Pompano, Floride – Qui ne rêve pas d'inscrire un jour sur sa carte de pointage un score plus bas que son âge, signe d'une excellente partie de golf? Eh bien! pour Michel Riverin, à 81 ans, cela arrive encore au moins une fois à toutes les 3 parties environ, rien de moins!
«Au total, j'en suis à 282 parties en bas de mon âge. J'espère atteindre 300 d'ici la fin de 2022», précise ce membre du club Pinegrove que nous rencontrons à Pompano, en Floride, là où il séjourne pendant l'hiver.
Il se pointe pile à l'heure au rendez-vous. On n'est pas sûr si c'est bien lui, il ne fait tellement pas ses 81 ans. Il marche dans notre direction d'un pas rapide et déterminé. Les deux mains dans les poches – c'est frisquet ce matin-là -, il sort finalement la droite pour la poignée de présentation. La poigne s'avère ferme, franche et solide, pas de doute, on a affaire à quelqu'un qui s'entraîne.
«À tous les jours, confirme-t-il, deux heures à chaque fois, autant le cardio que la musculation. C'est important.»
Volubile, nous passerons environ une heure avec Michel Riverin sans s'ennuyer une seule seconde. Habituellement, croiser de telles personnes qui ont vu défiler tant d'années, n'est jamais une perte de temps: on apprend, on découvre par leur passé dévoilé, que ce vécu va bien plus loin et est davantage profond que quelques like sur un réseau social. On ne se lasse pas de l'écouter raconter ses aventures de golf mais aussi des pans de sa carrière professionnelle.
Car il a beau avoir 81 ans, on a quand même affaire à un jeune retraité…
«J'ai eu la chance de pouvoir travailler jusqu'à 80 ans. Je m'ennuie déjà un peu de ce plaisir de pouvoir transmettre et partager avec d'autres les connaissances accumulées en tant qu'ingénieur en électricité. L'interaction humaine est tellement importante. Comme l'entraînement physique, il faut s'entraîner mentalement», estime celui qui a débuté dans le golf à l'âge de 12 ans comme cadet au club de golf de La Tuque.
«Vous savez qu'elle était notre tâche principale comme cadet à cette époque?, demande-t-il. On transportait les sacs des joueurs mais on devait aussi niveler les verts, après leur passage, car ils étaient surtout faits de sable!»
Des verts en sable! Quand on vous disait plus haut qu'on en apprend beaucoup de ces personnes au vécu chargé…
Par la suite, ce sera sous les enseignements du professionnel du club de La Tuque, M. Jean-Marie Laforge qui, en passant, y enseigne toujours, qu'il passera de cadet à joueur. «J'avais environ 18 ans, à ce moment-là, relate M. Riverin. Dès la première année, j'ai baissé mon handicap, j'ai terminé l'année avec un handicap de 10.»
On aura compris que l'on a devant nous pas juste un ingénieur qui joue au golf, mais un athlète. D'ailleurs, pendant ses études à l'Université de Sherbrooke, il fera partie autant de l'équipe de basketball du Vert et Or que de celle du football.
«J'ai été invité, rappelle-t-il, au début des années 60, au camp des Alouettes de Montréal. J'avais été reconnu comme le meilleur porteur de ballon (running back) universitaire de la province. Mais je n'y suis pas allé. Il y avait déjà des gars comme Tim Clark et Georges Dixon, les meilleurs porteurs à ce moment-là au football canadien. Je savais que je n'avais aucune chance de faire l'équipe avec ces deux gars-là dans les rangs. Et je devais travailler pour payer mes études.»
En passant, il était aussi athlète substitut sur les équipes de ski et de golf du Vert et Or… «Je n'étais pas assez bon pour faire l'équipe», émet-il, petit sourire en coin.
S'améliorer à tout âge
Avant de devenir membre au club de Pinegrove, Michel Riverin a joué longtemps au Country Club de Montréal. À 68 ans, il s'est tanné de son handicap de 7, il voulait s'améliorer à tout prix. Il a alors convenu avec le professionnel Francis Bergeron d'améliorer des petits défauts dans son élan, dans le but d'amener son handicap à 3.
«Dès l'année suivante, dit-il, les yeux brillants de fierté, j'ai joué pour la première fois en bas de mon âge, soit une marque de 68 à 69 ans! Cela se passait au club de golf Sainte-Marguerite, à Sept-Îles.»
Quiconque connaît le parcours du Sainte-Marguerite, sait très bien qu'il s'agit d'un terrain difficile avec ses allées étroites, entre autres difficultés. Y jouer 68 est un exploit et ce que M. Riverin y a accompli à l'âge 69 ans, démontre sans l'ombre d'un doute qu'il est possible au golf de s'améliorer à tout âge.
Avec le golf, Michel Riverin a parcouru le monde, jouant sur plus de 300 terrains parmi lesquels figurent de célèbres parcours tel le Old Course à St. Andrews, en Écosse, pour ne nommer que celui-là. «Les terrains à Los Cabos, au Mexique, et ceux de Casa de Campo en République Dominicaine, m'ont particulièrement plu», souligne-t-il.
La compétition aussi occupe une grande part de sa vie, récoltant des titres seniors dont celui de super senior canadien au Griffon des Sources il y a quelques années, une victoire qui vient haut dans son tableau d'honneur. «Il y a trois ans, mentionne-t-il, dans le même championnat de club à Pinegrove, j'ai à la fois remporté le titre dans la classe A, dans celle des seniors puis dans celle des supers seniors.»
Sa force? Le jeu court, répond-il tout de go. «Quand je ne suis pas sur le vert, c'est rarement plus qu'un chip et un putt», affirme-t-il sans la moindre prétention.
Tous ces titres, tous ces voyages de golf, toutes ces parties sous la marque de 80… c'est bien beau mais ce qui plaît le plus au golf à Michel Riverin, c'est l'ambiance de camaraderie qui y règne continuellement.
«Ah! lance-t-il, enthousiaste, le plaisir de se taquiner après une partie! Surtout quand il y a eu une petite gageure et qu'on l'a remportée!»
L'entrevue se termine sur cette note joyeuse et, toujours de ce pas résolu, vif, il repart, attendu pour une partie au club Indian Spring, à Boynton Beach, là où peut-être ses talents s'exprimeront encore et que l'info en début de ce texte mentionnant ses 282 parties en bas de son âge ne sera dès lors plus bonne…
jeanmarie laforge
Chapeau Michel…..mon 1me capitaine comme professionnel à
La Tuque ,Oui ici a La Tuque le même endroit que Debbie Savoy Morel.
une fierté pour La Tuque