La saison 2015-2016 de la PGA a atteint la mi-parcours avec la conclusion du tournoi RBC Heritage dimanche dernier en Caroline du Sud. Une première moitié de saison qui confirme une nouvelle ère dans le monde du golf. Un plateau international sur lequel jeunes et moins jeunes réussissent à tirer leur épingle du jeu.
Je suis surpris par les premiers mois de la saison du trio de tête (Day, Spieth et McIlroy). Je croyais qu'ils seraient plus dominants. Jusqu'ici, ils ont remporté trois des 23 tournois de la saison. Jason Day en a gagné deux et Jordan Spieth un autre.
Dans le dernier mois, les gagnants se nomment Day, Finau, Herman, Willett et Grace. Mise à part le premier, les quatre autres ne sont pas des noms prestigieux du monde du golf. Un exemple parfait de la réalité du circuit de la PGA présentement. Il est devenu extrêmement difficile de gagner sur ce circuit. La parité est bien installée.
McIlroy
Je suis un peu déçu des performances de Rory McIlroy. Son jeu court est très erratique. Il a d'ailleurs essuyé de virulentes critiques récemment en Europe. Quelques médias anglais ont été très durs envers lui. McIlroy continue de faire partie de l'élite au niveau des coups de départ, mais il ne réussit pas à profiter de cet avantage tellement son jeu court est déficient.
Je me demande ce que les dirigeants de la compagnie Nike pensent de tout ça. McIlroy a signé un lucratif contrat (20 millions $ par saison) il y a quelques années. Les résultats tardent sur le terrain et la compétition s'est installée. Day et Spieth l'ont rejoint au sommet. Adidas et Under Armour, commanditaires respectifs de ces deux joueurs, compétitionnent ainsi farouchement Nike (et à coûts moindres).
McIlroy est-il remis complètement de sa blessure à la cheville subie en juillet dernier lors d'un match de soccer entre amis? Toujours est-il qu'il n'a gagné qu'un seul tournoi depuis (Dubaï) et aucun sur le PGA Tour. Les prochains mois sont importants pour cet Irlandais du nord qui aura 27 ans le 4 mai.
Diversité
Depuis le début de la saison, 20 joueurs ont gagné au moins un tournoi. Jason Day, Adam Scott et Bubba Watson comptent deux victoires chacun en 2015-2016. De ce groupe de 23 champions, seulement 11 sont américains. Ce n'est pas une surprise compte tenu des succès de l'équipe européenne dans les dernières années en matchs de la Coupe Ryder.
Le golf est un sport international. Son retour parmi les compétitions olympiques était un naturel. Le premier majeur de la saison a d'ailleurs été l'affaire de l'Anglais Willett.
Je m'interroge à savoir si c'est bon, autant de parité pour le circuit de la PGA. On sort d'une époque qui a propulsé le golf vers des sommets inégalés. Et cette époque a été largement dominée par un seul joueur, Tiger Woods.
L'histoire retient beaucoup plus les dynasties, les joueurs dominants que l'équilibre et les nombreux champions. Le Canadien dans la LNH, les Yankees au baseball majeur, Michael Schumacher en F1 ont marqué leur sport en le dominant, en étant l'équipe à battre ou l'homme à rattraper.
Parce que semaine après semaine, on ne peut prévoir qui gagnera ou se démarquera du groupe, le PGA Tour vit une période très intéressante. Soit ceci confirme que ce sport n'a jamais été aussi bien équilibré et en santé, ou encore ceci ajoute à l'incroyable période de succès que Tiger Woods a connue.
Fait saillant
Il y a bien eu quelques victoires dramatiques, des victoires en semaines consécutives pour Scott et Day, mais aucune histoire en première moitié de saison n'égale celle de Jordan Spieth au Tournoi des Maitres.
Deux semaines se sont écoulées depuis ces 40 minutes d'enfer, mais le choc est encore ressenti partout sur la planète golf. Spieth semblait tellement infaillible, solide mentalement.
Et quand on y pense bien, cet écrasement dans un tournoi majeur fait ressortir toute la beauté du sport du golf. La difficulté de répéter jour après jour l'élan avec une précision chirurgicale. La moindre défaillance technique ou mentale résulte en négatif. Et réussir à se ressaisir pour le coup suivant est ce qu'il y a de plus difficile à accomplir.
Le cœur de la saison
Le beau temps est à nos portes ici à Québec, on pourra enfin commencer notre saison de golf. Pour les pros de la PGA, on entame la période forte de la saison qui nous mènera au Championnat du Tour à la fin du mois de septembre. Avec les Jeux Olympiques qui s'ajoutent cette année, le calendrier est plus condensé.
J'ai bien hâte de voir qui s'imposera en deuxième moitié de saison. Il reste trois tournois majeurs en plus du Championnat des Joueurs (mai). Tout est encore à jouer. Le classement de la Coupe Fedex est aussi très serré, l'Australien Adam Scott détient une faible avance et des dizaines de joueurs peuvent toujours espérer remporter le magot de 10 millions $ à la fin de la saison.
Au 19e trou
– Les joueurs de la PGA continuent de s'informer sur les connaissances et la façon de voir le golf de Bryson DeChambeau. Même les fabricants de bâtons de golf se grattent la tête !
– L'Australien Adam Scott ne participera pas aux Jeux Olympiques à Rio, prétextant un horaire trop chargé.
– Tiger Woods a augmenté la cadence à l'entrainement. Il frappe des longs fers, s'entraine 4 à 5 heures par jour. Un retour au jeu cet été est très probable.
– On retrouve seulement 5 joueurs américains dans le top 15 mondial cette semaine (Spieth, Watson, Fowler, Johnson et Reed).
– Une des favorites pour le tournoi de la LPGA de San Francisco cette semaine, est la Canadienne Brooke Henderson qui occupe le 7e rang mondial.
SAVIEZ-VOUS QUE?
Greg Norman et Sergio Garcia ont redessiné le TPC San Antonio où a lieu cette semaine le Texas Valero Open sur le circuit de la PGA.
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Bonne semaine!
BernardP
Parité? Personnellement, je trouve le « Tigerless » golf plus excitant, car la plupart des tournois sont contestés jusqu’à la toute fin. Lors des belles années de Tiger, il y avait trop d’occasions ou la ronde du dimanche était une match d’exhibition de Tiger, alors que les autres se battaient pour la deuxième place.