Dimanche dernier, à quelques heures de décalage, Lee Westwood et Matt Kuchar ont remporté leur tournoi respectif. Le premier en Afrique du Sud, le deuxième au Mexique. Dans les deux cas, une première victoire depuis le 20 août 2014 sur leur Tour respectif.
Fascinant également de lire et entendre les commentaires des deux joueurs à la suite de leur victoire. Autant Westwood que Kuchar avouaient être passé par toute la gamme des émotions. Le sentiment d'invincibilité qui accompagne un joueur se retrouvant dans sa zone sur un terrain de golf suivi d'une période de doute, de frustration, de moments d'incertitude.
Plus de 4 ans sans gagner pour Westwood sur le European Tour, et aussi longue attente pour Kuchar sur le PGA Tour. Tous les deux ont cru pendant cette longue disette qu'ils avaient peut-être gagné leur dernier tournoi en carrière. Pas facile pour l'égo, pas facile pour ces compétiteurs nés.
Westwood
L'Anglais Lee Westwood a longtemps tenu le titre de meilleur joueur à ne jamais avoir gagné de Tournoi Majeur. Il ne fait plus partie de cette liste, mais il n'a toujours pas gagné de Tournoi Majeur non plus. Son jeu n'est plus aussi solide. Il est passé tellement près et ce à plusieurs reprises. Tout récemment en 2016, il a terminé deuxième au Masters derrière Danny Willett. Et depuis, il n'a cessé de descendre au classement mondial (autour du 60ème rang maintenant), lui qui a déjà occupé le tout premier rang.
En tant qu'adjoint au capitaine Thomas Bjorn, Westwood a avoué qu'il a adoré le feeling de cette victoire européene lors de la Coupe Ryder en France. «J'ai retrouvé ce sentiment unique qui accompagne la victoire pendant cette fin de semaine, même si je ne jouais pas.»
Outre son jeu sur le terrain, Westwood a traversé une période difficile également à l'extérieur du terrain. Un divorce houleux suite à un mariage qui a duré 16 ans. Évidemment qu'il a été dérangé par cette situation. D'ailleurs, c'est sa nouvelle conjointe qui était son cadet pour sa victoire dimanche lors de la Classique NedBank.
Kuchar
Je l'avoue d’emblée, Matt Kuchar est un de mes golfeurs préférés. Son style décontracté, son sourire omniprésent, sa façon d'interagir avec les spectateurs sont toutes des raisons qui font de lui un des joueurs les plus populaires sur le PGA Tour.
Partout où le Tour se déplace, on entend raisonner les Koooooch… pour saluer et applaudir les prouesses de ce grand droitier natif de la Floride. Malgré tout cela, Kuchar a cru lui aussi qu'il avait peut-être remporté son dernier tournoi en carrière.
Habitué, voire abonné au Top 10 pendant plusieurs années, il en a accumulé seulement quatre l'an passé. Il a même raté la coupure dans cinq tournois, ce qui est également inhabituel pour Kuchar. Surnommé affectueusement Le Guichet Automatique par ses pairs, Kooch a réussi à garder le moral malgré un jeu plus erratique.
«Golf is a crazy game» a dit Kuchar après avoir calé son coup roulé pour confirmer sa huitème victoire en carrière sur le PGA Tour (sur le parcours El Camaleon de Playa Del Carmen au Mexique).
Le même jour
Donc Westwood et Kuchar retrouvent les joies et les émotions de la victoire le même jour. Présentement, il y a fort à parier qu'ils ont retrouvé une bonne dose de confiance et arriveront en 2019 avec un sentiment positif.
Dans le cas de Westwood, il s'agissait de sa 43e victoire en carrière, dont 24 sur le Tour Européen. C'est évident qu'il lui manque un tournoi majeur pour avoir le sentiment parfait pour l'ensemble de sa carrière. Il a assurément le talent pour gagner un majeur, ce n'est pas arrivé. Trois deuxième place, trois troisième place en tournois majeurs, c'est excellent par contre.
Le grand Kuchar, lui, amorcera l'année 2019 avec le sourire aux lèvres. Il ne l'avait pas perdu, mais s'en servait moins souvent l'an dernier. Âgé de 40 ans, il a encore le jeu pour compétitionner avec les meilleurs quand tout est à point. Je pense qu'il peut encore rêver à gagner un premier tournoi majeur. Sa meilleure chance est probablement au Masters. Tout simplement parce qu'il y a moins de participants (moins de 100) et aussi parce que l'expérience est une aide précieuse à Augusta.
Matt Kuchar a raison, le golf est un sport de fous, mais quelle belle folie!