Jamais il ne m'a été donné de jouer au golf dans une ambiance aussi détendue, sereine. Dans une petite vallée où, à une lointaine époque, on y retrouvait le domaine de Marie-Antoinette, s'étendent aujourd'hui les allées de golf du club Joyenval. Une vallée où règne carrément la sérénité!
Quand on a l'impression qu'il y a plus d’employés à l’œuvre sur le parcours que de joueurs… Quand les bruits de la nature dominent… Quand il n'y a personne devant, personne derrière… Quand il n'y a pas de temps de départ, que l'on débute la partie quand on le souhaite… Quand on a le choix du parcours, que ce soit le Marly ou le Rezt… Enfin, quand le stress prend congé totalement!
C'était une invitation qu'il ne fallait surtout pas manquer. Il y a quelques jours, j'ai eu le privilège de fouler les fairways du club Joyenval, en banlieue de Paris, près de Versailles. Et ce fut une expérience inoubliable!
J'ai joué le parcours Marly pour ensuite, en empruntant une voiturette, parcourir le Retz, question d'avoir une idée de ces 18 autres trous complétant le complexe très exclusif de Joyenval.
Les 36 trous sont tous, alors tous, impeccables. Les verts sont purs, rapides, mais pas faciles comme l'a souligné le directeur général Nicolas Blactot, un excellent golfeur ayant déjà évolué sur le circuit canadien aujourd'hui appelé PGA Amricas. «C'est le principal niveau de difficulté que l'on rencontre ici», précise-t-il lors d'un entretien peu après la partie.
Car les allées sont assez larges, donc passablement permissives bien qu'à certains endroits, des aménagements de hautes herbes gobent une balle qui, par malheur, n'est pas bien centrée, alors c'est bel et bien sur les greens que tout se joue. Il faut bien aiguiser le putter pour ramener une carte de pointage satisfaisante. Certains greens sont des monstres, carrément, avec deux paliers imposants comme ceux des trous 11 et 18 du Marly.
Parlant du Marly, on peut dire qu'il se veut un parcours très dégagé, ouvert, et quand on se retrouve sur une partie surélevée, comme le green du neuvième trou, entre autres, le coup d’œil sur la vallée charme, la beauté des lieux se révèle. Du côté du Rezt, on évolue plus souvent dans un environnement boisé, le parcours semble davantage sauvage et intime.
Les deux parcours portent la griffe Robert Trent Jones Sr. Ils ont été construits en 1992 à l'initiative d'un banquier local qui, associé à Gaétan Mourgue d'Algue, réputé joueur amateur français, désireux à cette époque d'offrir un club sélect, très country club et exclusif.
Comment y jouer…
Bien sûr, les lecteurs et lectrices de GML ne vont pas en France tous les jours mais comme la terre de nos ancêtres demeure une destination toujours prisée, il apparaît bon de suggérer des parties de golf lors de ces voyages. Entre les excursions multiples de découvertes historiques et de moments conviviaux si courants en France, pourquoi ne pas conjuguer tout cela avec sa passion du golf.
D'autant plus que les parcours sont majoritairement très beaux. Évidemment, Joyenval se démarque.
Bien qu'exclusif, une nouvelle formule a récemment été mise en place pour permettre aux non-membres de découvrir le club. Une offre particulièrement très intéressante comme l'explique le dg M. Blactot.
«On appelle cela l'Expérience Joyenval, précise-t-il. Pour 160 euros, les mardis, mercredis et jeudis, les gens peuvent venir jouer les deux parcours avec une pause au resto entre les deux parties. Il n'y a pas d'heure de départ à réserver, ni de choix particulier à faire pour les parcours, les gens débutent par celui qu'ils souhaitent.»
Il est aussi possible de jouer en étant invité par un ou des membres, ce qui fut mon cas. Merci à Michel et Franck.
Joyenval n'est qu'à quelques minutes du cœur de Paris, à quelques kilomètres du Château de Versailles et vaut absolument le détour. L'expérience débute par une belle allée de tilleuls à franchir pour atteindre le clubhouse et, ensuite, découvrir la vallée d'un vert intense. Dès le premier regard, on devine, comme nous le mentionnera plus tard M. Blactot, qu'il y a une volonté d'un accord parfait entre le design d'allées de golf et de respect de la biodiversité.
À travers ce décor bucolique, des vestiges d'un passé lointain, tels des murs de pierres usées et une minuscule chapelle difficile à dater et bordée de jolis petits bassins d'eau, se dressent à l'occasion sur les parcours, ajoutent à la beauté des lieux. Et il y a la faune, à l'aise sur ces terres où l'humain s'amuse: faisans, biches, renards, faucons et bien d'autres se font remarquer de temps à autre tout au long de cette partie de golf que l'on voudrait interminable.
Jouer ce terrain de golf, c'est un moment privilégié, en tant que golfeur, à vivre lors d'un voyage en France. Une belle évasion, une parenthèse dans les circuits découvertes au milieu des nombreux touristes. C'est quelques heures de grande sérénité sur les allées et sur la terrasse du restaurant haut de gamme (mais abordable) du club.