Si souriant, tout le temps. Si gentil, si généreux, si chaleureux aussi. Si dévoué et si imaginatif, également. Si gai, tel un marchand de bonheur et, malgré tout, si jeune pour partir ainsi, subitement, à 54 ans à peine.
Le monde du golf au Québec est en deuil. Le pro et directeur du club Bellechasse, Alain Simard, est décédé subitement dimanche matin. Selon son fils Philippe, une autopsie sera pratiquée mais, à prime abord, tout porte à croire qu'il a été victime d'un anévrisme au cerveau.
«Il prenait sa douche avant de partir pour son voyage de pêche annuel avec ses copains Fred Colgan, Steve Careau et Camil Lacroix, raconte le fils en deuil, quand ma mère l'a entendu tomber. Une heure plus tard, au CHUL, à Québec, le décès était confirmé. C'est tellement inattendu, tellement irréel.»
Et depuis, Philippe Simard, sa mère Bianka et sa sœur Molly sont plongés dans un tourbillon d'émotions, bousculés dans des montagnes russes d'humeurs tantôt calmes, tantôt étourdissantes. Perdre son mari, perdre son père le jour de la Fête des Pères… qui veut vivre cela?
Mais Alain Simard, pour ceux et celles l'ayant connu, l'ayant côtoyé le moindrement, ne peut que laisser de beaux souvenirs. À toutes les qualités mentionnées en début de ce texte, il est possible d'en ajouter plein d'autres. D'ailleurs, sur les réseaux sociaux, les hommages, venant de partout au Québec, n'ont pas manqué de souligner la grandeur de cet homme qui, même s'il restait assez discret, ne passait pas inaperçu.
Il ne cherchait pas la gloire, la renommée, il voulait simplement que tout fonctionne bien, que les projets aboutissent et, surtout, que les gens qu'il côtoyait, les amis comme les membres du club, soient heureux. C'est ainsi que, depuis l'annonce de son départ, au terrain de Bellechasse où il en était à sa cinquième saison, on parle de lui comme «l'âme du club», et qu'au club de Beauceville, où il a œuvré pendant 27 ans, une centaine de membres regroupés lundi sur la terrasse du chalet, se sont levés pour trinquer en son honneur, sans oublier les multiples hommages déferlant sur le web.
«Je me plais à dire, lance Philippe Simard d'une voix mêlant le beau et le douloureux, que mon père était un grand homme. Il s'est sacrifié pour son golf et sa famille. Il était rassurant. Il a souvent donné des chances à bien du monde. Avec lui, les partenaires d'affaires devenaient vite des amis. Oui, c'était vraiment un marchand de bonheur!»
Sur sa page Facebook, le club de golf Bellechasse a fait savoir qu'un grand vide se crée avec le décès de cet homme si dévoué.
«Alain avait cette façon de faire, cette ouverture, qui faisait en sorte que tous et toutes se sentaient appréciés et écoutés en sa compagnie. Homme de famille, golfeur de grand talent, ami fidèle, Alain laissera un grand vide derrière lui», est-il possible de lire dans le commentaire du club Bellechasse.
La jeune professionnelle Josée Doyon, à qui j'ai annoncé la triste nouvelle, était carrément ahurie.
«C'est fou, ce ne pas possible!, émet-elle surprise et secouée. C’était un homme incroyable qui avait un sourire contagieux. Il est la raison pour laquelle j’ai continué le golf et pu me développer lorsque j'étais au club de golf Beauceville.»
Richard Poulin, qui a été formé comme pro de golf en même temps qu'Alain Simard par Vincent Siriani au club Sainte-Marie, en Beauce, se disait sous le choc total au lendemain du décès de cet ami de longue date.
«Comme il voulait que tout le monde soit bien, rappelle-t-il, et comme il voulait que tous soient contents, heureux, Alain se mettait beaucoup de pression. Il était si intense!»
«Mon père, conclut Philippe Simard, vivait à 1000 kilomètres/heure. Il a peut-être vécu 54 ans, mais il les a vécus à fond. C'est comme s'il avait eu une vie de 80 ans tellement il en faisait, tellement il se dévouait.»
Évidemment, GML tient à transmettre ses sympathies aux proches d'Alain Simard, à sa famille, bien sûr, à ses amis et aux membres du club Bellechasse qui perdent bien plus qu'un pro.
Myriam Feray
Tellement triste, sincères condoléances à tous ses proches.