Tout le monde était tassé autour du 18e vert. Ils surveillaient le jeu des dernières golfeuses de la compétition, du dernier quatuor dans lequel on comptait Josée Doyon. Celle-ci se trouvait dans la fosse de sable bordant le green pour y effectuer son troisième coup. Elle s'est exécutée et vlan, la balle s'est retrouvée dans le trou! Un aigle pour confirmer le 18e championnat de suite pour les filles de Kent State, en Ohio.
«Sur cette normale cinq, raconte la jeune Beauceronne, j'ai frappé dans l'allée une coup de bois 3 de 235 verges. J'ai défoncé le vert! Quand j'ai réussi l'aigle et que tout le monde en a été témoin, ce fut superbe! C'était le dernier coup de la saison qui nous donnait la victoire pour une 18e année de suite!»
Elle raconte tout cela au téléphone, quelques jours après ce tout récent exploit, mais on devine facilement qu'elle est encore transportée par ce beau moment de golf. Comme toujours, quand Josée Doyon parle de ce qui lui arrive, depuis quelque temps, c'est toujours sur un ton joyeux puisqu'il semble lui arriver que de belles choses. De belles choses comme ce 18e championnat universitaire aux États-Unis, d'abord, mais aussi le titre, la semaine dernière, d'étudiante-athlète de la semaine tous sports confondus.
Motivée
Mais celle qui est championne amateur du Québec sait demeurer modeste.
«Nous avons toute qu'une équipe!, clame-t-elle. De la première à la dernière, nous savons que chacune peut apporter quelque chose, peut faire la différence lors d'une compétition.»
N’empêche, que ce soit les exploits de l'équipe ou ceux personnels, la golfeuse de Saint-Georges de Beauce les voit comme des éléments la motivant davantage, la conduisant encore plus sur cette voie qu'elle suit, soit celle menant à la LPGA.
«Je vois cela comme une forme de récompense, dit-elle sans aucune prétention. Ce sont les résultats des efforts et des sacrifices que je fais depuis plusieurs années.
«Cela me montre aussi, continue-t-elle, que je suis sur le bon chemin et que je peux toujours croire à la LPGA, là où je veux être d'ici cinq ans.»
Dernière année d'école
Dans quelques jours, Josée Doyon terminera sa dernière année d'école. Après quatre ans à Kent State, elle quittera avec deux diplômes (science politique et criminologie) et un certificat (sociologie) en poche. Et que fera-t-elle de tout cela? La verra-t-on prochainement attachée politique? Ou un de ces jours, criminologue? Sociologue?
«Aucune idée, répond-elle tout de go. Je l'ai dit, au cours des cinq prochaines années je n'ai qu'un seul objectif et c'est la LPGA.»
Pour l'instant, donc, la fin des études et le golf demeurent sa priorité. «C'est même un peu le rush, ces temps-ci, précise-t-elle. Il y a les examens et d'autres grosses compétitions à venir.»
Et parmi celles-ci, on retrouve la finale régionale qui aura lieu dans quelques jours au Texas. Les résultats de cette compétition dicteront si l'équipe de Kent State ira à la finale nationale.
Pro à la fin de l'été
La verra-t-on à l'oeuvre au Québec, cet été?
«Ouf!, soupire-t-elle, je ne sais pas. C'est plate à dire, mais je ne souhaite pas être au Championnat provincial. Car si j'y participais, c'est que je ne me serais pas qualifiée pour le US Open. Et là, j'aimerais bien y être.»
C'est le 16 mai, en Pennsylvanie, qu'elle tentera d'obtenir sa place pour ce tournoi majeur. Par la suite, sa saison de compétitions sera surtout guidée par l'horaire de l'équipe nationale féminine du Canada. Et vers la fin, elle fera le saut chez les pros.
«La première ronde de qualifications pour la LPGA aura lieu en Californie du 22 au 28 août et j'y serai sans faute», assure-t-elle.