Dans quelques semaines, deux employés étrangers débarqueront au club de golf Saint-Zotique. «Ce n'est pas pour travailler sur le terrain, comme on pourrait le croire, mais au restaurant du club», précise le propriétaire, Daniel Pilon.
Ce dernier, qui siège à titre de président sortant sur le conseil d'administration de l'Association Nationale des Propriétaires de Terrains de Golf (ANPTG), entérine sans hésiter les propos de notre contact français rapporté dans le texte conjoint à ce sujet (voir: bonne assiette-vs-beau coup de fer sept), à savoir que le côté restauration conduit à une vie sociale dynamique au sein d'un club de golf.
«Les golfeurs ne sont pas tous que des mangeurs de sandwichs et de hot-dogs, rappelle-t-il. Si on leur sert de bons plats, si l'on crée des rencontres amicales avec dégustations de tapas et autres, ils seront au rendez-vous. L'ambiance, la vie sociale, c'est ce qui différencie un terrain de golf d'un club de golf.»
Mais M. Pilon en convient, encore faut-il trouver les employés, le principal défi pour offrir une bonne table dans les clubs de golf du Québec. Il soutient qu’embaucher une main-d’œuvre saisonnière en restauration demeure une mission à chaque printemps pour plusieurs clubs de golf de la province. D'où sa décision de faire appel à des employés mexicains qui seront à Saint-Zotique en janvier prochain.
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«Il faut opérer à l'année longue, si possible, dit-il, c'est l'une des clefs de la réussite. Sauf qu'il faut aussi que le club soit accessible. Mon terrain est situé au cœur de la municipalité de Saint-Zotique. Alors quand les gens veulent aller au resto, ils débarquent chez nous, ils n'ont pas un long déplacement à faire.
«C'est particulier, poursuit-il, l'hiver, ici, le resto est plein mais pas l'été. Je présume que les gens pensent, en voyant notre stationnement rempli de voitures lors de la saison estivale, que tout le monde est au restaurant alors qu'en réalité, ce sont juste des golfeurs s'élançant sur le parcours.»
Bien sûr, des clubs haut de gamme opèrent des restaurants de qualité pour qu'en profitent majoritairement leurs membres. D'autres, publics, tirent aussi très bien leur épingle du jeu, offrant une très bonne table pendant que d'autres, toutefois, doivent avoir recours à la sous-traitance pour les opérations restauration du club. Chaque situation est particulière, donc la solution appliquée à un club n'est pas nécessairement celle qui en aidera un autre.
«Nous avons un chiffre d'affaires de 1 million à notre resto ouvert à l'année, explique M. Serge Boucher du club de golf Lévis. Notre salle est ouverte sept jours sur sept jusqu'au 15 octobre. Par la suite, on accueille différents groupes pour des réceptions de fêtes de fin d'année. Nos employés de cuisine sont embauchés sur une base annuelle, nous n'avons pas à chercher de la main-d’œuvre d'un printemps à l'autre, lors de la réouverture des activités de golf.»
Les chalets des clubs de golf s'élèvent habituellement au milieu d'un décor agréable, bucolique, alors les terrasses se remplissent. Un tel cadre ajoute à l'expérience d'y déguster un bon repas.
«Lors des belles journées ensoleillées, nous avons toujours un magnifique coucher de soleil illuminant notre terrasse! C'est de toute beauté!,» s'exclame Mathieu Livingstone (photo en manchette), directeur du club Parcours du Cerf à Longueuil dont le restaurant demeure l'un des plus populaires dans la région de la Métropole.
Selon M. Livingstone, le resto du club est autonome, tout comme l'est le terrain de golf, deux entités qui, toutefois, se complètent. Il est tentant d'aller casser la croûte après la partie comme il est, éventuellement, inspirant de s'adonner au golf pour les non adeptes qui profitent à l'occasion de la bonne table.
«Nous organisons des 5 à 7 après un petit 9 trous où la majorité des golfeurs sont de nouveaux adeptes, souligne-t-il, et ça marche beaucoup!
«Nous roulons à l'année, continue-t-il. Le restaurant étant indépendant des activités de golf, nous avons notre équipe d’employés régulière qui y travaille 12 mois. Nous sommes fermés au public qu'un seul mois par an, soit en début d'année après Noël et le Jour de l'An. Pendant ce mois, en plus de recevoir de la formation visant à améliorer nos services, nos employés travaillent à la production de nos propres charcuteries et pâtisseries. Nous faisons des économies à ce niveau tout en gardant nos employés au travail.»
Au final, on retient que chaque club de golf au Québec doit composer avec une réalité variant beaucoup d'un endroit à l'autre. Tous les clubs aimeraient bien offrir un service de restauration 5 étoiles mais bien des facteurs entrent en ligne de compte.
David
Salut Martial,
Très bon article. Merci
GML
Merci