West Palm Beach, Fl – «Oui, cette phrase me définit bien. Je trouve cela tellement beau, un terrain de golf, j'aime cela jouer au golf. C'est si agréable d'être dans la nature, dans un aussi beau décor et d'y pratiquer un sport. J'apprécie beaucoup d'avoir la chance de jouer souvent et sur de beaux terrains.»
Il y a 7 ans, Golf Media-info en Ligne partait une série sur la relève et nous étions tombés sur un certain bambin de 10 ans, Jean-Philippe Parr, à qui nous avions demandé comment il avait débuté dans le golf. Le petit bonhomme d'alors avait répondu spontanément: «Je n'ai pas choisi le golf, c'est le golf qui m'a choisi.»
C'était plutôt étonnant comme réponse, de la part d'un gamin, d'autant plus que personne dans sa famille ne jouait au golf. Sa maman avait toutefois spécifié qu'à l'époque, alors que la famille demeurait en Floride, à tous les matins, sur le chemin de l'école, il fallait passer le long d'un terrain de golf et c'était probablement de là que lui était venue cette passion subite pour ce sport.
«Dès ce tout jeune âge (4 ou 5 ans), je me suis mis au golf. Et je n'ai plus jamais voulu faire autre chose. J'ai bien sûr pratiqué d'autres sports par la suite, comme le basketball, mais au fond de moi je savais que je n'irais pas aussi loin dans ces sports qu'avec le golf. Il n'y avait que cela qui m'attirait vraiment», raconte le champion junior canadien avec qui nous avons renoué il y a deux jours (mardi) au club de golf Bear Lakes Country Club, à West Palm Beach en Floride, où il passe l'hiver.
Eh oui! le petit bout de chou est rendu grand (6 pieds et 1 pouce à 17 ans) et son amour du golf l'a conduit à ce titre de champion junior canadien, titre conquis l'été dernier lors du championnat national qui avait lieu à la Vallée du Richelieu. Voici donc ce jeune natif de Trois-Rivières sur l'équipe nationale qui se promène maintenant ici et là sur la planète pour se frotter aux meilleurs.
Tout au long de l'entretien, on a affaire à un jeune homme poli et, surtout, d'un calme impressionnant pour ne pas dire désarmant. Tellement relaxe qu'on se dit que, quelque part, le stress, il ne connaît pas cela.
«C'est sûr que lors d'un tournoi, réplique-t-il, sur le premier tertre de départ, je ressens un peu de stress. Mais c'est normal, c'est le stress de la compétition. C'est un stress qui ne fait pas peur et que je contrôle.»
Puis son téléphone sonne et, toujours d'un ton poli et posé, il répond à son interlocuteur, en l'occurrence le pro Luc Boisvert du club Ki-8-Eb, là où Jean-Philippe Parr est membre depuis sa tendre enfance. Le professionnel étant de passage en Floride, l'occasion est belle pour disputer une partie ensemble sur les allées du Bear Lakes.
Nous, on en profite pour interroger Luc Boisvert au sujet du jeune homme qu'il suit depuis toujours. Et la première chose dont il nous parle, c'est ce souvenir d'il y a une douzaine d'années alors qu'il se trouvait dans la boutique du Ki-8-Eb.
«Je me souviendrai toujours de ce jour-là, commence Luc Boisvert, où cet inconnu, qui ne savait pas jouer au golf, a insisté et insisté pour que j'aille regarder son fils de 5 ans frapper des balles dans le champ de pratique. Je ne voulais pas trop, j'avais d'autres choses à faire plus importantes que d'aller voir un ti-cul débutant de 5 ans frapper des balles. Mais il a encore insisté et j'y suis allé.
«Dès que je l'ai aperçu au fur et à mesure que je m'approchais du champ d'exercice, poursuit le pro, j'ai tout de suite vu qu'il se passait quelque chose d'extraordinaire avec cet enfant. C'était impressionnant. J'ai dit à son père que je n'avais rien à lui montrer, cet enfant-là savait déjà comment frapper une balle de golf. Je pouvais juste lui apprendre à jouer au golf, lui apprendre comment ça se passe sur un terrain.»
Dans les années qui ont suivi, Jean-Philippe Parr s'est joint à l'équipe du coach Fred Colgan (qui le suit toujours) et a commencé à s'inscrire à des tournois. «J'ai tout de suite aimé le feeling de la compétition», explique le jeune homme.
Sans aucune prétention et, encore et toujours avec son calme divin, Jean-Philippe Parr confie qu'il vise rien d'autre que de jouer un jour sur le PGA Tour, qu'il travaille fort pour y arriver, qu'il cherche continuellement à s'améliorer, que ce soit lors de séances d'entrainement bien disciplinées ou lors de tournois avec l'élite amateur ou les pros.
«L'une de mes forces, soutient-il, ce sont mes fers; je suis précis. Je me suis beaucoup amélioré sur les verts. Autant il y a quelques années le jeu court était ma faiblesse, c'est maintenant l'une de mes forces. Et je reste confiant, je garde le focus lors des compétitions.»
Et c'est sur ce dernier point que revient Luc Boisvert lorsqu'on lui demande ce qui démarque ce kid qu'il a vu grandir.
«Sa force mentale est surprenante, insiste-t-il. J'ai rarement vu un compétiteur capable de rester aussi concentré tout au long d'un tournoi.»
Pour les snowbirds ou vacanciers québécois en Floride ces jours-ci et qui aimeraient le voir à l’œuvre, Jean-Philippe Parr participera justement dans une semaine (16 décembre) au tournoi South Beach Amateur qui se disputera sur les allées du Normandy Shore Golf Club et du Miami Beach Golf Club.
Pour les autres, il faudra peut-être attendre encore quelques années pour le voir le dimanche après-midi… à la télé? Qui sait! C'est du moins là où Jean-Philippe Parr souhaite se rendre.