Au début des années 2000, Mike Weir (gagnant du Masters 2003) avait dit de Derek Gillespie qu'il allait devenir le prochain joueur canadien à surveiller sur le circuit de la PGA. Cette prédiction ne s'est pas avérée. Nous voici une quinzaine d'années plus tard et le rêve de Gillespie d'accéder à la PGA américaine a repris de la vigueur suite à sa victoire dimanche au club de golf La Faune.
Avec un cumulatif de 268 coups (-20), le joueur natif d'Oshawa en Ontario a remporté les honneurs de l'Omnium du Québec Promutuel Assurance. Gillespie a joué la meilleure ronde de la dernière journée, un solide 67 (-5) pour concrétiser cette victoire longtemps espérée pour ce sympathique golfeur âgé de 38 ans.
Gillespie n'a eu besoin que de 26 coups roulés pour compléter les 18 trous du parcours. «Réussir un aigle (3 sur une normale 5) au 11e trou a probablement été un point tournant dans ma ronde», a mentionné le champion de l'édition 2016 avec à ses pieds le trophée remis au vainqueur.

Ce coup roulé d'une cinquante de pieds lui a permis de porter son pointage à -19 et a concrètement sonné le début de sa ronde finale. Jusque-là sans mal jouer, Gillespie ne sentait pas qu'il avait du rythme sur le terrain. Après avoir réussi un oiselet au court trou numéro 12 (normale 4, 276 verges ), Gillespie a placé son coup de départ en plein milieu de l'allée au 13e trou. «Cette allée est clostrophobique». de dire le nouveau monarque du club La Faune pour expliquer les sentiments qu'il ressent sur le tertre de départ. Effectivement l'allée du 13e trou n'est large que d'une vingtaine de verges et les malheurs peuvent arriver très vite.
Tout un spectacle
L'Ontarien Stephane Dubois avait son élan du dimanche sur le neuf d'aller pour cette 4e et ultime ronde. «C'était très excitant. Jouer 30 sur le premier neuf avec un bogey en plus, disons que je me sentais bien sur le terrain», a dit ce grand efflanqué de 6′ 2 » dont la famille tient ses origines en Belgique. Mais détrompez-vous, Dubois ne parle à peu près pas français.
Remis d'une opération majeure au genou droit, Dubois a tous les atouts pour réussir. Âgé de 24 ans, il a un plan de carrière bien établi et aspire à gravir les échelons vers éventuellement la PGA américaine. «
Après avoir réussi 7 oiselets sur les 9 premiers trous, Dubois a connu quelques ratés sur le neuf de retour et il a terminé sa ronde avec un très bon 68 (-4) pour s'assurer du deuxième rang, à 4 coups du gagnant. «Derek a très bien joué, il mérite amplement sa victoire», a aussi mentionné celui dont la copine habite en Serbie.
Meilleur québécois

Jean-Philip Cornellier a complété une quatrième ronde sous la normale au cours de ce tournoi avec un parcours de 70 (-2) pour clore la compétition au troisième rang à -12. «J'étais à -5 après 12 trous puis j'ai commis un double boguey au 13e trou et un autre au 15e trou, en raison de deux mauvais élans. Par la suite, je me suis concentré à jouer pour la troisième place, j'ai pris de bonnes décisions sur les derniers trous», a dit cet athlète âgé de 24 ans et promis à un bel avenir sur la scène du golf.
Le champion en titre Dave Levesque a terminé en force avec une ronde de 68. Son cumulatif de -10 le place à égalité au 4e rang pour l'édition 2016. Raoul Ménard, qui n'avait pas une bonne journée (4 verts de 3 coups roulés) et Richard (Sun il) Jung ont aussi joué -10 pour les 4 rondes.
Il revient de loin
«It feels great», a dit le champion Gillespie après sa victoire. En 2011, il est passé tout près de la mort lorsqu'il a été impliqué dans un accident d'auto en Arizona. Une vilaine fracture du fémur, des côtes cassées et un poumon perforé ont fait subir le martyr à ce talentueux golfeur. De plus, il a perdu son père des suites du cancer en 2014.
Voilà pourquoi la victoire d'hier a une saveur particulière pour Gillespie. Il lui aura fallu attendre 13 ans pour remporter sa 3e victoire en carrière (dans un tournoi de 4 rondes ). «C'est dur le golf. Il y en a des bons golfeurs. Et j'en ai battu plusieurs ici en fin de semaine. Un cumulatif de -20 c'est du bon golf. Je ne savais pas à quoi m'attendre ici cette semaine. Il faut repartir quelque part et une victoire, c'est une victoire.»
Derek Gillespie a joué son golf universitaire en Arizona. Il s'est lié d'amitié avec Ricky Barnes (228e au monde cette semaine). Pas impossible qu'il reçoive les félicitations de son bon ami au cours des prochaines heures. Barnes était à son chevet en 2011, suite à son accident.
Richard Matte
Merci pour la couverture du tournoi des pro du quebec très apprécié.
Francois Mathieu
Très bons commentaires Ray. J’ai bien ri ce matin lorsqu’un golfeur chevronné de mon club qui m’a mentionné que les compétiteurs du Kent avait une saveur relevé par rapport aux pros de La Faune. Pour avoir vu les 2 tournois du weekend , je peux vous dire qu’il n’y a aucune comparaison à faire si je prends les 25 premiers du Kent et de La Faune. Pour les golfeurs qui ne se sont pas rendus à La Faune, je peux dire qu’ils ont raté un spectacle hors de l’ordinaire. C’est incroyable comment certains golfeurs sont puissants au niveau distance. Un gars que personne connaissait: Dubois qui sort de nul part. Il était vraiment impressionnant à voir.
Jouer 30 sur le neuf de l’aller: vraiment incroyable et avec une facilité déconcertante en plus.