'un édifice, dit-elle, par exemple si nous devions reconstruire notre garage pour la machinerie, et bien dans ce règlement cela nous serait interdit. Ce qu'on ne peut accepter si l'on veut continuer de bien opérer le club.»
D'autant plus, rappelle la présidente, que encore cette saison l'affluence est au rendez-vous à Beloeil, qu'une liste d'attente est même instaurée face à la demande nombreuse de gens désireux de devenir membres.
«Et il y a notre centenaire l'an prochain, souligne-t-elle, que nous avons bien l'intention de fêter comme il se doit.»
Quelle sera donc la décision de la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation? On devrait le savoir prochainement car, comme mentionné plus haut, le ministère doit donner son approbation 60 jours après l'adoption du règlement, ce qui a été fait le 16 juin.