Bernatchez à l'Auberivière

Boischatel – Parfois, une bonne nouvelle enchante et attriste à la fois. C'est justement ce que vit ces temps-ci Pierre Bernatchez, professionnel adjoint au Royal Québec qui, à l'issue de la saison en cours, quittera ses fonctions pour prendre les commandes du Club l'Auberivière, à Lévis.

«Je suis super content de cette offre sauf qu'en même temps, c'est triste de quitter un club comme le Royal Québec, c'est triste de laisser des membres aussi sympathiques», lance-t-il, quelque peu nostalgique.

Puis il reprend, encore un peu affecté par ces sentiments partagés: «Je ne quitte pas des élèves ou des clients, je quitte des amis. J'ai joué ici, au Royal Québec, de formidables parties de golf avec des gens formidables! Des matches incroyables, dans une saine atmosphère de compétition. Je nomme personne car j'ai trop peur d'en oublier.»

Dans son bureau…

Le collaborateur à Golf Martial Lapointe nous a donné rendez-vous à son bureau du Royal Québec pour confirmer ce nouveau défi qui l'attend en février 2016. Alors on entre dans la boutique du pro Nicolas Huot et, dès les premiers pas, Pierre Bernatchez nous ramène à l'extérieur. On monte dans une voiturette électrique pour se rendre à l'extrémité du champ d'exercice, assez loin pour ne pas être atteints par les balles.

«Ça, c'est mon bureau!», dit-il en garant la voiturette de manière à avoir une vue panoramique sur une bonne partie du terrain.

Autour, tout est calme, paisible et, visiblement, cela lui plaît. «Je donne parfois des leçons ici ou, encore, j'y viens travailler puis m'asseoir dans la voiturette pour tout simplement apprécier le moment», raconte-t-il détendu, calme, comme les lieux.

«L'autre jour, reprend-il cette fois amusé, trois chevreuils ont défilé devant moi! Un renard vient souvent, aussi. Il y a même un porc-épic, de temps en temps…»

Mais comme il l'a précisé plus tôt, ce sont d'abord les amis, les humains côtoyés au cours des huit dernières années qui vont lui manquer. Et là il enchaîne sur la photo prise récemment en compagnie du vétéran André Gagné qui, à 71 ans, remportait encore le championnat du club, sur les voyages organisés en groupe pour aller découvrir d'autres parcours, sur la dame qui entre dans la boutique pour lui dire qu'elle a réussi à jouer en bas de 100 après le cours qu'il lui a donné… bref, les souvenirs seront nombreux et touchants.

Ambiance familiale

Et voilà que dans quelques mois, il oeuvrera dans un tout autre contexte, dans un milieu familial. Il sera à la tête d'un club créé de toutes pièces en 1988 par son fondateur, Jean-Marc Dion. Aujourd'hui, sa fille Charlaine en est la directrice générale.

«Je suis heureux de me retrouver dans cette ambiance familiale, précise le futur pro-gestionnaire du club l'Auberivière. Ce qui va aussi m'aider, c'est que Charlaine demeurera active au sein de la direction au début de mon mandat. La transition va ainsi mieux se faire.»

Pierre Bernatchez a un petit projet en tête qu'il souhaite mener dès les débuts de son entrée en fonction: «Je veux faire le tour du terrain en compagnie de M. Dion, le fondateur, explique-il. Je sais déjà que ce tour du terrain va m'être très utile.»

Les manchettes

Au printemps dernier, le Club de l'Auberivière (qui compte 18 trous pour une normale 72 et un neuf trous à normale 27) a fait les manchettes concernant une possibilité de fermeture. Le dossier a débouché avec l'achat par la raffinerie Valero et le bail signé par la famille Dion pour gérer le parcours.

«Il y a plein de circonstances qui font en sorte que je ne pouvais refuser cette offre, dont justement la stabilité nouvelle du club, mentionne Pierre Bernatchez. Le terrain me plaît, aussi, il n'est pas monotone à jouer, il faut utiliser tous nos bâtons. On m'a aussi offert un contrat à long terme, ce que je souhaitais. Et le club est situé à quelques minutes de chez moi.»

Il quitte donc un milieu qui lui plaît pour un autre plein de défis. «C'est très spécial comme situation, conclut-il. Je suis à la fois excité face à ce qui s'en vient, et attristé par le fait de quitter un emploi si agréable. Mais je sens que je vais me plaire sur la rive sud. Surtout avec le bel accueil qu'on m'a fait.»