«J'avais dit à mon cadet que, pour me battre aujourd'hui, mes adversaires devraient faire des birdies. Moi, en 14 trous, lors de la ronde finale, j'en fais 8. Alors j'ai gagné!»
Au bout du fil, Josée Doyon est enthousiaste à souhait. Le ton est emballé, mais nullement triomphal même si quelques heures plutôt, elle venait de remporter l'un des gros tournois du East Coast Women Tour aux États-Unis, en l'occurrence le PXG Women's Match Play Championship. Un tournoi majeur où la plupart des athlètes y ayant participé frappent à la porte de la LPGA.
Tel un renard rusé et discret, mais décidé d'attraper sa proie, elle qui était du dernier peloton (16e) a facilement grimpé et grimpé jusqu'à capturer les victoires les unes après les autres. «J'ai remporté un vrai marathon de 135 trous!», lance-t-elle fièrement lors de l'entrevue qu'elle nous a accordée peu après sa victoire de dimanche dernier.

Cela se passait à St. Augustine, en Floride. La compétition se tenait au fameux complexe World Golf Hall of Fame, plus précisément sur le parcours The Slammer and The Squire. Les deux premières journées ont donné lieu à une compétition par coups où elle a terminé 16e. Elle s'est donc retrouvée dans le dernier groupe pour entamer la compétition match play en 16e de finale.
«Lors de cette ronde, explique-t-elle, il fallait jouer 27 trous. À chacun des neufs trous, j'affrontais une adversaire. J'ai finalement gagné mes trois matchs.»
Le lendemain, pour la huitième de final et le quart de final, elle a dû disputer un 18 trous en avant-midi et un second en après-midi. De nouveau elle a remporté ces affrontements, passant ainsi en demi-finale qui avait lieu le lendemain.
Pour cette dernière journée, la demi-finale, qu'elle a gagnée, a eu lieu le matin et tout de suite après, vers 12h30, elle disputait la grande finale.
«Je me sentais d'attaque. Je joue du très bon golf ces temps-ci et je suis très à l'aise dans cette formule match play. C'est pourquoi j'ai dit à mon cadet qu'il fallait que mes adversaires fassent des birdies si elles voulaient me battre», raconte celle qui serrait la main de son adversaire au 15e trou. «Avec mes 8 birdies lors des 14 trous précédents, précise la golfeuse québécoise, mon adversaire devait absolument gagner les 4 derniers trous. On a égalisé au 15e, alors c'était fini, j'étais championne!»
Josée Doyon a été dominante lors de son séjour amateur dans le golf féminin au Québec, de même que pendant ses études universitaires alors qu'elle évoluait au sein de l'équipe de Kent State University en Ohio. À chaque année, à cette époque, elle signait au moins une victoire.
Mais voilà, ces dernières années, ce fut plus difficile jusqu'à ce que l'été dernier, elle retrouve sa touche magique.
«Cet été, j'ai fait un Top 5 lors d'une épreuve du ECPT et j'ai fini 3e au Tennessee Women Open. Pour moi, ce sont de bonnes performances qui m'ont redonné confiance», dit-elle, ajoutant qu'elle attribue sans aucune hésitation ses succès à son nouvel entraîneur, Antoine St-Jean de Génération Golf.
Comme par le passé, elle restera en Floride cet hiver, s'entraînant au club Indian Spring dans le secteur de West Palm Beach.
«Je vais passer les prochains mois, sinon toute l'année, précise Josée Doyon, aux États-Unis. C'est ici qu'il y a des compétitions. Au Québec, il n'y a presque plus de compétitions féminines.»
Son statut au sein du Epson Tour fait en sorte qu'à partir de juin prochain, elle devrait prendre part à plusieurs épreuves de ce circuit-école de la LPGA.