Le golf, comme tous les sports de rotation, est demandant pour les genoux. Ceux-ci sont conçus pour majoritairement faire de la flexion et de l’extension (plier et déplier). Mais nos genoux sont également capables de faire de la rotation. Ceci nous permet donc de pouvoir encaisser le stress appliqué lors de notre élan de golf.
Si vous marchez votre terrain préféré, vous faites environ 5 à 6 km de marche par ronde. Beaucoup de pas que nos genoux sont habitués d’endurer.
Dans vos jambes et dans le restant de votre corps, les articulations qui se suivent sont une alternance entre mobilité et stabilité. Pour le membre inférieur, vos genoux sont une structure de stabilité qui est entre deux articulations qualifiées de mobile (vos chevilles et vos hanches).
Afin d’assurer une santé pour vos genoux, il importe de garder souples à la fois vos chevilles et vos hanches par des exercices de flexibilité fréquents et ciblés.
Les structures de votre genou
Le genou se compose de trois os. Le fémur (votre plus long os de votre corps), le tibia et la fibula (péroné). Ces os formant l’articulation du genou sont stables par la présence des ménisques, de vos ligaments, de la capsule articulaire et des muscles qui recouvrent le tout.
Les ménisques sont comme des amortisseurs sur votre auto. Ils supportent le poids entre le fémur et le tibia. Ils augmentent également la stabilité car le fémur est convexe (rond) et le tibia assez plat. C’est ce qui explique la bonne amplitude de flexion et d’extension que nos genoux possèdent.
Les ligaments (le plus connu étant le croisé antérieur, celui que Tiger a lésé en 2008) sont des élastiques très solides qui permettent au genou de garder les os les uns sur les autres. Ils empêchent les cisaillements des os (glissements dans les différents plans).
La capsule qui est constituée de fibres de collagènes assure elle aussi une stabilité mais permet également de garder à l’intérieur de votre articulation le liquide synovial (l'huile lubrificatrice de votre genou).
Évidemment les muscles sont là pour faire bouger ce complexe articulaire et vous permettre de marcher, de vous accroupir et de vous lever.
Les lésions potentielles
Toutes ces structures peuvent subir dans le temps des lésions affectant la stabilité de votre genou.
Les principales lésions sont : l’arthrose, les déchirures méniscales, les déchirures ligamentaires et l’inflammation du liquide synovial (synovite).
L’arthrose est un phénomène dégénératif sur une longue période qui implique la dégradation du cartilage articulaire. Celui-ci protège les os de la friction comme l’enduit anti-adhésif dans vos poêlons de cuisine. Les lésions au cartilage exposent les os du tibia et du fémur, ce qui a comme effet de faire réagir le corps qui, à ce moment, produit de l’os. Cette production entraîne une déformation des surfaces de vos os, ce qui à long terme diminue l’amplitude de mouvement disponible.
Très régulièrement le phénomène de l’arthrose va créer des synovites (inflammation du liquide lubrifiant) qui tend à faire gonfler l’articulation (le fluide prenant de l’expansion). Encore une fois, cela diminuera l’amplitude disponible pour vos mouvements de flexion et d’extension.
Les déchirures méniscales et ligamentaires sont le produit de stress rapide et soudain qui implique une force et une vitesse rapide. Les mouvements excessifs dans une direction ou l’autre entre les os créent un stress sur ces structures qui peuvent les déchirer partiellement ou complètement. Les ménisques subissent le stress surtout dans les mouvements de torsion.
Le principal inconfort, par la suite, sera dans ces directions de mouvements. De plus, si un débris du ménisque flotte dans votre articulation, il peut en résulter à l’occasion un coincement de l’articulation bloquant les mouvements de flexion et d’extension. Les ligaments, quant à eux, peuvent se léser dans les mouvements latéraux ou encore dans les glissements de l’avant vers l’arrière et vice-versa. La stabilité du genou en sera perturbée.
Vos mécanismes de prévention
Afin de garder en santé vos genoux, plusieurs conseils sont à prendre en considération. Il importe, comme le reste de votre corps, de s’assurer de ne pas surtaxer vos genoux en dépassant leur capacité de récupération. C’est le principe de la quantification du stress. Au golf, il devient donc important, advenant un début d’inconfort à vos genoux, d’appliquer les principes suivants :
1) Réduire la fréquence de vos rondes de golf (jours de congé).
2) Adapter le volume de marche au besoin (utilisation d’un cart au lieu de marcher l’ensemble de votre 18 trous).
3) Réduire à 9 trous au lieu de 18 vos rondes temporairement.
4) En présence d’enflure, le meilleur plan est de compresser celle-ci soit avec une attelle compressive ou un bandage élastique afin de diffuser et empêcher le genou de gonfler davantage.
5) Si une enflure est présente, réduire les positions en fin d’amplitude qui augmentent trop la pression à l’intérieur du genou (lecture des verts, mettre votre tee au départ…).
6) Dégager les muscles autour de votre articulation (quadriceps, ischio-jambier, mollets). En les massant et en les étirant, vous diminuez la pression sur votre genou.
7) Et enfin, si il n’y a pas de progression, consultez-nous pour une bonne évaluation de l’origine des douleurs afin de mettre en place le meilleur plan de match pour vous.
En espérant que ces conseils vous aideront dans votre gestion de la santé de vos genoux.
Belle semaine et bon golf!
Daniel Audet, physiothérapeute spécialisé en réadaptation des golfeurs
Clinique de physiothérapie du Lac St-Charles et de Stoneham à Québec
418-849-0009