Une des beautés du sport demeure son côté imprévisible. On a beau bien se préparer, on ne connaît pas à l’avance le résultat d’un match ou, dans le cas du golf, d’une ronde ou d’un tournoi. Et l’Omnium britannique 2003 est certes un exemple concret à cet égard.
En juillet 2003, Tiger Woods est au sommet de son art. Il occupe le premier rang mondial pour la sixième fois de sa carrière. Vijay Singh joue son meilleur golf et fait bonne compétition au Tigre. Le gaucher Phil Mickelson est toujours à la recherche de son premier titre majeur en carrière, mais il gagne régulièrement des tournois du Tour.
Le British Open est le troisième tournoi majeur de la saison. À cette époque, le Championnat de la PGA a lieu au mois d’août. Jusqu’ici en 2003, Tiger compte déjà 4 victoires dont une quelques semaines avant l’Open britannique.
Mike Weir est devenu le premier canadien à remporter un tournoi majeur en défaisant Len Mattiace sur les terres sacrées du Augusta National et, de son côté, Jim Furyk a remporté le US Open au Olympia Fields Country Club en Illinois.
Pour la 13e fois de son histoire, le club Royal St Georges est alors le théâtre de l’Omnium britannique. Un parcours créé à la fin des années 1800 où on doit effectuer plusieurs coups à l’aveugle (blind shot).
Ben Curtis est âgé de 26 ans. Il en est à sa première saison sur le PGA Tour, ayant obtenu sa carte en se classant au 26e rang lors de la finale du Q-School à l’automne 2002.
Curtis connaît une saison difficile. Il rate la coupure à ses trois premiers départs. C’est à l’invitation Bay Hill qu’il réussit finalement à compléter son premier tournoi sur le Tour (une 42e place). Après avoir raté deux autres fois la coupure, il réussit à se qualifier pour le British Open en prenant le 13e rang de l’Omnium Western, un tournoi remporté par Tiger.
The Open
Ben Curtis arrive donc au Royal St Georges installé au 396e rang mondial. Ses attentes sont modestes. Il prend part à son premier tournoi majeur en carrière. Depuis l’âge de 5 ans, il pratique le golf et, après un passage à l’université Kent State, il vit son rêve de jouer sur le PGA Tour.
Curtis joue deux bonnes rondes (72 et 72) et se retrouve à égalité au 4e rang avec un cumulatif de +2 et, surtout, s’assure de participer aux deux rondes de la fin de semaine à son premier tournoi majeur.
Ben Curtis continue de bien jouer lors de la troisième ronde. Cette fois, il ramène une carte sous la normale ( 70) et son cumulatif de +1 le place à égalité au 3e rang, 1 coup derrière Davis Love III et 2 derrière le meneur, Thomas Bjorn.
Et Curtis avait gardé le meilleur pour la fin. Une ronde de 69 lui permet d’être le seul joueur à remettre un pointage sous la normale au total des 4 rondes. Et contre toute attente, il remporte l’Omnium britannique par un coup devant Bjorn et Vijay Singh.
Curtis est ainsi devenu le joueur le moins bien classé (396e) à remporter un tournoi majeur dans l’histoire du golf. Fait saillant de sa première saison sur le Tour, cette victoire lui a éventuellement permis de décrocher le titre de recrue de l’année.
Ce fut le moment le plus fort d’une carrière qui a duré une quinzaine d’années. Depuis janvier 2018, Ben Curtis ne joue plus au golf de façon professionnelle. Il est devenu enseignant.
Curtis partage son expérience et ses connaissances aux jeunes et moins jeunes golfeurs. Pour ceux qui aspirent aux rangs professionnels, Curtis est un conseiller hors-pair.
Après ce gain à l’Omnium britannique, il a connu des hauts et beaucoup de bas. Il est donc apte à aider, entourer, bien conseiller les joueurs et leur entourage concernant la vie de golfeur professionnel.
Ben Curtis a réussi à très bien gagner sa vie avec le golf professionnel (un peu plus de 13 millions de dollars en bourses) et maintenant il en fait profiter aux golfeurs de l’Ohio.
Peut-être vous avez le souvenir de cette victoire surprenante en 2003. Peut-être aussi vous avez appris l’existence de ce fait en lisant ce blogue mais, une chose est sûre , il est difficile de trouver un meilleur exemple comme quoi le sport est imprévisible. Et c’est une des raisons pour laquelle le sport m’intéresse autant. En 2003 Ben Curtis a causé une des plus grosses surprises dans le monde du sport.
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