Un ciel sans nuages, des probabilités de pluie nulles et une vingtaine de degrés. La journée parfaite que méritaient les surintendants de golf du Québec pour l’Omnium Paulo Roberge qui se tenait récemment au Club le Laurier de Princeville. Une belle récompense pour ces vaillants travailleurs qui ont bravé les éléments, bottes aux pieds, tout au long de cet été particulier 2023.
L’occasion était belle pour faire la jasette avec eux à propos des défis qu’ils ont dû relever au cours des derniers mois.
Les golfeurs se rappellent très bien des mois pluvieux de juillet et août, mais ils oublient le printemps froid suivi d’une période de sécheresse très tôt en saison. Et ça, c’est sans compter les nombreux arbres jetés au sol dans des clubs des régions de Québec et du Lac St-Jean par les vents du 23 décembre; les bris causés par le débordement des rivières au golf de Baie St-Paul; et la tornade qui a frappé le Club Atlantide en juillet.
«Nous avons passé l’été en habit de pluie, mentionne le surintendant du Club Ste-Flore en Mauricie, Dominique Gélinas. Les journées de déluge de 20, 30 ou 50 millimètres de pluie suivies de grandes chaleurs ont mis nos connaissances à l’épreuve. Les conditions météo ont rendu difficile la planification du travail. Il fallait revoir l’horaire de travail de l’équipe d’entretien au jour le jour.»
Conséquence de cet été pluvieux, le Club Ste-Flore vient d’amorcer des travaux pour ajouter des sentiers là où il n’y en avait pas. Ce chantier pourrait éviter, à l’avenir, de devoir fermer le terrain une douzaine de jours et d’empêcher les voiturettes de circuler sur le terrain autant de fois comme ce fut le cas cette année.
La canicule arrivée très tôt en saison a forcé l’utilisation rapide des systèmes d’irrigation avec de plus grands risques de bris dans le sol à peine dégelé. Avec la sécheresse qui s’en est suivie, le gazon s’est retrouvé dans un état de dormance. Ce n’est qu’en juillet que la véritable pousse s’est amorcée.
Pour Jean-François Marinier du Ki-8-Eb, le 23 juin a été le point tournant de la saison.
«C’est à ce moment-là qu’on a vu passer les terrains qui étaient secs à un état de saturation en eau. La situation est devenue plus difficile à contrôler parce qu’il est bien plus simple de devoir arroser un terrain que de l’assécher lorsqu’il est transformé en éponge.»
Les conditions pluvieuses des deux mois d’été ont nécessité une surveillance constante de l’état des verts.
«Il a fallu beaucoup de vigilance pour éviter le développement de maladies sur les verts.»
– Jean-François Marinier ajoutant: «Il a fallu épandre des fongicides plus souvent parce que leur efficacité passait de 21 jours à une douzaine de jours seulement en raison des pluies abondantes.»
Les surintendants ont aussi dû procéder plus souvent à l’aération des surfaces que les golfeurs «chérissent» tant pour éviter que les racines du gazon ne soient asphyxiées. Le Club les Dunes de Sorel a même dû piquer ses verts à six reprises sur une période de 45 jours.
Le défi ne se limitait pas aux verts. La gestion de la tonte est devenue complexe à la grandeur des terrains.
«Il fallait que les opérateurs de machinerie soient aux aguets afin de ne pas endommager le terrain», indique Jean-René Lessard du Club de Victoriaville.
Les surintendants ont dû drainer de nombreux endroits afin de faire disparaître l’eau qui s’y amassait pour éviter qu’une croûte de matière végétale s’y forme et empêche la repousse de gazon.
«Aucun de mes collègues n’a trouvé facile la saison qui s’achève, mentionne Jean- François Marinier. Certains s’en sont mieux tirés que d’autres, mais tous en ont eu pour leur argent. Malgré la température moche, les clubs de golf ont connu un excellent achalandage. S’il avait fallu que la belle température soit au rendez-vous, la saison aurait été exceptionnelle.»
Comme des champions d’échecs, les surintendants de golf voient plusieurs coups à l’avance. Ils pensent déjà à la prochaine saison et à la façon de bien préparer leur terrain en vue de la saison hivernale et ainsi d’offrir des conditions impeccables aux golfeurs au printemps 2024.
Avec sa longue barbe grise de sage, Dominique Gélinas voit quand même quelque chose de positif dans la situation difficile des derniers mois: «Les conditions particulières de la dernière saison nous ont forcés à nous améliorer et à devenir plus
créatifs», conclut-il avant d’aller profiter d’une journée idéale pour exprimer son talent de golfeur.
David Berube
Si on se compare aux autres provinces du Canada, le Québec a été la provinces ou il y a eu le plus de journées de fermeture, et de beaucoup, du a la température pour la saison 2023.
GML
Merci d’ajouter cette précision, c’est un bon complément d’info.