Lévis – Un chef-d’œuvre, rien de moins! L'été prochain, 9 trous du deuxième parcours du club La Tempête, présentement en construction, seront accessibles et selon ce qu'on a vu, il y a quelques jours, pas de doute, ce sera magistral.
En compagnie de Warren Huxham, architecte responsable, avec son frère Darrell, de la création de ce nouveau parcours, nous avons eu le privilège de parcourir l'immense chantier en cours depuis un peu plus d'un an.
On a alors eu la drôle impression d'être témoin du processus de création d'une œuvre d'art, rien de moins! Comme si nous étions aux côtés d'un grand maître de la peinture agitant ses pinceaux sur une toile qui passera les années, ou encore d'un maestro jouant les premières notes d'une pièce qui lui survivra… Oui, même si ce décor gris de terre argileuse où, ici et là des soupçons de verdure se pointent, même si l'on déambulait au milieu des pelles mécaniques et mastodontes sur roues, il était facile de s'imaginer le produit final qui sera accessible en 2021.
Surtout au carrefour du 9e et du 18e trous où les deux allées contournent le même grand lac (voir petit clip: panorama 9e et 18e trou Tempête). On constate, avec un tout petit peu d'imagination, qu'il y a des airs de Fontainebleau, un autre terrain dessiné par les frères Huxham.
«Oui, des airs de Fontainebleau, admet Darrell Huxham, mais le Fontainebleau boosté aux stéroïdes!»
La comparaison fait sourire son frère Warren qui précise: «C'est assez typique du travail de Pete Dye ce genre de combinaison 9e et 18e trous. On s'en est inspiré.»
De la plaine aux collines
Le terrain où se construit le deuxième 18 trous de La Tempête, à Lévis, tout de suite adjacent au premier parcours, se voulait d'abord une plaine quelque peu marécageuse et boisée, en fait une terre agricole abandonnée il y a plus de 30 ans. Pourtant, aujourd'hui, tout est ondulé à souhaits, les collines ont pris possession des lieux.
«Il a fallu faire preuve de beaucoup d'imagination», glisse Warren Huxham, un brin de fierté dans les yeux.
C'est ainsi qu'en récupérant les souches des arbres abattus (il faut quand même en disposer), celles-ci ont servi de fond solide à de nouveaux vallons, qu'en aménageant judicieusement la terre soutirée pour créer des plans d'eau (il y aura 6 lacs), les architectes ont conçu d'immenses estrades naturelles. Au point où, à certains endroits, on a une vue sur presque tout le parcours.
«Ici, mentionne Warren Huxham alors que l'on se trouve au tertre de départ du futur 15e trou, quand tout sera fini et bien aménagé, nous serons à la hauteur de la cimes des arbres.»
Verts et obstacles
L'architecte qui, à 45 ans, a déjà 40 terrains de golf à son actif, a d'abord débuté cette visite des lieux avec, bien sûr, le trou numéro 1. Semé au début de juillet, le gazon est déjà bien présent et il a même fallu le tondre récemment.
«C'est la beauté de cette herbe, l'agrostis, plus on la tond, plus l'énergie s'installe dans les racines et cela donne un solide gazon», explique-t-il alors que nous sommes aux abords du premier vert.
Nous lui faisons remarquer que, justement, ce vert, il est immense! «Euh.. oui, répond-il, il est grand mais il est dans la moyenne, soit environ 7000 pieds carrés.»
Et 7000 pieds carrés, ce n'est pas petit! Devant notre mine ébahie, il nous conduit alors au vert du 9e trou. Tel un croissant de lune, ce green épouse la courbe de la rive du lac qu'il contourne et semble s'étendre à l'infini avec, en plus, deux petites buttes qui le traversent. Pas des paliers, mais vraiment des petits vallons qui relèveront le défi selon l’emplacement du drapeau.
«Ce n'est pas moins de 4 bâtons différents, à partir de l'allée, qu'il sera possible d'utiliser selon l'endroit où se trouvera le trou sur le vert», précise Warren Huxham pour donner une idée de la grandeur de ce green.
Et c'est sans oublier les obstacles que l'on voit apparaître ici et là dans ce secteur et même un peu partout sur le parcours. Le travail des golfeurs ne sera pas de tout repos. Mais là, l'architecte pose un bémol.
«Certes, dit-il, ce parcours sera plus difficile, plus challenge que le premier, mais dans l'ensemble, et avec les différents tertres de départs, le défi ne sera pas nécessairement trop grand. Nos obstacles, comme les bunkers, créent pour la plupart des illusions de difficulté. Quand le golfeur s'installe au départ d'un trou, le coup d’œil est beau mais il y a aussi un doute dans son esprit, le trou ne lui paraîtra pas nécessairement facile.»
De plus, il nous fait remarquer que la plupart des trous sont conçus de manière à donner le choix aux gens d'être soit prudents, soit plus agressifs. Dans ce dernier cas, les risques sont élevés mais payants si cela fonctionne, alors que dans le premier, si la prudence est de mise, tout se passe en sécurité surtout aux abords des trous où d'immenses estrades naturelles ont été dessinées.
«Ce sera, fait justement remarquer l'architecte, davantage un terrain de type stadium que parkland.»
Car le premier terrain de La Tempête, ouvert à l'automne 2005, marie davantage ces deux types de parcours. Avec le second présentement en construction, la direction du club n'a jamais caché son intention d'attirer la PGA, d'où ce désir d'en faire un pouvant permettre aux foules d'assister aux tournois.
9 millions de pieds carrés
Après la visite, on fait donc un petit arrêt dans les bureaux du club, pour y rencontrer Frédéric Raymond, le directeur adjoint. Témoin quotidien des travaux, néanmoins lui aussi est impressionné par l'ampleur du projet.
«En moyenne, un club de golf, avec ses 18 trous, avec les bâtiments comme le clubhouse, les garages, et avec son stationnement, couvre une superficie d'environ 6 à 7 millions de pieds carrés. Pour le premier terrain, La Tempête couvre 9 millions de pieds carrés, toutes les installations comprises. Pour le projet en cours, ce sera encore 9 millions de pieds carrés alors qu'il n'y aura, cette fois, que le terrain de golf! C'est dire à quel point c'est immense», mentionne-t-il.
Enfin, en quittant, un dernier bonjour à notre guide Warren Huxham qui conclut: «Nous sommes fiers de tous les projets auxquels nous avons été associés au fil des années mais ici, c'est plus particulier, plus spécial. On fait ici quelque chose de rare, de différent et de majeur.»
Donc à découvrir à l'été 2021 alors que les trous 1, 2, 3, 8, 9, 15, 16, 17, et 18 seront accessibles.
Denys
Très bel article Martial…..et ca se passe chez nous. WOW