Québec – En parlant de golf avec Albert Ladouceur, deux mots reviennent souvent: rire et déception. «Oui, le golf, c'est amusant, lance-t-il, et j'en ai entendu des fous rires sur les allées, sauf que c'est moi qui les provoquais bien involontairement. C'est là que survient la déception. J'aurais tellement aimé cela mieux jouer.»

Quand l'idée de l'entrevue sur un site de golf lui a été suggérée, Albert a froncé les sourcils, surpris de faire l'objet d'un article alors qu'on l'associe davantage au hockey, à la boxe et à bien d'autres sports avant celui de la petite balle blanche sur les allées vertes. Puis il a tout de suite parlé de ces rires qu'il provoquait. «On pourrait parler de cela, suggéra-t-il alors, parler de ces nombreuses fois où on s'est payé ma gueule.»
Et justement, lorsque l'entrevue a lieu, il débite l'une après l'autre les anecdotes, les incidents cocasses survenus lors de parties de golf entre amis ou à l'occasion de tournois comme celui des Nordiques, entre autres. Les branches qui cassent autour de lui lors de son élan mais la balle qui ne bouge pas, un moustique dans l'oeil au moment de l'impact, la chute banale en se rendant à la voiturette qui se termine avec une sévère bosse au front et cette fois où il sort d'un boisé avec le bas des pantalons trempés jusqu'aux genoux…
«C'était au Lorette, lors d'un été très sec et il a fallu que je tombe dans le seul trou d'eau vaseux, raconte-t-il. Je vois encore la face amusée de mes partenaires lorsqu'ils m'ont vu sortir du bois…»
Côtoyer les grands
Oui, le nom d'Albert Ladouceur n'est pas vraiment relié au golf, la majeure partie de sa carrière est associée au monde du hockey. Sauf qu'avant de débuter à Québec en 1979 avec la couverture des Nordiques, son travail d'abord au Montréal Matin puis pour le groupe Houston, l'a amené à côtoyer les grands noms du golf à maintes reprises.
Jack Nicklaus, Arnold Palmer, Lee Trevino, ils les a tous interrogés. «J'ai eu du fun noir avec Trevino, c'est pas possible, rappelle-t-il. Tout au long de la rencontre, on a rigolé.»
Il a également travaillé avec les vedettes de la LPGA, les Nancy Lopez, Sandra Post et July Rankin alors qu'elles étaient au top de leur carrière, se retrouvant même en discothèque avec quelques-unes des étoiles du circuit qui voulaient découvrir la vie nocturne de Montréal avant de disputer la Classique Peter-Jackson.
«Les pros sur les circuits de golf sont parmi les athlètes les plus intéressants que j'ai rencontrés. Certains sont assez froids, comme Nicklaus, mais la plupart sont d'agréable compagnie et très gentils», estime celui qui a eu l'occasion d'aller chercher Nancy Lopez dans un jet privé pour l'amener à Montréal faire la promotion d'un tournoi.
Impatient
Quand il parle de sa déception de ne pas avoir davantage pratiqué cette activité, la sincérité enrobe ses propos. Facile de percevoir ses regrets d'autant plus qu'il lance des phrases comme : «Le golf est un beau sport qui se pratique dans de beaux lieux.»
«Et quand tu joues bien, ajoute-t-il, il n'y a pas plus belle sensation! C'est quelque chose de très, très particulier, d'agréable que de bien frapper la balle au golf. L'inverse, toutefois, est quelque chose de vraiment pénible. Quand tu joues mal, quand tu pioches, comme on dit, là, c'est l'enfer. Et justement, c'était souvent ce qui m'arrivait.
«J'applaudis les nouvelles initiatives mises en place depuis peu, poursuit-il, pour accélérer le temps de jeu. Car quand tu joues mal au golf, tu n'as pas de plaisir et tu veux juste quitter le terrain au plus vite. Quand je participais à des tournois sociaux et que je jouais mal, j'avais l'impression de déranger tout le monde et je n'aimais pas cela. Je n'arrivais même pas à jouer autour de 100. J'ai suivi des cours avec Fred Chouinard, André Gingras, et j'allais souvent au champ d'exercice, mais je n'ai jamais été capable de vraiment m'améliorer. Alors on se tanne et on passe à autre chose.
«C'est dommage car j'aurais aimé vivre les voyages de golf entre amis. Que du plaisir! Je suis à la retraite depuis peu et s'il y a un sport idéal à pratiquer même si l'âge nous rattrape, c'est bien le golf. Mais voilà, je suis trop impatient. Au golf comme dans la vie, comme dans la maladie…»
Retraite volée
Ouais, la maladie… Albert Ladouceur a publié un livre il y a neuf mois pour entre autres raconter ce qu'est sa vie depuis le coup de massue reçu en août 2013, depuis ce jour où son médecin lui apprenait qu'il avait un cancer du pancréas.
«C'est INCURABLE, mentionne-t-il en pesant bien sur ce mot traître. Je fais partie du 25% qui survit plus de 16 mois et j'espère être du 15% qui atteint les deux ans. Je prépare ma retraite depuis plusieurs années et je suis parvenu à mes objectifs. Maintenant, j'ai l'impression que la maladie m'a volé ma retraite.»
Petite pause pendant l'entrevue qui se déroule dans un resto où les déjeuners sont à l'honneur. Aussitôt un client s'approche et l'aborde, s'informe d'abord sur le hockey puis, doucement, la conversation glisse vers son état de santé. Pendant l'heure passée ensemble, la scène se répétera à deux autres reprises.
«J'aime cela, précise-t-il en parlant de ces discussions avec les lecteurs. C'est d'ailleurs en partie pour cela que j'ai écrit le livre. Certes, le but premier du bouquin est d'en aider d'autres avec mon expérience, sauf que les gens me connaissent, me lisent depuis des années et je ne voulais pas disparaître sans que personne ne sache ce qui se passe.»
Fameux retour des Nordiques
Il ne s'en cache pas, bien au contraire, il le dit avec une étincelle de fierté dans les yeux, Albert a connu une très belle carrière de journaliste. De grands moments et de grands personnages ont marqué son parcours professionnel. Mohamed Ali demeurera toujours le plus grand des athlètes qu'il a rencontrés, le plus grand autant dans et en dehors du ring, insiste-t-il, mais sa relation avec des joueurs étoiles comme Peter Stasny et Joe Sakic le touche beaucoup.
Pas de regret à part celui de ne pas avoir été meilleur au golf, juste de petits mauvais souvenirs comme le départ des Nordiques pour le Colorado. «Quand ils ont gagné la coupe Stanley, la saison suivante, j'étais tellement déçu pour les amateurs de Québec», lance-t-il, visiblement amer pour ceux et celles qui ont supporté cette équipe. C'est pour quoi il souhaite voir son retour à Québec.
«J'ai tellement connu des années merveilleuses en suivant cette équipe et j'aimerais avoir la chance d'être témoin de son retour. Ce serait un beau cadeau!», glisse-t-il en terminant, juste avant qu'un autre client l'aborde et l'interroge sur sa santé. Alors il sourit, de ce sourire d'enfant qu'on lui connaît, et discute, échange sans se faire prier avec ce lecteur inconnu.
André Drolet
Salut Martial, content de te lire ce matin. Bonne chance encore à Albert, et merci à toi de nous faire partager ces belles histoires.
Merci
André
Martial Lapointe
Merci André
André Gagné
Bon jour Martial,
c’est avec beaucoup de plaisirs que j, ai lu ton article de golf avec Albert.
Que de courage concernant sa maladie, j aimerais avoir la même force que lui.
Félicitations pour ces propos et sache que j’ai toujours beaucoup de plaisirs à te lire.
Merci et cela fait beaucoup de bien.
Martial Lapointe
C’est gentil, merci!
Michel Gariépy
Bonjour matial je viens de lire albert Ladouceur et j`ai vue le commentaire de andré gagné, bravo pour ton blog tout un succes sa me touche de voir cette article et sa me touche surtout de voir le comm d`andré lui qui se bas avec la maladie bonne chance andré et merci Martial cé plaisant en tabarnouche ce blog.
Martial Lapointe
Merci Michel