Montréal – Avec la tenue d'un premier événement du genre les 24 et 25 mai prochains en Ontario, il semble qu'un circuit canadien féminin commence à prendre forme. Au niveau professionnel, il n'existe plus rien pour les femmes au Canada depuis quelques années, ce que le Circuit Canada Pro Tour (CCPT) cherche à corriger.
«Notre objectif à très court terme, soit l'an prochain si possible, est de présenter un tournoi à Montréal, un à Toronto, un autre à Calgary et, enfin, un quatrième à Vancouver», a précisé M. Jean Trudeau à l'issue de la conférence de presse à Montréal, il y a quelques jours, conférence annonçant le programme 2017 du circuit qu'il dirige, soit le CCPT.
Lors de cette rencontre avec la presse, M. Trudeau ne cachait pas sa fierté de faire ce premier pas pour que la compétition féminine professionnelle au Canada soit relancée. Ainsi, le tournoi qui aura lieu dans quelques jours au National Pines, en Ontario, est présenté en collaboration avec le Symetra Tour, le circuit école de la LPGA. Une bourse totale de 50 000$ sera distribuée et la gagnante aura de plus un laissez-passer pour l'Omnium féminin canadien.
Schetagne sur le comité des joueurs
Les golfeuses canadiennes s'illustrent de plus en plus sur les différents circuits professionnelles; il suffit de penser bien sûr à Brooke Henderson ou à Alena Sharp. Les Québécoises se démarquent également de plus en plus: Maude-Aimée Leblanc a fait sa niche sur la LPGA, Anne-Catherine Tanguay est dominante sur le Symetra Tour où Sara-Maude Juneau évolue également (cette dernière, quand on lui a parlé de ce tournoi, s'est montrée très intéressée).
Et c'est sans compter sur les jeunes qui se pointent derrière elles: Josée Doyon, Katherine Gravel-Coursol, Sabrina Sapone, Caroline Ciot qui cognent toutes à la porte, sans oublier les Noémie Paré, Sarah-Ève Rhéaume et Céleste Dao dont le potentiel ne peut être nié.
Sur le comité des joueurs du Circuit Canada Pro Tour, la golfeuse Sylvie Schetagne (photo en manchette en compagnie de Jean Trudeau) vient d'être nommée pour y siéger. Évidemment, sa venue sur ce comité de joueurs avec qui elle se bagarre à chaque compétition depuis des années (elle est la seule femme régulière sur ce circuit d'hommes), n'est pas étrangère à ces projets d'expansion du golf féminin.
«C'est sûr que je vais tout faire pour convaincre le plus de filles possible à se joindre à ce circuit, a-t-elle exprimé. Le but de chacune est de se retrouver un jour sur la LPGA et participer d'abord à ces tournois professionnels demeure une bonne façon d'y parvenir. Moi, quand j'affronte les gars sur le circuit, je me place comme si je jouais contre des filles. Et comme ces gars-là sont très forts, cela m'aide à hausser mon niveau de jeu.»

«Tout le monde souhaite que les jeunes filles jouent plus au golf, a rappelé Jean Trudeau. Alors il faut qu'elles aient des modèles et c'est en organisant des tournois pour les femmes professionnelles que les jeunes vont s'intéresser davantage au golf.»
Cap-Rouge et Continental
Par ailleurs, au sujet de la saison 2017 du CCPT, on peut dire que ce circuit a fait un bon considérable après seulement un an d'existence. Les bourses totales ont été haussées de 39%, par rapport à l'an passé, et se chiffrent à 1 002 130$! Le nombre de compétitions grimpe de 54% avec 20 événements au programme.
De ces 20 tournois, 12 auront lieu au Québec. Les épreuves dans la catégorie internationale, tels la Coupe Canada à Victoriaville et l'Omnium Canam à Saint-Georges (qui devient l'Omnium du Québec en remplacement de l'événement qui avait lieu auparavant à La Faune) ont un petit frère cette année. Il s'agit de l'étape du MacKenzie Tour se tenant au club Les Quatre Domaines.
Parmi les nouveautés, signalons le changement de formule à Rivière-du-Loup lors de la Coupe LePage Millwork avec l'affrontement entre les golfeurs du Québec et ceux du Great Lakes Tour ontarien. Le club Cap-Rouge, à Québec, et le Continental, à Sorel-Tracy, obtiennent eux aussi une épreuve de la division Nationale, soit la Classique Bâton Rouge et la Classique Bérard Tremblay.
«Notre circuit offre un niveau de compétition très relevé, tout en étant un très bon tremplin pour certains joueurs», a souligné M. Trudeau pour conclure en rappelant le parcours d'Eric Hawerchuk (eh oui, le fils du fameux hockeyeur Dale Hawerchuk).
Le jeune pro avait subi quelques échecs, au printemps 2016, et ne savait plus trop vers où se diriger pour faire de la compétition. Un ami lui a parlé du nouveau CCPT. Il s'est inscrit, a gagné la première épreuve, puis celle de Victoriaville, et a terminé premier boursier à la fin de la saison. Cette année, il évoluera sur le MacKenzie Tour, le circuit canadien appartenant au PGA Tour et se situant juste avant le web.tour, porte d'entrée de la PGA.
Sylvie Gagnon
Il n’en tient qu’aux femmes de s’unir et faire de ce projet une grande réussite! Nous avons tellement de jeunes filles avec du talent, ça les encouragera encore plus de continuer.