Les tournois majeurs sont des points d’ancrage importants dans une saison de golf. On vient de disputer le deuxième de ces 4 tournois majeurs, soit le Championnat de la PGA sur l’exigeant parcours Southern Hills de Tulsa, en Oklahoma. Voici quelques observations personnelles suite à ce tournoi.
Tout d’abord parlons du champion, Justin Thomas. Il a démontré une belle maturité dimanche lors de la 4e et dernière ronde. Partant avec 8 coups de retard sur le meneur dimanche matin, Thomas n’avait pas vraiment de pression.
Mais cette attitude, la bonne dans les circonstances, Thomas la doit en grande partie à son cadet, Jim « Bones » McKay. La veille dans le champ de pratique, Bones avait servi un discours dur et rempli de vérité à son poulain. En gros il disait à Thomas de rester dans le moment présent et de ne pas être trop dur envers lui-même. Accepter de faire quelques erreurs. Avec toute son expérience, McKay a la confiance et la prestance pour donner ce genre de pep talk à Thomas qui l’a choisi exactement pour cette raison. Le golf professionnel est un sport d’équipe plus qu’on le pense.
Ensuite, il faut bien donner crédit au joueur, à Justin Thomas pour son exécution dans les moments importants. En prolongation il n’a fait aucune erreur et son coup de départ sur la normale 4 (2e trou de prolongation) a mis la pression sur les épaules de son adversaire, Will Zalatoris.
Et c’est une victoire importante pour Thomas. Ses résultats en tournois du grand chelem étaient un peu décevants. Lui-même le reconnaissait. Pour sa confiance lors de ces tournois, la victoire de dimanche est énorme. Il s’agissait de la 2e victoire en tournoi majeur pour Thomas (2 Championnat de la PGA). Il en gagnera d’autres, quel bon golfeur!
Zalatoris
Pour ce qui est de Will Zalatoris, c’est un joueur que j’aime bien. Il semble bien supporter la pression des moments importants. Par contre, il doit absolument améliorer son jeu sur les verts.
On le voit tenter toutes sortes de trucs pour réussir un peu mieux ses coups. Il place entre autres son bras gauche le long de son corps en serrant son chandail sous son bras, question d’enrayer le mouvement dans ses mains le plus possible. J’aime bien son attitude générale.
Pereira
On a tous eu le cœur brisé quand on a vu le Chilien Mito Pereira s’écrouler au 72e et dernier trou du tournoi, dimanche. Avec un coup d’avance, Pereira a envoyé son coup de départ dans l’eau sur la droite de l’allée.
Pereira a bloqué son élan avec son bois de départ. Quelques heures après ce coup de départ fatal, le golfeur de 27 ans a avoué avoir senti la pression et l’ampleur du moment a eu raison de lui. Il n’était pas prêt à vivre le moment.
Parce que oui, ça existe, ce genre de situation. C’est le même sentiment que de ressentir le vertige. Concrétiser la victoire c’est pas facile particulièrement dans des sports individuels comme le tennis et le golf.
Il est à souhaiter que Mito Pereira ne gardera pas trop de séquelles de ce double bogey qui l’a écarté de la prolongation. Au fil d’une carrière, ce genre de moment caractérise un joueur. Pour Thomas, assurément, c’est positif. Mais pour Pereira… on verra. On peut apprendre de ce genre de situation et on peut aussi garder des cicatrices.
Puis il y a Tiger. Pas très encourageant pour la suite des choses. Physiquement il souffrait trop, il a été incapable de jouer la 4e ronde et il a déclaré forfait.
C’est un exploit remarquable qu’il ait réussi à se qualifier pour les 2 dernières rondes du tournoi compte tenu du peu de temps de jeu qu’il a eu et de la gravité de ses blessures.
La météo ne l’a pas aidé. Il faisait froid samedi, les conditions de jeu n’étaient pas parfaites. Une chose est claire pour moi, Tiger est un compétiteur extraordinaire. Il doit travailler plus fort que jamais présentement pour réussir à prendre le départ d’une ronde du circuit.
Maintenant les conditions doivent être optimales pour qu’il puisse le faire. Et ça, il n’a aucun contrôle là-dessus. Je suis ambivalent concernant Tiger. J’aime encore beaucoup le voir jouer. C’est normal, c’est le meilleur golfeur que j’ai vu jouer.
D’un autre côté, je trouve difficile de le voir boiter, avoir de la difficulté à se déplacer et avoir toutes les misères de monde à jouer une ronde sous les 80… Ce n’est surtout pas le souvenir que je veux garder de Tiger Woods.
Sans être le plus spectaculaire des tournois, le Championnat de la PGA 2022 s’est terminé dans le suspens et la prolongation de 3 trous a permis de couronner un grand champion.
Rendez-vous maintenant du 16 au 19 juin pour le 3e majeur de la saison , l’Omnium des États Unis à Brookline au Massachusetts.
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Bonne semaine!
François Mathieu
Nous avons été témoin de 4 situations très différentes dans ce tournoi:
1. Un gars qui n’a jamais gagné et qui ne sait pas encore comment gagner:
Mito Pereira. C’est incroyable la décision qu’il a pris au dernier
trou ainsi qu’au 17. Aurions-nous fait mieux ? Possiblement pas. Les nerfs,
c’est très difficile à contrôler. Un majeur rapporte entre 10 et 12
millions de retombée. De plus, il aurait été une vedette
incroyable dans son pays.
2. Un gars qui sait gagner: Justin Thomas. Comme un bon
danseur. Un proverbe dit que l’on voit les bons danseurs en fin de soirée.
3. Will Zalatoris: un excellent joueur de golf. Sauf que lorsque
vous voyez un golfeur avec manche à balai dans les mains pour
putter, dites-vous qu’au départ, qu’il a de sérieux problème de
putting. Ce n’est pas de gaieté de coeur qui utilise ce type de
putter.
4. Rory McIllroy: va-t-il réussir à pouvoir jouer 4 rondes dans un
tournois ? Un manque évident de régularité et d’attitude.
Je n’aime pas son »body language ».
Gagner un Majeur au golf a plusieurs retombées: des sponsors, des invitations, des qualifications pour 10 ans, etc…San oublier la bourse au- dessus de 1 million.