Saint-Georges – «Allô, ici la Ligue Nationale de Hockey… Nous aurions besoin de 4 simulateurs de golf à Edmonton en Alberta et il faudrait qu'ils soient installés d'ici le 1er août.»
Vendredi matin, 17 juillet, soit le dernier jour de travail avant les vacances d'été, le téléphone a sonné dans les locaux de Golf In, à Saint-Georges, dans la Beauce. Et quand le président Carl Fortin a décroché, ce sont ces paroles qu'il entendait. Un dirigeant de la LNH lui passait cette commande inusitée et, à prime abord, il se demandait si tout cela était bien réel.
«Imaginez, un responsable du plus gros circuit de hockey au monde qui fait appel à nous pour que les meilleurs joueurs de la conférence de l'ouest puissent passer le temps, s'occuper et se divertir un peu, pendant qu'ils sont dans la bulle à Edmonton, le temps de séries éliminatoires… C'était surréaliste!», lance-t-il encore emporté par l'événement lorsque nous le rencontrons quelques jours après la livraison de ses simulateurs.
Ainsi, alors que tout le monde s'apprêtait à partir en vacances, voilà qu'une réunion d'urgence se tient chez Golf In, pas question de laisser passer une telle opportunité.
«Tout le monde s'est mis d'accord pour oublier les vacances pendant quelques jours et de se mettre au boulot pour répondre à cette commande. Finalement, nous avons terminé l'installation des simulateurs le 30 juillet», précise-t-il, un brin de fierté dans les yeux.
Par la suite, des images vidéos leur sont parvenues et dans lesquelles les gens de Golf In pouvaient voir la crème du hockey mondiale s'élancer avec leurs simulateurs de golf alors que, pour le séries éliminatoires, les joueurs de l'Ouest se retrouvent dans la bulle à Edmonton. L'Avalanche du Colorado a même produit un petit clip, commenté par le capitaine Gabriel Landeskog, où l'on voit quelques joueurs disputer une partie (voir: Bubble Life: Virtual Golf).
Aventure familiale
Lors de notre rencontre, l'enthousiasme et la fierté avec lesquelles s'est exprimé Carl Fortin quand il nous a raconté l'expérience avec la LNH, ont été les mêmes pour le reste de l'entrevue, peu importe le sujet. Car l'histoire de Golf In en est une typique du succès beauceron en affaires, où quelqu'un a une idée et décide de la mener jusqu'au bout.
C'est sûr que lorsque tu pars une entreprise de simulateurs de golf, tu dois connaître le milieu. Et c'est son cas lui qui a commencé enfant à nettoyer les bâtons des membres du club de Saint-Georges puis à faire différentes autres tâches dans le club jusqu'à devenir assistant-pro et ensuite pro de compétition. Puis, vers la fin des années 90, l'idée de créer un simulateur lui trotte dans la tête et il décide de se lancer.
«On en a fait un premier, un prototype avec plein de lacunes que l'on a monté dans le club de Saint-Georges. Malgré les nombreux défauts, les gens aimaient cela. Alors j'ai décidé de me lancer pleinement dans l'aventure», raconte-t-il.
Et l'aventure en fut une familiale. Il s'est alors associé avec ses frères Steeve et Tony. Ce dernier étant spécialisé dans le développement informatique, le projet pouvait être mené à bon terme. Puis le papa est aussi embarqué dans le projet.
Gérer la croissance
Disons tout de suite, pour donner une idée de l'ampleur qu'a pris ce projet en peu de temps, qu'à notre arrivée Carl Fortin n'a pas hésité à nous faire visiter bureaux et usine, qui sont adjacents, de Golf In, tout en nous présentant chacun des employés. Et à la fin de cette visite, il précise:
«On doit maintenant déménager. Nous devons trouver quelque chose de deux fois plus gros pour continuer de grandir. On ne sait pas encore où, on cherche…»
Car maintenant, après avoir conquis le Québec puis le Canada, le monde est dans la mire de Golf In.
«Nous avons déjà un pied en Europe, mentionne Carl Fortin, et nous sommes en voie de percer le marché des USA. La pandémie nous retarde un peu mais c'est dans nos plans. Cela fait plus de 15 ans, en fait depuis nos débuts, que je gère la croissance!»
Nouvelle technologie
Les simulateurs de l'entreprise se retrouvent souvent dans des clubs de golf qui peuvent opérer leur clubhouse pendant l'hiver ou dans des établissements commerciaux ou encore chez des particuliers.
«On a développé un produit montable et démontable avec un look très professionnel, rappelle le président de Golf In. Ainsi on peut offrir un simulateur en location ou avec différentes méthodes d'acquisition. Par exemple les clients peuvent avoir des simulateurs en location pendant quelques années puis acheter les appareils s'ils le souhaitent. On a différentes formules.»
Selon lui, il faudra être aux aguets en 2021 car l'entreprise développe actuellement une nouvelle technologie qui rendra les simulateurs encore plus performants. C'est donc à surveiller…