Williamsburg, Virginie – Quand nous demandons à Chip Sullivan, le pro en titre au Royal New Kent à Williamsburg, pour quelle raison devrions-nous jouer son terrain, la réponse ne tarde pas: «Il est unique», affirme-t-il sans ambages.
(NDLR À noter que M. Sullivan n'est plus le pro en titre depuis quelques jours, il a été remplacé par M. Chris Gossett.)
Quelques minutes plus tard, nous foulons les allées de ce parcours, où nous avions été invités par l'entreprise spécialisée en forfaits golf Virginia Golf Vacations, pour constater dès le premier trou que le pro avait raison, nous allions découvrir sans l'ombre d'un doute un terrain de golf unique. Nous allions même vivre une expérience unique!
«Chaque trou de ce parcours est en soi une expérience», spécifiait justement l'un des proprios du Royal New Kent, Willie Downs qui, avec son ami Bob, ont joué avec nous cette ronde de golf magique. Des guides précieux sur ce terrain pas comme les autres…
Car même si l'on se procure le livre du parcours, le yardage book en bon français, le Royal New Kent ne se laisse pas dompter facilement, alors les conseils de nos partenaires de jeu étaient les bienvenus. Mais malgré tout, malgré les indications fournies par nos compagnons, rien n'est facile sur ce terrain original.
Et comme mentionné plus haut, ça commence dès le premier trou. Une normale 4 où l'on s'élance sur un tertre surélevé. À nos pieds, l'allée s'étend tel un fer à cheval en contournant une colline. Puis il y a l'attaque au vert justement placé tout au haut de la fameuse colline vers la gauche. Un bâton, non deux, et puis non encore, trois de plus dans les mains pour tenter d'atteindre ce vert! Ouf!
Donc déjà la bête montre ses dents à la première attaque! On se dit qu'elle va quand même se calmer un peu… mais non! au trou suivant, une longue normale 5, on doit de nouveau s'attaquer à une allée en forme de fer à cheval. Et au centre, un immense ravin! Donc on s'élance vers la gauche au coup de départ, puis on bifurque légèrement vers la droite sur le deuxième coup, tout en survolant une partie du ravin, puis on fonce carrément vers la droite au troisième coup en espérant atteindre le vert en coup réglementaire.
D'accord, les trous suivants ne sont pas… comment dire? aussi »colorés » que les deux premiers, mais tel l'a mentionné notre partenaire de jeu Willie, chacun d'eux représente une expérience unique. Une aventure unique, même, puisque après les allées en zigzags, d'autres épreuves se dessinent souvent devant nous: quand ce n'est pas un mur des fosses de sable ici, c'est un vert à trois paliers là, bref, un combat de tous les instants.
Un chef-d’œuvre signé Strantz
Mais attention! Oui, on affronte un terrain difficile, mais on en vient à prendre plaisir de le défier, d'essayer de lui soutirer le score le plus bas possible. À la fois un réel plaisir et un réel plaisir!
Honnêtement, nous appréhendions quelque peu de jouer le Royal New Kent en raison d'un nom associé à ce parcours, en l'occurrence celui de l'architecte Mike Strantz. Nous avions déjà joué l'un de ses parcours auparavant, soit le Stonehouse, justement à Williamsburg lui aussi, et on en était sortis épuisés.
Sauf qu'au Royal New Kent, on est certes sortis encore épuisés, mais aussi ravis. On avait eu l'opportunité d'avoir joué un chef-d’œuvre, une pièce maîtresse de Strantz.
Pour la petite histoire, l'architecte de golf Mike Strantz a réalisé le design de sept terrains seulement. Il est décédé à 51 ans des suites d'un cancer, il y a une dizaine d'années. Tous ceux et celles ayant déjà joué l'un de ses parcours, généralement n'oublient jamais leur expérience.
Donc le Royal New Kent reste un club qu'il faut inscrire dans son forfait si vous planifiez un séjour de golf à Williamsburg. Lors de notre récent passage, nous avons joué deux autres terrains, soit le parcours Gold du Golden Horseshoe, et le Jamestown du Williamsburg National (voir le texte déjà publié: De l'or en barre… )
Il y a quelques années, il nous avait été donné de séjourner dans le secteur et nous avions joué d'autres terrains magnifiques de cette région. En voici un bref survol pour vous guider quelque peu:
– Kingsmill's, le parcours River: très, très beau, un terrain où se joue l'un des tournois majeurs de la LPGA, probablement le club le plus haut de gamme des lieux.
– Kiskiack: on l'avait beaucoup aimé, sans prétention mais avec plusieurs trous originaux et quelques beaux défis.
– Ford's Colony, parcours Blue Heron: le complexe compte trois 18 trous, chacun offrant un beau challenge avec leurs trous souvent bordés par des plans d'eau.
– Stonehouse: tel que précisé plus haut, un véritable défi avec ses trous vallonnés, ses nombreux coups à l'aveugle (blind shots) mais comme son grand frère le Royal New Kent, d'une originalité toute spéciale, typique des œuvres de Mike Strantz.
Sur le même sujet: Hors-limites: Williamsburg et les débuts de la colonie
Francois Mathieu
Royal New Kent: j’y suis allé il y a de cela quelques années.
Vraiment un beau parcours de golf.
À 17 heures de Québec…