Il ne jouera même pas les premiers tournois de la saison mais… Mais dès qu'il s'y mettra, fin juin, il le fera à temps plein
et pour de bon. Francis Berthiaume est conscient qu'il doit d'abord faire ses classes, comme professionnel de golf de compétition, sauf qu'il croit fortement en ses moyens.
«Compte tenu de mon emploi temporaire comme enseignant, explique-t-il, et d'une blessure au pouce, je ne pourrai pas commencer la compétition avant la fin de juin. Mais je suis décidé, j'ai confiance et on verra ce que tout cela donnera.»
Nous concluons donc cette série sur les jeunes pros du Québec avec une recrue, Francis Berthiaume, champion en titre du Duc de Kent. Après ses années universitaires en Alabama, le jeune homme de 24 ans a décidé d'abandonner son statut d'amateur et de se joindre au Circuit Canada Pro Tour.
Calme et émotions à zéro
Francis Berthiaume est peut-être une recrue, il sera néanmoins à surveiller. Outre son titre du Duc de Kent, il a connu de bons, d'exccellents, même, moments au sein de la NCAA.
«Je suis particulièrement fier de mon score de 64, mentionne-t-il, lors du Tournoi South Beach, à Miami, l'un des plus gros événements de la NCAA. J'avais terminé dans le top 10! De même, j'ai déjà occupé pendant une session le deuxième rang pour la moyenne de coups par partie, soit 68,3. J'étais tout juste derrière Ollie Schniederjans.»
Pour ceux qui ne le savent pas, Ollie Schniederjans, joueur de la PGA, occupe actuellement le 41e rang de la Coupe FedEx…
Donc ceux et celles qui suivront les pros, cet été, verront en Francis Berthiaume un bon joueur mais il n'y aura guère d'éclat avec lui. Il le dit lui-même: «Je suis très réservé, sur le terrain. Je demeure patient, calme, j'ai les émotions à zéro! Sauf que je me connais bien, je sais comment réagir en compétition et cela m'aide. Mais je ne cherche jamais les projecteurs. Je fais mon petit bonhomme de chemin et je ne m'occupe pas trop des autres.»
Pour au moins trois ans

Le protégé de l'entraîneur Daniel Langevin estime qu'il se lance dans l'aventure du golf professionnel pour au moins trois ans.
«J'ai complété mes études, j'ai mon diplôme en enseignement. Maintenant, je m’embarque pour trois ans et, ensuite, j'évaluerai le tout.
«J'ai travaillé fort, poursuit-il, pour en arriver là et ce défi pour les prochaines années représente pour moi une sorte de récompense. J'ai fait des sacrifices et maintenant, même s'il y a de fortes dépenses reliées à tout cela, je m'offre ces trois années de compétition. Après, on fera le point. Peu importe ce qui arrivera, je vais pouvoir dire que, au moins, j'aurai essayé.»
De plus en plus possible
Et justement, après ces trois années, si tout va bien, est-ce qu'il visera plus haut? Il n'y a aucune hésitation dans sa réponse:
«Je crois que c'est de plus en plus possible d'atteindre la PGA, affirme-t-il. Il y a plusieurs joueurs qui ont complété le même trajet que moi et ils y sont arrivés. La NCAA fait sûrement partie de la solution et c'est par là que je suis passé.»
Est-ce un rêve d'enfance qu'il tient à réaliser?
«Quand je m'entraîne avec Daniel (Langevin), relate Francis Berthiaume, il y a parfois quelques juniors avec nous. Des gars de 14 ans qui, déjà, ont carrément la PGA dans la mire. Moi, c'est tout nouveau, si l'on peut dire. Quand j'étais junior, je ne pensais pas à cela, je voulais juste m'améliorer sans me voir nécessairement sur les plus grands circuits, plus tard.
«Maintenant, conclut-il, c'est un peu différent. J'ai plus d'expérience et comme je l'ai dit, c'est de plus en plus possible. Les Canadiens se démarquent davantage, non seulement atteignent-ils la PGA, mais ils le font bien.»