Sainte-Marie – C'étaient trois ti-culs qui passaient leurs vacances d'été sur le terrain de golf à Sainte-Marie. Les voici aujourd'hui pro et assistants-pros de ce même club, une situation probablement unique dans le monde du golf.
Richard Poulin en est à sa 21e année comme pro en titre à Sainte-Marie, en Beauce. Il y a quelques années, Étienne Simard, un ami avec qui il a passé ses étés, à l'enfance comme à l'adolescence, sur les allées du club de golf, s'est joint à lui comme assistant pro après un séjour dans les mêmes fonctions au club de Beauceville.
Et puis voilà qu'en 2021, un autre gars de la place, un autre qui a débuté à Sainte-Marie, qui y a passé ses étés de jeunesse, rejoint l'équipe en devenant lui aussi assistant pro et, en plus, en représentant le club lors des compétitions professionnelles.
«Ça me fait tout drôle, lance Étienne Simard, à mes débuts comme pro, j'ai donné des cours à Renaud!»
«Je me souviens, enchaîne Renaud Langevin, qu'on a passé de longues heures, Étienne et moi, à tenter d'enfiler le plus de balles possible dans une poubelle avec nos wedges…»
C'est donc l'arrivée de Renaud dans cette équipe qui nous a inspirés pour ce texte, en ce sens qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de clubs de golf, même s'ils sont actifs dans le développement des juniors, qui peuvent compter maintenant sur trois de ses jeunes joueurs pour occuper les tâches de pros.
«Gamins, quand on débarquait ici le matin, se rappelle Richard Poulin, on y passait nos journées entières. Notre but premier était d'aller sur le terrain mais on a aussi passé beaucoup de temps à ramasser des balles au champ de pratique ou à aider à l'entreposage des sacs. Et quand on n'avait rien à faire, on allait dans les boisés tenter de trouver les balles perdues par les joueurs.
«Je suis convaincu, ajoute le pro, qu'à cette époque, personne d'entre nous avait en tête de devenir un jour professionnel de golf. On venait ici pour s'amuser, on venait ici parce que l'on aimait cela.
«Nous étions chez nous, poursuit-il. On y travaillait, on y jouait, mais on était aussi toujours prêts à se joindre aux membres lors des corvées. Et quelque part, Vincent, c'était comme notre deuxième père. C'est avec lui qu'on a appris c'est quoi le caractère d'un club de golf, c'est quoi le service aux membres.»
Le Vincent en question, c'est Vincent Siriani. Ce dernier a été pro du club à Sainte-Marie pendant près de 30 ans avant de confier les rênes à Richard Poulin en 2001. C'est lui qui a accueilli ces kids comme Richard Poulin et ses frères, les Simard Étienne et Alain, les Langevin, Renaud et son cousin François qui ont été dominants pendant leurs années juniors, et bien d'autres.
Oui, bien d'autres, car parmi toute cette marmaille qui trainait au club de Beauce à cette époque, plusieurs, finalement, sont devenus pros: Alain Trudel (actuellement pro au club de Cap-Rouge), Alain Simard (pro au Bellechasse), Vincent Mercier qui a été pro à Matane, Stephen Ste-Marie qui a œuvré comme professionnel en titre au club de Thetford Mines ou encore Frédéric Lessard qui, après avoir été adjoint à Sainte-Marie, a été de la première équipe de pros au club La Tempête lors de son ouverture à l'automne 2005.
Le principal intéressé, Vincent Siriani, ne cache pas sa fierté de voir aujourd'hui tous ces «grands enfants» marcher dans ses traces.
«Oui, souffle-t-il, visiblement ému, j'en suis très fier. Encore aujourd'hui, quand je vais jouer ailleurs, on m'en parle régulièrement. Les gens sont impressionnés par la qualité et le nombre de bons joueurs de golf issus de notre club. On parle de ceux qui sont devenus pros de golf, mais il y en a eu bien d'autres qui étaient très, très bons sauf qu'ils ont choisi d'autres professions. Je pense entre autres à un jeune Bernard qui est maintenant vétérinaire. C'était tout un bon joueur!
«Tous ces jeunes-là, continue le pro à la retraite, on prenait soin d'eux, ici à Sainte-Marie. Si des parents ne pouvaient pas revenir les chercher, le soir après le travail, c'était moi ou des membres du club qui les ramenaient chez eux. Et nous avons organisé souvent des événements pour les aider, pour leur permettre de progresser dans leur sport.»
Au moment de cette rencontre, le petit dernier, Renaud Langevin, venait de terminer une petite clinique avec des bambins: «S'il y a une chose dont on peut être sûr, affirme ce dernier, c'est qu'ici à sainte-Marie, le club, les membres, ont toujours su bien encadrer les juniors. On a toujours senti le support des membres. Cela m'a aidé et il faut poursuivre dans ce sens».
RICHARD POULIN
Merci beaucoup Martial pour ce beau reportage, très bon texte et superbes photo. Merci d’avoir prit le temps de venir nous voir!
GML
Ce fut un plaisir!