Québec – Il doit bien être le seul golfeur québécois à apprécier l'arrivée de l'hiver. Il ne faut pas se leurrer, Daniel Audet aime passionnément le golf, c'est juste que le physiothérapeute qu'il est voit d'un bon oeil cette pause hivernale pour des raisons strictement professionnelles, bien sûr.
«On est chanceux, au Québec, d'avoir l'hiver, dit-il le plus sérieusement du monde! C'est même un avantage! Les golfeurs se retrouvent dans une longue période d'inertie, idéale pour soigner les bobos. Ceux et celles qui jouent au golf à l'année longue n'ont pas cette opportunité et, parfois, ils aggravent leur blessure.
«Regardez ce qui arrive avec Tiger, poursuit Daniel Audet. Il s'est fait opérer, il a fait une pause de quatre à cinq mois et pourtant, il a dû quitter la compétition lors du tournoi à Torrey Pines. Il est revenu trop tôt, tout simplement.»
Le programme de Titleist
Ainsi donc, même si les longs mois d'hiver peuvent sembler un supplice pour les golfeurs, il faut y voir une belle occasion de reprendre la forme, selon Daniel Audet. Celui-ci, qui pratique à la clinique PCN sur le boulevard de l'Ormière, à Québec, a suivi la formation TPI pour mieux répondre aux golfeurs qui souffrent. Cette formation est celle de Titleist, appelée TPI pour Titleist Performance Institut. Elle permet, entre autres, de procéder avec les patients à une évaluation très simple mais précise au niveau de la mobilité et des articulations.
«Pour l'élite, pour ceux et celles qui font de la compétition de haut calibre comme les jeunes associés à des académies, explique-t-il, il y a habituellement tout une équipe ou un programme d'études qui veille à ce que la préparation physique soit aussi à point que la technique même du golf. De mon côté, je veux aider ces personnes qui, en raison de problèmes physiques, de limitations douloureuses, ne peuvent plus jouer au golf à leur goût. Nous pouvons les aider.»
Et il y va de l'exemple de ce golfeur qui débarque à la clinique, expliquant qu'il vient de prendre sa retraite au milieu de la cinquantaine, qu'il pensait pouvoir jouer davantage au golf, mais c'est à peine s'il parvient à faire une ronde par semaine et pourtant, il s'entraîne au gymnase pour retrouver sa forme. Il souffre et entrevoit avec horreur la possibilité d'abandonner le golf alors qu'il a maintenant tout son temps pour s'y adonner.
«Il y a aussi ceux et celles qui viennent parce qu'à la fin de la saison, ils ont très mal et ne voient pas comment ils pourront avoir du plaisir lors de leur prochain séjour en Floride ou lors du voyage de golf prévu pendant l'hiver avec des amis, mentionne Daniel Audet. Je ne dis pas qu'on va les aider à frapper plus loin, mais on va les aider à jouer plus souvent ou à corriger des problèmes dans leur jeu reliés à leurs limitations physiques.
«Parfois chez certains patients, ajoute-t-il pour illustrer ses propos, juste par leurs blessures, on en arrive à deviner leurs défauts sur le terrain. Un bobo quelque part peut faire en sorte que, pour éviter de souffrir, le golfeur compense inconsciemment par un mouvement qui cause un crochet ou qui l'amène à «couper la balle», bref, peu importe, cela le fait mal jouer.»
Amateurs vs pros
Selon Daniel Audet, les professionnels qui enseignent le golf sont de plus en plus conscients que leurs élèves peuvent être limités par des problèmes physiques. La mobilité et la souplesse ne sont pas toujours là. Ce n'est pas que l'élève ne veut pas faire ce qu'on lui demande de faire, c'est qu'il n'y arrive pas à cause de ses problèmes physiques.
«Je communique régulièrement avec les pros chez qui mes patients suivent des cours, précise-t-il. Car en plus des traitements, on prescrit aussi des exercices et parfois c'est bien que les professeurs de golf soient au courant. Cela ne peut que les aider dans leur enseignement.»
Toujours d'après le spécialiste, les blessures les plus fréquentes chez les amateurs se situent souvent au niveau des lombaires, des épaules et des coudes.
«Des statistiques indiquent que 25% des golfeurs jouent avec une douleur, relate-t-il. Chez les amateurs, les douleurs sont principalement provoquées par des mauvais mouvements ou encore de l'arthrose. Du côté des pros, c'est plus une question de répétition.»
Et quels sont les types de blessures chez les virtuoses de la petite balle blanche? «Les lombaires et les épaules eux aussi, répond Daniel Audet, mais chez eux il y a souvent des blessures au niveau des poignets. C'est dû au niveau de difficulté élevé des terrains sur lesquels ils s'affrontent. Pour eux, le rough, il est vraiment rough!»
Élans du printemps
En terminant, vous aurez été prévenus, mais advenant que vous vous pointez en début de saison au champ d'exercice avec en mains deux gros paniers de balles et votre bois un, tout empressé que vous êtes à exécuter vos premiers élans de la saison, ne vous surprenez pas si quelqu'un se présente à vous avec sa carte d'affaires. Il se pourrait bien que ce soit un physiothérapeute spécialisé dans le golf.
«Si vous avez été inactifs pendant l'hiver et que vous allez vous dévisser dès le départ avec votre driver, des problèmes pourraient survenir. Idéalement, on commence avec les fers courts, quelques balles, puis on augmente graduellement. Il serait aussi bon de consulter pour savoir quels exercices faire pendant la saison morte», conclut ce golfeur qui, on l'a dit, aime bien l'hiver.
Daniel Boiteau
Très bon article.
Effectivement l’hiver est une excellente période pour soigner les petits bobos et pour peaufiner son swing de golf.
Je suis inscrit à l’école de golf intérieure golf évolution depuis plusieurs années afin de continuer à frapper quelques fois par semaine des balles de golf, de garder actif la musculature sollicitée par un swing de golf et pour faire quelques ajustements à mon élan.
Pour la première fois, je vais participer avec les professionnels de golf du Lévis (B2golf) et un spécialiste en conditionnement physique à un camp de golf printanier en Virginie. J’ai bien hâte de vivre cette expérience.
Jean Maheux
Bravo. Encore un excellent article. Est-ce que les kinésiologues peuvent nous donner quelques exercises à faire sans que l’on ait besoin de se rendre à la clinique?