Québec – Nous en étions au cinquième trou quand Pierre Gingras cala son deuxième oiselet de suite! «Je te l'avais dit que ma force, c'est la short game», lança-t-il en acceptant les félicitations, le visage fendu par un large sourire.
Puis il ajouta une phrase toute simple mais que l'on entend si souvent sur un parcours: «Maudit que c'est l'fun le golf!»
Cela faisait déjà quelques temps qu'on voulait rencontrer et jouer avec ce communicateur dont la chronique sociale, dans le Journal de Québec, est souvent garnie d'anecdotes sur le golf. On aime cela parler de golf avec les passionnés alors pour nous, il était évident qu'il fallait, un jour ou l'autre, faire cette entrevue avec Pierre Gingras qui, d'un bout à l'autre de la province, anime différentes soirées clôturant des tournois de golf.
Initié par son travail
Figure bien connue dans la capitale nationale, en raison de son association avec les Nordiques (il a été l'annonceur maison durant une dizaine d'années) mais aussi grâce à son travail à la télévision, la radio et, bien sûr, dans le journal quotidien, Pierre Gingras explique qu'il a été initié au golf par son travail.
«C'est vraiment la business qui m'a conduit au golf, précise-t-il. Jeune, je n'ai guère joué. Mais à force de me faire dire, lorsque j'animais les soirées après les tournois sociaux, que je devrais aussi jouer, pas juste animer, j'ai donc tenté le coup. Et depuis, j'adore!»
Avec sa voix portante et convaincante, que l'on peut souvent entendre dans des pubs télé ou radio, Pierre Gingras a attiré l'attention de nombreux organisateurs de tournois, que ce soit ceux d'entreprises ou de fondations. Alors l'univers du golf lui est plutôt familier.
«J'ai déjà eu jusqu'à 30 tournois à animer pendant des étés, mentionne-t-il. Donc, avec mes parties à moi, plus celles lors des tournois, j'étais pratiquement toujours sur un terrain de golf. Depuis quelques années, il y a moins de tournois, alors j'ai moi aussi moins d'animation à faire. Je dirais que j'en suis maintenant à une quinzaine. Mais ça va, je ne me plains pas, car cela me laisse plus de temps pour mes propres parties à moi.»
En couples
Et ces parties à moi, elles sont toujours synonymes de bon temps.
«Une belle journée au golf, pour moi, en est une avec quatre copains, dit-il, où l'on se retrouve sur la terrasse après les 18 trous pour relaxer et encore apprécier ce bon temps sur un terrain de golf. J'aime aussi beaucoup les sorties en couples. C'est vraiment agréable de partager ces bons moments avec ta conjointe et d'autres couples amoureux de ce sport.»
Nous roulions alors sur les allées du club Castor, sur la base militaire de Valcartier, l'été dernier, et entre deux élans, Pierre Gingras se prêtait volontiers à l'entrevue. Malgré tout, il demeurait concentré sur son jeu. Visiblement, pour lui, une partie de golf reste quelque chose d'agréable, d'associé au plaisir, mais c'est quand même sérieux car le plaisir vient aussi par les bons résultats.
Il s'applique donc, respecte sa routine avant les coups et, comme il l'a dit, excelle dans le jeu court, que ce soit les approches ou les coups roulés.
«Je ne suis pas un long cogneur, c'est pour cela que j'ai fini par améliorer mon jeu court. N’empêche, j'aimerais bien avoir quelques verges de plus avec mon driver!», de spécifier ce joueur gaucher avec un handicap de 10.
En voie de disparition
À force de côtoyer des organisateurs de tournois, d'accepter les invitations ici et là pour jouer avec, entre autres, des pros ou d'autres intervenants du monde du golf, il doit sûrement avoir une opinion sur la situation actuelle de l'industrie. Comment voit-il les choses?
«Oh!, émet-il, songeur, ce n'est pas évident… Je ne sais pas trop… C'est sûr que, le simple fait qu'en quelques années, le nombre d'animations que je fais lors de tournois a chuté de moitié, démontre que la situation a drôlement changé. Les gens de ma génération, on est une race en voie de disparition. Si la relève n'est pas assurée, je ne sais pas comment certains clubs vont s'en sortir.»
Oui, bien sûr, lui aussi vieillit mais la retraite ne semble pas pour demain. Mais une chose est sûre, quand elle se pointera, ce sera sur les terrains de golf qu'on retrouvera Pierre Gingras.
«On ne sait jamais ce qui peut arriver, conclut-il, mais passer quelques mois d'hiver en Floride à jouer au golf, c'est sûr que c'est un projet de retraite qui me plaît beaucoup!»