Ce dimanche 14 juillet, un combat de titans a eu lieu. Cela s'est passé à Belœil dans le cadre de la compétition interclubs de la région de Montréal. La beauté de ce type d'épreuves s'est encore exprimée alors que quatre clubs se sont chaudement disputés la première place dans le groupe 1.
Le club hôte, Belœil, avait certes des allures de village d'irréductibles gaulois face aux puissants groupes des clubs renommés tels Vallée du Richelieu, Summerlea et Blainvillier, sauf qu'il n'a rien concédé, les membres de son équipe ont bataillé avec fierté tout comme leurs adversaires, bien sûr.
Pour donner une idée à quel point le spectacle était relevé dimanche à Beloeil, dans ce groupe 1, la marque finale est Vallée du Richelieu, 36 points, Beloeil, 36 points, Blainvillier, 26 points, et Summerlea, 22 points. Avec un pincement de cœur, Beloeil a dû se contenter de la deuxième place étant donné que ses joueurs, contre ceux de la Vallée du Richelieu, ont amassé 9 points contre 11 points pour leurs rivaux.
Ces scores serrés montrent à quel point le niveau de compétition était relevé. Et on pourrait dire la même chose concernant les autres groupes de la section Montréal où on avait droit à des confrontations du genre: (groupe 2) Pinegrove, St-Hyacinthe, Beaconsfield et Royal Montréal , ou (groupe 3) Whitlock, Mirage, Kanawaki et Boucherville, ou encore (groupe 4) Country Club, Laval-sur-le-Lac, Elm Ridge et St-Jean.
Pour les résultats complets, à surveiller dans les prochains jours sur le site de l'association de Montréal. Quant aux interclubs des autres régions, les affrontements auront lieu en août pour la plupart.
Noble compétition et unique au Canada
Il est facile d'affirmer que les interclubs représentent quelque chose de très noble lorsqu'il s'agit de compétition de golf. Les épreuves se déroulent dans une ambiance amicale sans négliger l'aspect rivalité, sans méchanceté aucune, entre les clubs. Les joueuses et joueurs développent souvent un fort sentiment d'appartenance et défendent fièrement les couleurs de leur club respectif.

L'arbitre de golf bien connu, Jacques Sévigny, a été de nombreuses années en charge des interclubs pour l'association montréalaise. Il entérine à tout point ce fier sentiment d'appartenance motivant les participants et participantes.
«Combien de fois, relate-t-il, ai-je entendu dire des joueurs avoir connu une bonne saison de golf juste parce qu'ils s'étaient qualifiés pour l'interclub. Les joueurs s'enorgueillissent de faire partie de l'équipe de leur club. Et quand ils ne parviennent pas à faire l'équipe, ils disent alors avoir connu une mauvaise saison, peu importe leurs résultats lors d'autres compétitions.»
M. Sévigny rappelle également que la compétition interclubs touche des milliers de golfeurs et golfeuses au Québec. Il fait le compte de 10 joueurs par équipe multiplié par le nombre de clubs de golf, il regroupe le niveau amateur, celui senior et celui féminin, sans oublier que dans la région de Montréal les juniors aussi ont leur épisode interclubs et, à tout cela, il ajoute ceux et celles participant aux qualifications pour justement faire partie de l'équipe.
«C'est, affirme-t-il sans équivoque, ce qu'il y a de plus gros en matière de compétition amateur au Canada. Et c'est unique. J'ai souvent reçu des appels de responsables de golf d'autres provinces, à l'époque où je gérais les interclubs pour la région de Montréal, et les gens étaient surpris et épatés par un aussi haut taux de participation.»
Inter génération
À Belœil, ce dimanche, les irréductibles golfeurs locaux «bénéficiaient» d'une potion magique, à savoir la foule… La direction du club s'attendait à de la compétition de haut niveau qui allait plaire aux membres. Ils étaient nombreux à faire part de leur intention d'assister à cette compétition pour encourager les joueurs de Belœil. Ainsi, de petites estrades ont été aménagées au vert du neuf et à celui du 18e trou.
De ces estrades, la foule voyait évoluer des golfeurs de tous âges. Et comme l'a souligné Michel Blier, pro à la Vallée du Richelieu rencontré sur place, il s'agit là d'un autre aspect typique aux interclubs.
«On l'oublie parfois, dit-il, mais compétition interclubs rime avec compétition inter générations. Sur un même quatuor qui s'affronte, on peut avoir un junior, un joueur dans la trentaine ou la quarantaine de même qu'un senior qui est aussi qualifié pour l'interclubs senior. Et tous arrivent à rivaliser les uns contre les autres dans des matchs souvent très serrés. C'est assez exceptionnel.»
Un bel exemple pour illustrer les propos de Michel Blier que celui de l'affrontement entre Jasmin Frappier de Beloeil et du représentant de la Vallée du Richelieu, Jeremy Godin. La particularité de ce duo réside dans le fait qu'à l'époque où Frappier agissait comme pro au club Les Dunes, à Sorel, il avait pris en charge un junior plein de promesses, un certain Jeremy Godin!
Et voilà qu'ils se sont retrouvés au sein du même quatuor lors de l'interclubs Montréal 2024… Le maître a eu le meilleur sur l'élève, dimanche, mais peu importe, il demeure que ce genre de situation, encore là, fait la beauté des interclubs.
Jacques Sevigny
Bravo Martial beau compte rendu
GML
Merci