On parle d’un gars de terrain, un vrai gars de terrain… «J’ai toujours préféré être sur mon cart et parcourir le terrain que d’être derrière un écran d’ordinateur», lance Mike Lecavalier.
Comme dans tous les domaines, les nouvelles technologies ont gagné l’univers des surintendants de golf. Mais pour Mike Lecavalier (photo en manchette), le vrai boulot a toujours été le travail sur le terrain même. Il quitte maintenant après 40 ans de besogne assidue sur les allées pour une retraite bien méritée.
Et puis voilà qu’au dernier séminaire de l’Association des Surintendants de Golf du Québec (ASGQ), qui se tenait le 14 mars à Drummondville, il est honoré en recevant le trophée Roger Baccichet pour le titre de surintendant de l’année.
Celui qui a travaillé à Kanawaki et chez d’autres clubs de golf comme quelques-uns de ClubLink (il a été à Fontainebleau dès le début de la construction du terrain et plusieurs années par la suite) se dit très touché par cet honneur.

«Cela survient dans une période où, sur une durée de 14 mois, mon père, ma mère et ma sœur sont décédés. Gagner ce trophée après cette épreuve fait du bien. J’aurais juste aimé qu’ils soient là pour être témoins de cet honneur qu’on m’accorde. Je le reçois avec beaucoup d’humilité et de bonheur.»
Service exceptionnel
Mike Lecavalier prend peut-être sa retraite en tant que surintendant sauf qu’il s’associe dorénavant avec l’entreprise Soltec. Et coïncidence, c’est justement quelqu’un qui prend sa retraite de chez Soltec qui s’est vu décerner, toujours à Drummondville, le trophée Reconnaissance de service exceptionnel. Il s’agit de Richard Perron.
Ce dernier soutient qu’il ne s’y attendait vraiment pas, d’où sa grande reconnaissance envers l’ASGQ. Bien que volubile à souhait, Richard Perron demeure quelqu’un évitant les projecteurs.
À deux reprises, Richard Perron a remporté la Coupe Memorial avec les Remparts de Québec, à l’époque de Guy Lafleur. C’est pourquoi il n’hésite pas à comparer son travail avec les surintendants au monde du hockey.
«Au hockey, dit-il, les succès reposent sur le travail en équipe. C’est la même chose pour l’entretien des terrains de golf, c’est toute l’équipe du surintendant qui se regroupe pour offrir le plus beau parcours.»
Sans aucune hésitation, Richard Perron affirme, alors que l’heure de la retraite a sonné, qu’il referait absolument la même carrière s’il devait recommencer.
«J’étais toujours si bien reçu d’un terrain à l’autre que ce n’était que du plaisir, pour moi d’aller travailler. À chaque année, je me rendais deux fois par saison chez pas moins de 250 clubs», rappelle-t-il alors que maintenant, fier de cet honneur que lui rendent les surintendants, il quitte la route des golfs.

Épreuve de la vie
La vie comporte toujours son lot d’épreuves. Parfois, c’est brutal. Jean-François Marinier, surintendant au club Ki-8-Eb, en sait quelque chose. En juin, l’an dernier, il a perdu sa compagne de vie de manière très subite. Alors que le couple et leurs enfants avaient plein de projets, Christelle Dubois, à peine 37 ans, décédait prématurément.
L’ASGQ a décidé de remettre à Jean-François Marinier le trophée Bob Trevis pour honorer des membres de l’association qui ont dû passer à travers des épreuves.
«Quand on m’a parlé de l’intention de me remettre le trophée Bob Trevis, d’expliquer Jean-François Marinier, j’ai refusé. La perte d’un être cher, ce n’est pas quelque chose qu’on veut célébrer. Puis on m’a fait comprendre que ce serait, pour moi, une belle occasion de dire merci à tous ceux et celles qui m’ont aidé et soutenu pendant cette épreuve.»
Et, la gorge nouée, il relate tout le support obtenu et provenant de plein de gens certains qu'il ne connaissait pas nécessairement. D’abord il parle de ses confrères de l’association des surintendants et des fournisseurs qui ont crié présents dès le début.
Puis il fait mention de son déménagement de Sorel-Tracy à Trois-Rivières et qui devait avoir lieu quelques jours à peine après le décès. Comment prendre cela en charge quand tu dois t’occuper de funérailles et, surtout, consoler les enfants? Alors au jour du déménagement, deux camions sont arrivés suivis d’une soixantaine de personnes…
«Mon agence immobilière a tout pris en main, raconte-t-il. Elle a mobilisé deux camions et plusieurs de ses agents sont arrivés avec leur conjoint ou conjointe ou encore avec amis et se sont occupés de tout le déménagement.»
Mais avant d’aménager, il fallait peinturer la nouvelle demeure. Encore là, Jean-François et les enfants n’avaient nullement le temps de s’y mettre et encore moins la tête à cela. Et puis voilà qu’une trentaine de membres du club Ki-8-Eb débarquaient chez lui et s’attaquaient à la tâche!
«Cela faisait à peine un mois que je travaillais au Ki-8-Eb, précise-t-il, encore ému, et tous ces gens venaient nous aider! Il y en avait que je ne connaissais même pas encore et ils étaient là, dévoués et solidaires…
«Oui, ce trophée, comme on me l’a dit, est une belle occasion pour moi de dire merci. À tous ces confrères, à toutes ces personnes qui nous ont soutenus pendant cette épreuve et que je ne remercierai jamais assez», termine-t-il, reconnaissant.