Laval – «Au plus tard, je suis ici, au club, à 5h30 le matin. J'aime être sur place en même temps que les employés qui ouvrent le terrain. Et cela, 7 jours sur 7 tout l'été! Car quand tu aimes ce que tu fais, cela ne devient plus un travail mais une journée de plaisir!»
Il y a de ces personnes dévouées au golf, dévouées à leur club de golf et, pas de doute, Éliane Gagnon est l'une d'elles. La directrice des opérations golf au club Sainte-Rose, à Laval, a de toute évidence le logo du terrain tatoué sur le cœur.
Elle parle de son travail et du parcours qu'elle gère telle une artiste s'exprimant sur son art. Elle est loquace à souhait; il faut parfois l'interrompre pour lui poser d'autres questions. Mais on sent dans ses propos sans fin qu'elle ne s'adonne même pas à de la promotion, à du marketing, qu'elle parle simplement du Sainte-Rose avec passion et – oui, carrément – avec amour.
D'ailleurs, à force de voir sur les réseaux sociaux ses multiples interventions (partage d'une belle photo du terrain, annonce quelconque, réponse polie à des commentaires de clients, etc), on a vite deviné qu'on a affaire à une vraie, à une personne qui aime vraiment ce qu'elle fait. C'était donc trop tentant de communiquer avec elle pour lui proposer une petite entrevue, pour lui suggérer de partager avec nous l'énergie qu'elle dégage.
On le répète, Éliane Gagnon ne se fait pas prier pour répondre aux questions et elle le fait généreusement et sans prétention. C'est ainsi que l'on apprend que cette femme active dans le domaine de l'événementiel et l'hôtellerie a d'abord été initiée au golf au Royal Laurentien avant de faire le saut du côté du Groupe Beaudet. Et quand ce dernier n'a pas repris en 2020 la gérance du Sainte-Rose, les propriétaires du club ont retenu ses services, lui confiant le poste de directrice des opérations golf, secondant ainsi le nouveau directeur général Louis-Philippe Desjardins.
«Je suis tellement contente, lance enthousiaste Éliane Gagnon, que mon travail m'ait procuré une activité qui me comble. Je n'étais pas plus sportive qu'il le faut, auparavant, et maintenant je joue au golf régulièrement et j'adore! C'est tellement un beau sport! Je me fais un devoir de jouer le plus souvent possible, c'est important de le faire, je crois, quand tu occupes un poste comme le mien.»
Elle est souvent sur le terrain mais pas toujours avec son sac de golf et ses bâtons.
«Quand j'arrive tôt le matin, débute-t-elle, le regard vague, plongée dans ces moments précieux, et que je vois le vert du 5 commencer à briller au fur et à mesure que le soleil se lève… de toute beauté! Et il y a la petite brume qui s'installe près de l'étang et qui rend le coup d’œil encore plus beau! Alors bien souvent je prends quelques minutes pour aller marcher sur le terrain.
«Et là, poursuit-elle, je découvre ou re-découvre les lieux. La petite faune, aussi! Il y a les renards, les nombreuses tortues près des plans d'eau, les petits lièvres, les aigrettes blanches, les hérons… Depuis 2 ans, le club a décidé de faire de la renaturation, dans le sens qu'on ne tond plus partout, qu'on laisse pousser l'herbe à des endroits où les golfeurs ne vont pratiquement jamais. Et bien depuis, on voit apparaître des petits oiseaux différents, nouveaux, des papillons en plus grand nombre et de belles fleurs sauvages qui poussent. Je n'ai vraiment pas l'impression d'être en pleine ville, d'être à Laval!»
Mais côté jeu, côté partie de golf comme telle, comment voit-elle le parcours Sainte-Rose?
«C'est un terrain qu'on apprend à aimer, répond-elle aussitôt. Ce n'est pas nécessairement lors de la première fois qu'on le joue qu'on va l'apprécier. Il faut le découvrir peu à peu.»
Pour sa part, les verts ondulés qu'on y retrouve la comblent.
«Cela peut paraître étrange, mais c'est vraiment ce petit défi qui me plaît le plus sur ce parcours, lance-t-elle, amusée. Prendre le temps d'essayer de voir la ligne du roulé, de deviner là où il y a une casse, de putter ensuite et de voir la balle tomber dans le trou, ou même juste le frôler sans tomber, c'est merveilleux! En fait, réussir à bien lire les verts est l'aspect qui me plaît le plus.»
Autre moment qui fait son bonheur autant sur le terrain que dans ses fonctions de directrice des opérations golf, c'est de se retrouver sur le parcours pour une partie en compagnie du dg Louis-Philippe Desjardins et du surintendant Alan Morton.
«Nous essayons de jouer ensemble au moins une fois par semaine, raconte-t-elle. J'apprends beaucoup lors de ces parties. Surtout sur le travail du surintendant. Et quand des membres ou des visiteurs me posent des questions à propos du terrain, je peux leur donner la bonne information.
«C'est important de pouvoir bien répondre aux gens, insiste-t-elle. C'est pour cela, d'ailleurs, que je donne parfois un coup de main du côté des préposés aux départs, des marshalls aussi, pour savoir comment tout fonctionne et ainsi mieux expliquer aux membres et visiteurs ce qui se passe quand survient un pépin.»
Assez facile de constater qu'elle se donne à fond quand on entend tout cela. Et voilà qu'elle ajoute que, si elle aime arriver tôt au terrain, le matin, l'inverse se produit régulièrement aussi et lui plaît tout autant, dans ce sens que, de nombreuses fois pendant la saison, quand elle quitte le Ste-Rose, le crépuscule s'installe, la pénombre règne! Quand on aime ce que l'on fait…