Ah le fameux «golfer elbow» ou, en français, l'épicondylite latérale du coude! Le cauchemar de plusieurs golfeurs, l'épicondylite est une inflammation des muscles et des tendons des extenseurs du poignet s'attachant à la face latérale de votre coude.
Cela se produit à l'occasion par :
Un trauma subit tel un choc au sol, un bâton qui bloque ou une chute sur le côté du coude ou par des gestes répétitifs comme frapper 2500 balles dans une semaine ou bien aligner 10 cordes de bois en 24 heures.
Dans les deux situations, l'événement initial est intense et provoque une surcharge sur les tissus des tendons provoquant l'inflammation. La capacité adaptative des tissus est inadéquate, en clair, les tissus n'arrivent pas à s'adapter, ce qui cause la douleur.
Dans ces cas précis il faut :
- Prendre du repos.
- Appliquer de la glace pendant 48 à 72 heures au site douloureux.
- Prendre des anti-douleur (Tylenol, Advil…) seulement si la douleur est intolérable.
N'oubliez pas que dans cette situation initiale, l'inflammation n'est pas votre pire ennemi. Au contraire, elle permet au cerveau de recevoir une information indiquant qu'une blessure est survenue et qu'il doit enclencher un processus de guérison.
Phase subaiguë
Dans la phase subaiguë (de quatre jours à deux semaines), la guérison se poursuit. Vos structures qui ont été blessées sont fragiles. Vous pouvez faire les éléments suivants :
- Masser la musculature en périphérie de vos tendons (avant-bras, biceps, triceps).
- Commencer à étirer SANS DOULEUR vos structures (3-5 répétitions de 15 secondes) en pliant votre poignet.
- Recommencer à frapper des balles très mollo (petits coups d'approche, fers 7-9 à 50-70% de votre force maximale).
Le stress de frapper des balles doit vous permettre d'analyser la solidité de vos structures et leurs capacités d'adaptation. La douleur est votre signal d'arrêt surtout si elle dépasse 6/10 sur votre échelle de douleur personnelle (0 étant aucune douleur et 10 l'hôpital!).
À cette phase, il se peut que de l'inconfort soit présent après l'entraînement. Celui-ci doit être tolérable et avant de retourner frapper des balles de nouveau, assurez-vous que la douleur est minimale ( 0-1/10).
Donc, comme vous le constatez, le driver est encore dans votre sac à ce stade-ci…
Phase rééducative ( 3ième à 6ième semaines)
Les structures sont de plus en plus solides mais les tendons présentent une cicatrice qu'il faut rééduquer afin de permettre aux nouvelles fibres réparées de reprendre leurs orientations et, surtout, de reprendre leurs capacités à supporter le stress de haute vélocité.
À ce stade vous pouvez :
- Reprendre l'entraînement musculaire en endurance et force en exécutant des extensions de votre poignet avec un poids.
- Mettre le focus sur une à trois séries de répétitions de 15 à 25 en générant de la fatigue aux muscles.
- La douleur est minimale à ce stade et le repos entre chaque série (1-2 minutes) permet à celle-ci de disparaître.
- Poursuivre la frappe de balles avec plus de force et avec vos bâtons plus longs.
N`oubliez pas que la persistance des symptômes au coude au-delà de 6 semaines vous indique une pertinence à venir me consulter. La condition chronique à ce moment indique qu'une évaluation approfondie se doit d'être faite pour cibler pourquoi la douleur et la dysfonction persistent. Des compensations se sont installées et nous devons les adresser pour régler le problème.
J'attends de vos nouvelles et je vous souhaite une bonne semaine.
France Barrette
Bonjour,
Je suis physiothérapeute et je viens de lire votre texte. J’ai remarqué que vous utilisez le terme golfer’s elbow pour désigner l’épicondylite latérale alors que le terme désigne plutôt l’épicondylite médiale (comme sur l’illustration utilisée dans le texte) . Cela met un peu de confusion au niveau des explications qui suivent. Les conseils donnés s’appliquent toutefois pour les 2 conditions sauf pour les exercices qui doivent être différents si on parle bien ici du golfer’s elbow qui est une inflammation du tendon des muscles fléchisseurs du poignet.
Merci
France Barrette, pht
Daniel Audet
Bonjour Mme Barette
Effectivement une petite erreur de ma part sur la terminologie.
Pour ma part, je n’utilise jamais l’anglicisme de l’épicondylite.
Merci de l’attention
Jean Maheux
Très intéressant votre article. Merci.