Québec – Il faut parfois savoir arrêter pour mieux repartir et en 2015, c'est ce que Louis-Alexandre Pitre a décidé de faire: «C'est une année de transition. On soigne des bobos, on refait le plein, on planifie la prochaine saison de tournois et, surtout, on se prépare à relever le nouveau défi qui nous attend.»
Le défi en question est son nouveau poste de pro de compétition pour le club La Tempête, sur la rive sud de Québec. Il vient de quitter le Royal Québec pour traverser le fleuve et se lancer dans cette nouvelle aventure.
«Je vais faire de la compétition sur l'AGP en représentant le club La Tempête, précise-t-il, mais je vais aussi seconder Frédéric Lessard à la boutique, ce qui est nouveau pour moi. Et j'ai vraiment le goût de toucher davantage à cela, la boutique. Bien sûr, je vais aussi donner des leçons aux membres.»
Il ne cache pas une certaine fébrilité devant ce nouveau départ, d'autant plus qu'il quitte un endroit qu'il a grandement apprécié. «J'ai un pincement au coeur de partir du Royal Québec, exprime-t-il, j'y ai passé tellement de belles années! J'ai fait tout mon junior là et c'était super! Mais je m'en vais dans un autre club prestigieux et je sais que je vais beaucoup apprendre à cet endroit avec, entre autres, le pro gestionnaire André Raymond.»
Plus stable
À 29 ans, Louis-Alexandre Pitre se permet donc cette année de transition, lui qui, au cours des dernières années, roulait sa bosse l'hiver en parcourant le sud des États-Unis. Il jouait en moyenne trois tournois par mois dans les minis tours tels Hooster.
«Je n'arrêtais pas, dit-il. Après ma saison au Québec, sur le circuit de l'AGP, je faisais une courte pause et je repartais. De janvier à octobre, c'était en continu: je jouais et donnais des cours, tout mon temps n'était consacré qu'à cela. Souvent, en juillet, alors que de gros tournois se tenaient au Québec, j'étais épuisé, mes performances diminuaient. Là, je vais prendre un peu plus de repos.»
En plus de faire une pause pour soigner des douleurs au dos et au cou («Elles ont disparu!», glisse-t-il, ravi.), il a travaillé sur son élan avec son coach Mathieu Paradis. Celui qui vient de se fiancer à celle qui est dans sa vie depuis quelques années déjà, apprécie la stabilité qu'il s'est permise cette année.
«Je viens de m'acheter une maison!, s'exclame-t-il. J'ai aussi un emploi chez Avalanche en plus de donner des cours chez Golf Évolution pendant l'hiver. Ça va faire du bien d'être plus stable!»
Au Québec d'abord
Ainsi donc, pour les prochains mois, plus de courses folles d'un tournoi à l'autre des deux côtés de la frontière. Le circuit des pros du Québec sera sa priorité.
«En 2015, assure-t-il, je me concentre sur les tournois au Québec. Plus question d'aller faire de la compétition aux États-Unis entre deux tournois de l'AGP. Je vais peut-être tenter quelques qualifications du lundi sur le circuit de la PGA Canada, mais guère plus.»
On parle et on parle et finalement, Louis-Alexandre réalise qu'il ne dit pas nécessairement la vérité ou du moins, il a oublié une exception. Lui qui a décidé de rester au pays cet hiver, s'étonne de ce froid qui ne s'éclipse jamais. Il a donc dans la tête l'envie d'une évasion vers le sud des États-Unis, quelque chose comme une petite semaine ou, du moins, souhaite que la mi-mai arrive le plus vite possible pour reprendre la route vers nos voisins du sud. Et c'est là l'exception en question et elle est liée à un rêve, une ambition qui ne le quitte pas.
Vers le 15 mai prochain, il roulera alors en direction de Boston pour participer à une étape de qualification pour le US Open. Ce tournoi majeur se tiendra début en juin à Chambers Bay, dans le coin de Seattle, sur la côte du Pacifique, et le jeune pro va tout faire pour être de la partie.
«Je rêve toujours de jouer un jour sur la PGA, affirme-t-il sans détour. Tout ce que je fais depuis des années, c'est pour y arriver. Même cette pause en 2015 se situe dans cette optique d'atteindre un jour le grand circuit. Je vais planifier un mode de financement et je vais tenter les qualifications du Web.com cet automne.»
D'ici là, les amateurs de golf le verront sur le circuit du Québec où il jouera la douzaine de tournois habituellement au programme avec quelques objectifs en tête: «Je vise au moins une victoire, cet été, et terminer la saison avec une place dans le top 10.»
Ce sera à suivre quand on sait qu'il sera plus reposé et qu'il n'a plus de bobos au dos et au cou.