Pointe-Claire – «Si jamais on m'appelle pour me dire que je peux participer au US Open Senior parce que des joueurs se sont retirés, ce sera le comble. Il pourra m'arriver n ‘importe quoi après cela. Après, je pourrais même mourir en paix!»
Le 23 juin prochain, débute au Saucon Valley Country Club en Pennsylvanie, le 42e US Open Senior. Ce même jour, ce sera l'anniversaire de naissance du professionnel Carl Pelletier qui aura alors 56 ans. Le plus beau cadeau de fête qu'il souhaite c'est de se retrouver sur les allées pour ce tournoi, au milieu de l'élite du Champions Tour.
Car Carl Pelletier est sur la liste des substituts pour le US Open Senior, il est de ceux qui pourraient avoir un appel ou un message l'invitant à remplacer un joueur qui se désiste.
«Si cela arrive… lance-t-il en laissant sa phrase en suspens lorsque interviewé vendredi dernier alors qu'il participait à l'Omnium Printanier, à Beaconsfield.
Songeur et sans mot, comme s'il nourrissait en pensée le rêve qu'il souhaite vivre, il n'arrivait pas à exprimer les émotions qui le gagnent depuis le 18 mai dernier, jour où il a terminé en 4e place à une ronde de qualification se tenant dans le coin de Pittsburgh, une quatrième place lui donnant le statut de substitut. Et c'est à ce moment qu'il a échappé ces paroles voulant qu'il pourrait mourir en paix par la suite si jamais il avait l'occasion de disputer le US Open Senior.
Carl Pelletier est fébrile à l'extrême devant cette possibilité. Juste raconter, avec enthousiasme et même excitation, comment il en est arrivé là, démontre à quel point tout cela le stimule.
«Cet hiver en Floride, débute-t-il, j'ai joué de l'excellent golf. J'ai joué une trentaine de parties, la plupart sous la normale, souvent des moins 5 ou moins 6. Je me suis acheté une maison là-bas et quand est venu le temps de m'inscrire aux qualifications pour le US Open Senior, il était trop tard, il n'y avait plus de place sur cette qualif de Floride.
«Pas de problème, me suis-je dit, continue-t-il, je vais m'inscrire à la qualification dans les environs de Boston. Même chose, c'était déjà complet quand j'ai voulu le faire. Je me suis tourné vers celle de New York et, encore là, plus de place, les inscriptions étaient terminées.»
Donc au moment où il jouait de l'excellent golf et où il se sentait d'attaque pour ce genre de défi, les portes se refermaient. C'était mal barré pour lui, a-t-il convenu, mais cela jusqu'à ce que son ami Michel Fortier, excellent golfeur lui aussi, lui parle des qualifications se tenant à Pittsburgh.
«J'étais guère enthousiaste face à cette idée de faire 12 heures de route pour tenter notre chance. Michel m'a convaincu et on a filé au Indian Country Club, à environ 1 heure de Pittsburgh. Je ne dirai jamais assez merci à Michel!»
Et là, l'aventure a commencé. D'abord au champ de pratique quand un grand gaillard, vêtu tout de noir (de la casquette aux chaussures) passe devant lui et lance subtilement: «Tiens donc, ils acceptent les gauchers à ces qualifications…»
«Je l'ai regardé, rappelle Carl Pelletier, et pour réponse, je lui ai juste souri. Quelques minutes plus tard, quand je me suis retrouvé sur le tertre de départ, il s'est pointé lui aussi. J'étais jumelé à lui! Il s'est présenté et j'avais devant moi Dick Mast, un gars qui a joué sur le PGA Tour et le Champions Tour, ramassant quelque 5 millions $ en bourses dans sa carrière!»
Après 5 trous, Mast était à moins 3 pendant que sur la carte de Carl Pelletier un plus 2 s'affichait. Mais au final, le Québécois a terminé à moins 2 pour la 4e place pendant que Dick Mast terminait derrière lui à moins 1.
«Il jouait tellement bien mais à quelques reprises, il a tripoté. Pendant ce temps-là, moi j'étais d'attaque. J'ai atteint les 18 verts en régulation», souligne-t-il, un brin de fierté dans les yeux.
Il n'y a pas à dire, les journées de Carl Pelletier risquent d'être longues dans l'attente du jour de son anniversaire…
Michel Roy
J’espère que ton rêve va ce réaliser.
Avec le temps que tu y mets
Bonne chance 🤞
Roy Michel
J’espère que ton rêve va ce réaliser
Tu mets tellement de temps pour ce beau sport même à oublier certaine personne
Bonne chance
François Mathieu
Très bon reportage sur mon ami Carl. Le titre est bien choisi…Bravo !!!
Je lis le commentaire précédent et je trouve celui-ci »cheap » et de bas de gamme. Je ne crois pas que ce site est un endroit pour passer des messages de jalousie et de frustration personnelle.
Carl prend son golf au sérieux pour le temps qu’il a. Au départ, Carl est un ingénieur qui travaille 40 heures/semaine et un père de famille. Carl, c’est mon ami et il est faux de dire qu’il délaisse certaines personnes, ses amis et encore moins sa famille pour le golf. Au contraire, il m’a même texté »live » lorsqu’il jouait les 2 derniers trous de sa qualification en compagnie de Dick Mast. Carl, je ne lui souhaite que du bien et un succès fou. Il faut réaliser ses rêves dans la vie et mettre ses batailles personnelles de côté.
GML
Je ne vois pas à quel «message précédent» vous faites allusion. Il n’y a personne qui a écrit un commentaire comme celui que vous décrivez.