Cette semaine, le PGA Tour s’arrête au Mexique, plus précisément à Vidanta Vallarta pour l’Omnium du Mexique. C’est un nouveau tournoi au calendrier de la Coupe Fedex. Auparavant le Mexique était une étape de la WGC ( World Golf Championship).
Le coloré Lee Trevino, surnommé le Joyeux Mexicain, est le premier golfeur qui nous vient en tête lorsque l’on pense au golf au Mexique. Mais dans les faits, Trevino est né au Texas et a des racines mexicaines dans sa famille.
Cette semaine, 10 des 144 golfeurs à prendre part au tournoi sont des Mexicains (6 professionnels et 4 amateurs). Le développement d’un sport passe aussi par des compétitions d’envergure et les dirigeants mexicains sont très heureux de pouvoir accueillir le gratin du PGA Tour à Puerto Vallarta.
De plus en plus de terrains de golf de qualité grandissent au Mexique. Plus de 125 parcours maintenant permettent aux amateurs de ce merveilleux sport de s’y adonner. Peut-être ce fut votre cas lors d’un voyage récent.
Élite
Sur le terrain, on retrouve deux Mexicains parmi le Top 100 mondial cette semaine. Abraham Ancer (#20) et Carlos Ortiz (#90). Ces deux joueurs ont déjà gagné sur le Tour et sont devenus des idoles pour les jeunes et moins jeunes golfeurs mexicains.
Autant que le développement par l’apprentissage des aptitudes, des principes de base d’un sport, la possibilité de vivre de sa passion en voyant des gens de ton pays atteindre les plus hauts sommets, ça aussi c’est important pour garder un sport en santé dans un pays.
Et le Mexique vit présentement cette situation. Chez les femmes, Lorena Ochoa en a fait énormément pour le développement du golf au Mexique. Elle a atteint le premier rang mondial et a connu du succès sur le circuit de la LPGA.
Abraham Ancer avoue bien candidement vivre un rêve en évoluant régulièrement sur le PGA Tour depuis plusieurs saisons déjà. Depuis 2015 il joue de façon régulière sur le meilleur circuit de golf au monde. Cette semaine, ce sera son 137e départ sur le PGA Tour.
Bien qu’il frappe une bonne balle, comme on dit en termes de golf, il ne figure pas parmi les plus longs cogneurs sur le Tour. Et je dirais loin de là.
Il a raconté dans une entrevue s’être retrouvé au champ de pratique lors d’un tournoi du Tour aux côtés de Rory McIlroy, il y a quelques années. « Je le regardais frapper des bombes à plus de 320 verges et je me disais comment je vais faire pour compétitionner avec lui», de raconter Ancer.
Il était admiratif, impressionné mais, de ses propres dires, pas intimidé aux côtés de Rory. À 5’ 7’’, 160 livres, Ancer n’est pas doté du plus gros physique. La précision de ses coups lui permet de se démarquer sur le terrain. Et bien sûr, un jeu court (approches et coups roulés) supérieur à la moyenne est essentiel pour connaître du succès et de bons pointages.
Abraham Ancer est né au Texas et a grandi au Mexique. Son père lui a fait découvrir le golf très tôt dans sa vie. Il a ensuite reçu quelques conseils de golfeurs professionnels mais très peu, juste la base, si on veut. Et à ce jour, il n’a toujours pas de coach, pas d’entraîneur avec lui. Abraham Ancer est un autodidacte qui a dû se frayer un chemin jusque dans les ligues majeures du golf.
Il n’a jamais attiré l’attention des plus grandes universités texanes jusqu’à sa dernière année au High School, à Odessa, où il a connu beaucoup de succès. L’université Oklahoma s’est alors montrée intéressée.
Comme bien des joueurs, Ancer avait de la difficulté à jouer des pointages bas (Go Low, en terme de golf). Une sensation qui ressemble un peu au vertige. Puis lors d’un tournoi en Arizona (avec l'université Oklahoma), il a joué -21 en 3 rondes.
«Ça m’a fait réaliser ce que je pouvais faire sur un terrain», avait-il à l'époque déclaré.
Un des seuls regrets d’Abraham Ancer est que son père ne l’a jamais vu évoluer sur le PGA Tour. Il est décédé jeune des suites d’une crise cardiaque.
Mais il sait très bien qu’il a un impact positif sur les jeunes et moins jeunes Mexicains. Régulièrement il reçoit des centaines, voire des milliers de mots d’encouragement sur ses médias sociaux et lorsqu’il a joué, à la Presidents Cup, un match contre Tiger Woods, le cliché de sa poignée de main avec le Tigre a fait le Tour du monde et la fierté de ses compatriotes.
Cette semaine, Ancer est une des têtes d’affiche de l’Omnium du Mexique. Ce n’est pas toujours une semaine facile pour le héros local mais assurément il fait rêver et rend fier les Mexicains.
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Bonne semaine!