Je regardais cette semaine Félix Auger-Aliassime livrer une bataille épique de près de 5 heures sur le court de l’aréna Rod Laver aux Internationaux d’Australie et je me suis demandé pourquoi?
Pourquoi n’y a t il pas de Québécois capable de jouer sur le PGA Tour. Je dis PGA Tour, les grandes ligues du golf professionnel parce que c’est là qu’est rendu Félix Auger-Aliassime.
Et je compare tennis et golf parce que ce sont 2 sports individuels qui se recoupent à bien des égards. Votre théorie sur cette réalité (pas de joueur québécois sur le PGA Tour) vaut la mienne.
Bassin
En nombre, le golf compte beaucoup plus d’adeptes que le tennis. Et quand je dis beaucoup plus je dis environ 1 million de golfeurs au Québec, alors que les chiffres les plus récents que j’ai pu trouver pour le tennis parlent de 40 000 joueurs de tennis au Québec. Donc environ 25 fois plus de golfeurs! Quand même, 25!!!
Mondialement, le tennis est plus populaire à travers le monde selon mes recherches. En Europe, particulièrement, l’écart est énorme en ce qui a trait à la pratique du tennis par rapport au golf. Les plus récents chiffres sur lesquels je suis tombé, montrent un total de 85 millions de joueurs de tennis à travers le monde.
Pour le golf, l’an passé, on a franchi les 66 millions de golfeurs au monde.
À la lecture de ces chiffres, il est encore plus surprenant de voir un Québécois parmi les 10 meilleurs joueurs au monde et pas encore de golfeur québécois sur le Tour.
Athlète
Je suis de ceux qui pensent qu’un bon athlète peut réussir dans plusieurs sports. Évidemment, pour faire son chemin vers l’élite, l’athlète doit à un moment donné concentrer ses efforts un peu plus sur un sport en particulier.
Dans le cas de Félix Auger-Aliassime, il a grandi dans le contexte du tennis. Son père est entraîneur de tennis et tout jeune Félix a appris à découvrir ce sport et à découvrir aussi qu’il avait des aptitudes pour le pratiquer.
Pour réussir à devenir un des meilleurs joueurs de tennis au monde (il n’a que 21 ans), il a fait partie du programme national (Tennis Canada) et s’est expatrié en Europe pour continuer de progresser et avoir l’encadrement idéal pour la suite de sa carrière.
Météo
Une différence majeure entre le tennis et le golf est la possibilité de jouer et de pratiquer son sport toute l’année. Le tennis peut se pratiquer 12 mois par année, le golf ici au Québec au mieux pendant 6 mois, peut être 7. On a ici une différence marquée, largement à l’avantage du tennis.
Développement
J’applaudis les efforts faits depuis au moins une dizaine d’années dans différents clubs de golf de la province pour développer et encadrer les jeunes dans la pratique du golf.
On a fait des pas de géants à ce niveau. Et les 2 dernières années touchées par la pandémie ont profité aux jeunes qui avaient le goût d’essayer le golf ou encore de continuer à s’améliorer et à s’amuser sur le terrain de golf.
Élite
Par contre pour développer l’élite on a d’autres choix que de s’expatrier (souvent aux États Unis) pour tenter d’accéder aux ligues majeures.
À ce niveau les femmes ont pris l’avance sur les hommes. On retrouve quelques joueuses québécoises sur différents circuits professionnels de golf déjà. C’est donc possible et encourageant pour les athlètes masculins.
De plus en plus de nos meilleurs joueurs québécois reçoivent des bourses d’études pour faire partie des équipes de golf dans les universités américaines. C’est probablement le meilleur chemin à suivre pour atteindre les plus hauts sommets du golf professionnel.
Argent
Bien sûr, quand on parle d’encadrement, on doit parler de dollars. Pour avoir la tête en paix et se concentrer sur sa partie de golf, un athlète doit être bien appuyé financièrement.
Pour réussir à accéder aux grandes ligues, un golfeur a besoin d’un bon encadrement. C’est un sport individuel qui se joue en équipe: coach, préparateur physique, caddie…
Des bons golfeurs québécois il y en a. Et des golfeurs québécois capables d’accéder au PGA Tour, je crois sincèrement qu’il y en a aussi.
Quelques joueurs québécois dans les dernières années ont participé à un tournoi du Tour (ou dans les circuits inférieurs), il n’y a pas de raison que l’on n’en retrouve pas au moins un sur le meilleur circuit de golf au monde.
On a des joueurs québécois dans la LNH, la NBA, la NFL, le baseball majeur (MLB), même sur le circuit professionnel de quilles (PBA).
Qui sera le Félix Auger-Aliassime du golf?
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Bonne semaine!
Carl Pelletier
Ce sujet m’a toujours intrigué et je n’arrive pas à cerner le pourquoi. Toutefois j’oserais dire que le jeune qui demeure au Texas, en Californie, en Géorgie ou en Floride et qui débute à 5 ans a jouer au golf et cela 12 mois par année jusqu’à l’âge de 15 ou 16 ans possède une immense avance sur le Québécois qui joue 4 ou 5 mois par année dans son enfance et adolescence ! En plus qu’à ces âges là, les jeunes sont des éponges et apprennent vraiment beaucoup.
Oui vous me direz qu’il y a des suédois d’autres canadiens qui réussissent et qui ont joués sur le PGA Tour. Mais je crois que ce sont souvent des exceptions ou des joueurs qui ont pu jouer quand même 12 mois par année dans leur jeune âge !
Jouer à partir de 4 ans jusqu’à 16 ans 12 mois alors que les québécois débute le printemps et arrête en septembre et recommence en mai à nouveau avec ces arrêts et même des recules (vous savez ce que c’est le golf quand on a pas jouer de l’hiver)! Avec les simulateurs et les efforts diversifiés cependant je crois que nous pourrons avoir un exception nous aussi du Québec.
Alexandre Laflamme
Je crois que nous verrons quelques Québécois sur les circuits majeurs de golf d’ici quelques années. Du côté féminin, Anne-Catherine Tanguay a évolué sur la LPGA avant la naissance de sa fille et elle y retournera sans aucun doute. Maude-Aimé Leblanc, gonflée à bloc, est de retour également après une pause. La moitié des huit athlètes formant l’équipe nationale féminine se compose de Québécoises (Brigitte Thibault, Céleste Dao, Noémie Paré et Sarah-Ève Rhéaume). Si leur progression se poursuit, le rêve de la LPGA est à leur portée. DE plus, le bassin de jeunes talents est très encourageant. Pour nommer que celle-ci, la jeune prodige Anne-Léa Lavoie (équipe nationale junior) a un potentiel immense.
Du côté masculin, trois fier représentant du Québec font partie de l’équipe nationale masculine: Christopher Vandette, Étienne Papineau et Laurent Desmarchais. Les trois sont à surveiller: ils sont des travailleurs acharnés, ont une éthique de travail impeccable et sont en mesure de remettre des carte dans les 60 régulièrement. La formation masculine junior compte quatre représentants du Québec: Félix Bouchard, Jean-Philippe Parr, Malik Dao (frère de Céleste) et Mathieu Lafontaine.
Cette présence forte est le fruit du travail acharné de précurseurs tels Fred Colgan qui a développé au sein de son académie, une véritable pépinière de talents qui peuvent se développer à l’année par l’entremise de programmes scolaires. On ne compte plus le nombre d’athlètes issus de l’AGFC qui ont obtenu une bourse d’étude dans une université américaine depuis les années 1990. D’ailleurs, en ce moment cinq athlètes des différentes formations nationales sont issus des programmes de l’AGFC.
BernardP
Il y a, depuis plusieurs années, quelques joueurs du Canada Anglais qui évoluent régulièrement sur le PGA Tour.
Par le passé, il y a eu de bons prospects Québécois, mais aucun n’a réussi à passer la rampe.
L’été dernier, lors d’une partie amicale avec le professionnel Yvan Beauchemin, je lui ai demandé ce qui pouvait expliquer cette situation. Ses commentaires éclairés se sont avérées d’un grand intérêt. C’est un sujet qui lui tient visiblement à coeur.
Peut-être serait-il intéressé à vous donner une entrevue à ce sujet.