Saint-Jean-de-Matha – «Au golf, on vit en 4 heures et demi l'équivalent d'un mois d'émotions», émet Jonathan Salvas d'un ton calme et posé.
Oups! Que se passe-t-il? Cela fait à peine quelques minutes que nous sommes assis dans son bureau du club de golf Saint-Jean-de-Matha et le type devant nous se met à philosopher… Aucun rapport avec celui que l'on observe depuis quelques mois dans des capsules sur les réseaux sociaux où on a surtout affaire à un joyeux luron qui partage sa passion pour le golf avec à la fois désinvolture et sérieux.
«Je suis comme je suis, réplique Jonathan Salvas à ce sujet. Si on apprécie ma façon de faire, c'est super! C'est tant mieux! Si on n'aime pas, c'est dommage mais je ne peux rien y faire. Une chose est sûre, c'est que je ne fais pas cela pour faire ch… les gens, pour déplaire ou déranger quiconque.»
Jonathan Salvas nous apparaît tel un atome libre qui rebondit ici et là pour propager son amour du golf et pas juste celui du club auquel il est associé. Pour lui, les mots ne manquent pas pour décrire une partie de golf: «On se taquine, on se challenge, on s'amuse, on fait de la business… bref on fait plein de belles choses sur un terrain de golf», lance-t-il et le voilà reparti dans son style bon vivant qui lui est propre.
Nous l'avons rencontré lors du Matha Beach Open, un événement regroupant en fin de semaine dernière plein de gens de l'industrie du golf et, bien sûr, de nombreux amateurs de ce sport, expérimentés ou débutants. «C'est une façon de célébrer la saison 2021, dit-il, une saison exceptionnelle pour nous de l'industrie, certes, mais également pour les amateurs.»
Le programme de cet événement: petits challenges amicaux, soirée souper (avec une carte de mets où tout était délicieux), tournoi en formule vegas, coup de pouce à des fondations (cancer du sein, cancer de la prostate) et place à l'initiation au golf.
«Dans chaque équipe, souligne Jonathan Salvas, il devait y avoir des débutants. C'est un événement pour montrer aux nouveaux joueurs le plaisir qu'il y a sur un terrain de golf tout en les guidant sur la façon d'évoluer sur un parcours.»
Depuis 2 ans, Jonathan Salvas est en charge du service ventes et marketing du club Saint-Jean-de-Matha. Après une première année à travailler dans l'ombre pour relancer les finances et la gestion du club, il est comme apparu soudainement dans l'univers du golf québécois. Et il n'est pas discret, ses capsules sur les réseaux sociaux se succèdent à bon rythme.
«C'est venu tout à fait par hasard, explique-t-il. J'étais en train de jouer au club Le Portage et je me suis égaré sur le terrain, je n'arrivais pas à trouver le 6e trou. Alors j'ai fait un appel sur Facebook à mes amis pour qu'ils me guident. En l'espace de quelques minutes, pleins de gens ont répondu à l'appel. J'ai vite réalisé qu'en tant que responsable du marketing à notre club, j'avais là un très bon outil.»
Volubile à souhait, il parle sans filtre. Alors nous lui demandons mais où était-il auparavant? Il fait subitement apparition dans le décor du golf au Québec et de façon intense alors qu'il y a encore quelques mois, on ne le voyait pas…
«Je viens du milieu artistique, plus précisément du théâtre», répond-il, ce qui nous éclaire dès lors sur sa facilité à s'exprimer en public et son aisance devant une caméra. Puis il ajoute: «À 35 ans, toutefois, j'ai quitté le théâtre et je suis devenu psychothérapeute. Puis une rupture a tout chamboulé. J'ai pris cela dur. Quand tu es à terre et que ton rôle est justement d'aider les autres à se relever… Ça ne marche pas. C'est ainsi que je suis venu au golf, je voulais passer à autre chose et aider mon père dans la gestion du club.»
Des projets pour un club ouvert à l'année longue
Et parlant du club de golf, le Matha Beach Open a été pour nous l'occasion de renouer avec un terrain de montagne exceptionnel, l’œuvre de Roland et Réal Salvas, grand-père et père de Jonathan. Le papa était bien sûr de la partie, cette fin de semaine, et il ne se faisait pas prier pour raconter la création, il y a près de 50 ans, de ce parcours célèbre entre autres pour son impressionnante chute d'eau au 11e trou, chute derrière laquelle se dissimule le vert.
Mais les attraits de ce parcours ne se limitent pas à cette cascade inspirée du 3e trou au club Bonaventure en Floride. En montagne, ce ne sont pas les panoramas agréables à l’œil qui manquent. Ici et là des aménagements particuliers ajoutent un cachet spécial à ce parcours ponctué de beaux plans d'eau et de waste bunkers qui décorent les lieux plus qu'ils n'y font obstacle, sans oublier la façon, sur certains trous, dont on a conjugué allée verte et immense cran rocailleux. Bref, l'expérience est unique!
Il y a aussi tout ce qui entoure le golf, soit l'hébergement (avec l'auberge sur place et des chalets en location tout près) et les glissades en hiver.
«Actuellement, mentionne Jonathan Salvas, nous sommes ouverts 9 mois par année en mariant golf et glissades. Nous exploitons seulement un tiers de la montagne que mon grand-père a achetée il y a 49 ans. Nous avons des projets qui font en sorte que, d'ici 2023, nous serons ouverts à l'année.»
Ainsi, dès 2022, un Village de Schtroumpfs sera construit, un nouveau service d'hébergement dans de mini-maisons. «On appelle cela du glamping, un mariage de glamour et de camping, précise-t-il. Ce sera très original comme concept.»
Puis suivra un projet de bain nordique et spa qui permettra une opération des activités à l'année longue.