Encore une fois cette année, j’ai eu l’impression que la semaine du Tournoi des Maitres est passée en coup de vent. Ceci étant dit sans mauvais jeu de mots avec les intempéries qui ont fait tomber quelques arbres matures tout près du tertre du départ du 17e trou au Augusta National. Quelle chance que personne n’ait été blessé d’ailleurs.
Non j’ai trouvé que la semaine est passée vite. Et donc, avec quelques jours pour décanter cette autre semaine de golf fantastique, je me demandais comment Jon Rahm en était venu à décrocher le titre et enfiler le veston vert remis au champion.
J’aime en savoir plus en général dans la vie. J’aime apprendre. Et ceux de qui j’aime en apprendre ce sont les gens qui réussissent, qui ont du succès dans leur domaine respectif. Quelle que soit la spécialité j’aime comprendre et surtout saisir le chemin parcouru pour arriver au sommet.
Parce que gagner le Tournoi des Maitres, c’est atteindre un sommet. Conquérir l’Everest, remporter un marathon, gagner une médaille d’or olympique, ce sont tous des synonymes ou des situations qui ressemblent beaucoup à gagner le Masters au golf.
Jon Rahm en était à une 7e participation au Tournoi des Maitres. Il a fait la coupure chaque fois. Rahm a appris à jouer sur ce parcours. Savoir où on peut manquer et surtout où il ne faut pas aller.
À la question : que retiendras-tu de ta victoire au Masters? Rahm a répondu que son plus beau coup avait été un coup d’approche au 14e trou lors de la 4e et dernière ronde dimanche. Son 2e coup du côté droit de l’allée, près d’un arbre, a atterri à la gauche du trou sur le vert et a déboulé à quelques pieds du trou.
Rahm savait ce qu’il faisait en frappant la balle à cet endroit. Bien sûr il faut l’exécuter, ce n’est pas tout de le savoir. Il faut aussi avoir le talent pour réussir ce coup. Et Rahm possède ce talent.
Apprivoiser Augusta National vient avec l’expérience de jouer ce parcours. En plus d’être un joueur talentueux, Rahm est un féru de l’histoire du golf. Le Masters, il le connaît comme amateur de golf et de plus en plus comme professionnel.
D’ailleurs une de ses sources de motivation comme joueur, c’est l’histoire du golf. Il a vu les exploits des grands joueurs espagnols qui ont gagné le Masters.
Avant lui, le peuple espagnol a vu Sevé Ballesteros, José Maria Olazabal et plus récemment Sergio Garcia porter le veston vert. Jon Rahm s’est nourri de ces victoires. Elles l’ont fait rêver!
Motivé à devenir le prochain à remporter le Masters, Rahm a vécu plusieurs déceptions avant de vivre ce qu’il a appelé son plus beau moment en carrière. «J’en ai reçu des ovations en Espagne, mais ça ne se compare pas à ce que j’ai vécu dimanche à Augusta», a dit Rahm après avoir gagné son 2e tournoi majeur en carrière
Il est resté humble dans la victoire. C’est une autre qualité que j’admire d’un grand champion. Les plus grands sont souvent les plus simples. Rahm est dans ce moule.
J’ai aussi bien aimé les propos de son entraîneur, Dave Phillips. Il a dit à Rahm en 2013: «Plusieurs personnes vont essayer de changer ton élan. Ne les écoute pas. Je vais t’apprendre à bien l’utiliser et a bien le développer. Et c’est ce qu’on a fait.»
Jon Rahm a un élan arrière très court. Ce n’est pas un long élan mais c’est SON élan et il a eu la chance de croiser sur son chemin un entraîneur qui ne travaille pas avec un seul élan et qui s’ajuste à son joueur.
Les meilleurs, peu importe le domaine, apprennent sans cesse. Ils ne sont jamais satisfaits. Rahm s’ajuste et apprend constamment. Il possède un caractère fort. Ici aussi il a appris. Il s’emporte moins, contrôle mieux ses émotions.
Une preuve concrète s’est produite dès son premier trou de la compétition. Rahm a commis un double bogey 6 (normale 4) en effectuant 4 coups roulés. Ça commence mal une ronde de golf.
En terminant, Rahm s’est fait demander: How do you define greatness? Comment définir un exploit ou une carrière grandiose. Et il a répondu « C’est l’habileté d’influencer positivement les autres. »
On peut certainement apprendre des meilleurs, on peut certainement apprendre du golfeur Jon Rahm.
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Bonne semaine!