Lévis – Grâce à ses deux passions, le directeur et pro du club Saint-Michel n'a guère le temps de s'ennuyer tout au long des 12 mois de l'année. Éric Sylvain baigne depuis l'enfance dans les milieux du golf et du curling, mais c'est en l'an 2000 que ces deux disciplines ont plus spécialement marqué sa vie.
«Le fameux bogue de l'an 2000 dont tout le monde parlait à l'époque, n'en fut nullement un pour moi, bien au contraire! C'est en 2000 que j'ai eu mon premier emploi comme pro d'un club de golf et, cette même année, j'ai participé à mon premier championnat canadien de curling», précise Éric Sylvain lors d'une toute récente rencontre à son domicile de Lévis.
Depuis ce fameux passage d'un millénaire à l'autre, les choses ont déboulé pour lui. Quelques années plus tard, il ajoutait, à celui de pro, le titre de directeur général du club situé en Chaudière-Appalaches, puis du côté curling, il retournait à quelques reprises aux championnats canadiens, remportant même, en 2006, les grands honneurs.
Plus dur le golf
«Être champion canadien! ouf! ce fut un beau moment à vivre», s'exclame celui qui occupe la position de deuxième dans l'équipe complétée par le skip Jean-Michel Ménard, le troisième François Roberge et le premier Maxime Elmaleh.
Cette grande victoire canadienne conquise à Régina en Saskatchewan, a été suivie par d'autres participations au Brier (titre du championnat canadien) mais les résultats n'ont pas été aussi majestueux. N’empêche, la passion est toujours là pour Éric Sylvain qui, dès le mois d'août, reprend l'entraînement sur glace pour la prochaine saison de compétitions en curling.

Difficile de ne pas lui demander de trancher, de le questionner à savoir s'il préfère le curling au golf. Difficile pour lui aussi de répondre, quand deux passions t'animent et te comblent. Mais finalement, après une courte hésitation, il glisse:
«J'ai vécu vraiment de beaux moments avec le curling, rappelle-t-il. De plus, il y a toute cette ambiance de batailler en équipe qui me plaît beaucoup. Et c'est vraiment plus facile qu'au golf.»
«J'adore mon travail»
Donc un petit plus du côté du curling, ose-t-il admettre, mais il s’empresse de poursuivre sa réflexion:
«J'adore mon travail comme pro et directeur de golf. À chaque jour, c'est un plaisir pour moi d'aller travailler. Mais pour ce qui est de la compétition, c'est plus difficile au golf. Tu dois t'entraîner très fort et très souvent au golf pour offrir de bonnes performances. Tu dois aussi être très, très concentré et quand je vais jouer, ce qui peut maintenant m'arriver à peine une dizaine de fois par saison, j'ai l'impression de continuer à travailler.
«Tout en jouant, poursuit-il, j'ai la tête au travail. Je regarde les conditions de notre terrain, je réponds à des membres qui m'abordent, bref, je suis rarement dans ma game.»
Certes, la compétition au golf n'occupe plus une place très grande dans son coeur, mais le côté gestion d'un terrain l'enchante.
«Ici, au club Saint-Michel, signale-t-il, nous avons connu de très bonnes saisons jusqu'en 2012. Depuis, nous sommes comme la plupart des autres clubs, nous devons faire de gros efforts pour attirer les golfeurs et les golfeuses.
«À mon avis, continue Éric Sylvain, il faut maintenant être à l'affût des nouvelles manières de convaincre les clients à venir jouer chez nous. Des clients que je divise en trois catégories, soit les membres, les visiteurs et la clientèle des tournois.
«Nous mettons donc en place différentes promotions comme les cartes à point et les journées thématiques. Des journées du genre: payez votre âge pour les juniors ou, encore, celles appelées »Amenez votre blonde ». Ces jours-là, les conjointes paient à moitié prix pour tous les services (droit de jeu, restaurant, boissons…).»
Visiblement, quand il parle des défis à relever quand tu diriges un club de golf, Éric Sylvain en raffole, au même titre que de placer une pierre importante ou de déplacer une garde sur une glace de curling.