Cette semaine, deux histoires retiennent mon attention et m'incitent à la réflexion. Deux joueurs de golf talentueux qui tentent de retrouver la forme après avoir servi leur dette à la société.
Je parle ici de Ryan Peake et de Angel Cabrera. Ce dernier est plus connu par les amateurs de golf. Deux fois champion en tournois majeurs (US Open 2007 et Masters 2009), Cabrera a fait de la prison pendant quelques années pour 2 crimes commis en Amérique du Sud. D'abord au Brésil et ensuite en Argentine. Les charges criminelles incluaient agression, vol et intimidation. Il a retrouvé sa liberté le 4 août 2023. Il a reçu l'approbation du PGA Tour au mois de décembre 2023.
Dans le cas de Ryan Peake, un Australien âgé de 31 ans, il vient de remporter l'omnium de la Nouvelle Zélande (104e édition) en fin de semaine dernière. Un oiselet sur une distance de 8 pieds lui a permis de devancer un trio de golfeurs avec un cumulatif de -23.
Peake a été condamné à 5 ans de prison en 2014 en Nouvelle Zélande. Membre d'un gang de motards, il a été condamné pour violentes agressions. Il était alors âgé de 21 ans.
Ce que je trouve intéressant dans le monde du sport en général, ce sont les histoires personnelles, le vécu derrière les succès ou les déceptions des sportifs et sportives. Habituellement, ce sont des histoires inspirantes servant de motivation et aussi presque toujours synonyme de persévérance, de ténacité et de dépassement de soi.
On est dans ce même genre de registre aujourd'hui mais les paramètres diffèrent de ce à quoi on est habitué. Ce sont aussi des histoires inspirantes. À tout le moins des parcours uniques qui sortent des sentiers battus.
Je suis de ceux qui croient à une seconde chance dans la vie. Personne n'est parfait et l'erreur est tout ce qu'il y a de plus humain. Par contre, je crois aussi à la justice (et plus sévère que moins, si possible).
Nos deux hommes aujourd'hui possèdent un talent de golfeur supérieur à la moyenne. Et pour retrouver le droit chemin après avoir servi sa sentence, un homme a besoin, à mon avis, de se réaliser, se sentir bien et être fier. Peu importe le domaine, la passion, les intérêts. Dans ce cas-ci, c'est le golf qui permet à Cabrera et Peake de vivre des émotions agréables, de retrouver leur place dans la société.
Ryan Peake a grandi en Australie. Son talent de golfeur faisait de lui un golfeur à surveiller, lui qui évoluait entre autres sur les mêmes terrains qu'un certain Cameron Smith. «J'étais jeune et stupide», a dit Peake en entrevue, parlant alors de son passé avec le groupe les Rebels.
À sa sortie de prison, il a eu une discussion avec un de ses anciens entraîneurs, Ritchie Smith. Ce dernier et quelques membres de sa famille l'ont convaincu de recommencer à frapper des balles, étant donné son talent indéniable. Des problèmes de visa l'ont empêché de jouer quelques tournois mais sa motivation l'a amené à persévérer et le voici champion chez les pros pour une première fois en carrière. À 31 ans, il est maintenant qualifié pour jouer le prestigieux omnium britannique 2025 au mois de juillet sur le parcours Royal Portrush, en Irlande du Nord,
Pour ce qui est de Cabrera, sa victoire au Masters 2009 l'assure d'une invitation à ce tournoi jusqu'à la fin de ses jours. Maintenant âgé de 55 ans, celui que l'on surnomme El Patô (Le Canard) en raison de sa démarche un peu particulière, a recommencé à jouer de façon compétitive l'an dernier. Il a joué une douzaine de tournois sur le circuit des champions (seniors) et, cette année, il a pris part à 2 tournois jusqu'ici.
Celui qui est l'animateur et modérateur du souper des champions au Tournoi des Maîtres, Ben Crenshaw, s'est dit très heureux que Cabrera puisse prendre part à l'édition 2025 du Masters. «Je suis très content pour lui. Je suis excité pour lui.»
L'an dernier, Cabrera n'avait pu prendre part au Masters 2024 en raison d'un problème de visa.
Le golf est un sport qui peut se pratiquer à tous âges. Et c'est aussi un sport qui peut servir de rédemption.
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Bonne semaine!
