Sainte-Julie – Certes, il y a la bâtisse, dominant la colline, qui impressionne à prime abord quand on s'y pointe. Puis il y a le champ de pratique, immense, d'un vert pur et sur lequel se dressent des fanions installés sur diverses distances, tout comme les fosses de sable parsemées ici et là. Alors, quand on nous dit qu'il s'agit de l'une des plus belles académies de golf au pays, et même en Amérique, de telles installations, majestueuses et sobres à la fois, font en sorte qu'on y croit fortement.
L'Académie de la Vallée du Richelieu a été inaugurée jeudi dernier et le mot se passait comme quoi elle se classe déjà parmi les plus impressionnantes sur le continent, parole de pros (présents lors de l'inauguration) et de représentants de marques de golf qui ont beaucoup voyagé au fil des ans et qui en ont vu d'autres académies de golf prestigieuses.
La Vallée du Richelieu a la réputation d'un club de prestige, un milieu de golf haut de gamme avec ses 36 trous impeccables. Jusqu'à jeudi dernier, s'il y avait un accroc à cette réputation, une sorte de tendon d'Achille, c'était bien son champ d'exercice. Rien de désastreux, mais rien d'extraordinaire non plus.
Mais voilà, après deux ans de travaux, sous la supervision de l'architecte de golf Neil Haworth, le petit défaut du club est devenu pratiquement son fer de lance, quelque chose de majeur ajoutant à sa renommée.
«Nous avons toujours recherché ici, à la Vallée du Richelieu, de préciser son président M. Pierre Dandoy, à être prédominants dans notre domaine. Nous avons ainsi établi un plan stratégique, pour cette nouvelle académie, de façon à bien aligner le projet selon les meilleures tendances en Amérique. La réalisation de ce projet démontre encore la vie dynamique présente à notre club, comment celui-ci est en santé, pas juste en santé financière, mais aussi culturelle.»
Ouvert à l'année, avec ses simulateurs et aires de perfectionnement, l'Académie accueillera le grand public aussi, il ne sera pas réservé qu'aux membres du club. «C'est dans notre culture d'ouvrir aux jeunes et au plus grand nombre possible de golfeurs l'accès à notre sport», a rappelé le directeur de l'Académie, David Rivest.
Coaching à l'européenne
Élevé sur deux étages, le bâtiment accueillant l'Académie de la Vallée du Richelieu propose des baies d'ajustement de bâtons et d'enseignement, un laboratoire de coups roulés et un atelier de réparation de bâtons au rez-de-chaussée, de même qu'un centre de golf intérieur au sous-sol où il est possible de réserver des simulateurs. Les écrans sont d'ailleurs amovibles pour faire place à des portes de garage permettant de frapper des balles vers l'extérieur lorsque la température le permet.
Pour l'ajustement de bâtons, c'est le jeune pro Félix-Antoine Froment qui est en charge du département. Toutes les grandes marques y sont représentées même si l'Académie s'est associée avec TaylorMade pour y créer le 10e Centre de Performance TaylorMade (TMPC) au Canada.
Le club est déjà reconnu pour la qualité de sa formation auprès des juniors et les nouvelles installations permettront d'aller encore plus loin dans ce domaine avec la possibilité d'entraînement à l'année longue. Mais il n'y en a pas que pour les jeunes, bien sûr, l'enseignement et le coaching sont ouverts à toutes les classes de golfeurs et golfeuses.
Pour le coaching, justement, l'équipe de pros fonctionne avec une approche à l'européenne, à savoir qu'au lieu d'y aller du coup de départ au coup roulé, l'inverse est prôné. «Nous n'y allons pas du tee to green, explique Michel Blier, le professionnel en titre, mais du vert au départ.»
Son adjoint chargé du développement des juniors, Marc-André Guimond, ajoute: «Il est plus facile de développer un bon mouvement de golf en commençant par le putting. Le synchronisme est plus aisé à atteindre quand on y va d'un mouvement ne nécessitant pas une force majeure ou une grande amplitude.
«Ensuite, poursuit-il, on passe au chipping, aux coups d'approche qui, encore là, se font sans mettre l’emphase sur la puissance. La transition vers les coups de départs puissants avec le driver se fait ainsi avec plus de facilité.»
Au final, le but de tout cela, comme l'a mentionné le pro Michel Blier, «c'est que les golfeurs et golfeuses trouvent autant de plaisir au premier trou qu'au dix-huitième».