Le déclic de Maude-Aimée

Fort Lauderdale, Floride – Elle parle d'un reset, d'une sorte de nouveau départ qui a produit un déclic. Et alors que débute cette semaine le dernier stage des qualifications pour la LPGA, Maude-Aimée Leblanc soupire d'aisance à l'idée de ne pas être obligée de passer par là, cette année, et de tout simplement reprendre sa place, soit celle de membre officielle du plus important circuit de golf féminin au monde.

«Après le tournoi au Michigan, où j'avais abandonné tout de suite après la première ronde, je suis retournée au Québec pour faire le vide. Et cela a marché. J'ai fait un  »reset », j'avais décidé de laisser derrière moi les derniers mauvais tournois et tout le négatif que je trainais depuis  le début de la saison. Je me suis alors concentrée sur le US Open.»

Effectivement, cela a marché puisqu'elle a remporté le tournoi de qualification pour le l'omnium américain (son tournoi préféré, précise-t-elle) et par la suite, de meilleurs résultats ont suivi. Au point où elle a terminé la saison au 81e rang et que cela comporte, bien sûr, le privilège de conserver sa carte de la LPGA et, du même coup, d'éviter la dernière étape du Q-School à Daytona Beach.

À un autre niveau

La jeune femme que nous rencontrons au Deer Creek Golf Club en Floride, où elle avait également rendez-vous avec sa coach Denise Lavigne, apparaît quelque peu fatiguée («Je suis arrivée hier du Québec, j'ai conduit toute seule toute la route…», explique-t-elle) mais aussi des plus confiantes. Elle donne l'impression d'être passée à un autre niveau.

«J'ai vraiment acquis beaucoup d'expérience au cours des derniers mois, estime Maude-Aimée. Je suis en forme et je sais sur quoi travailler, avant que reprenne la saison 2017, pour demeurer dans le coup.»

Et d'enchaîner sa coach Denise Lavigne: «Je crois que ce sera maintenant plus facile pour elle de bien faire sur le circuit. Elle est vraiment plus à l'aise et pour elle, cela ne signifie plus de s'accrocher à faire la coupure, de se concentrer juste là-dessus à chaque tournoi. Non, je crois que cela ne fait plus partie d'elle. Elle va aux tournois et fait de son mieux.»

Donc fin janvier, elle sera au départ pour le premier tournoi de la saison de la LPGA. Elle est supportée dans son cheminement (et elle tient à le préciser) par quelques commanditaires qu'elle apprécie beaucoup, notamment le club Vallée du Richelieu et la compagnie NIVO. Quelques autres de plus assureraient un meilleur support, mais elle est bien consciente que souvent, l'aide financière vient avec les résultats, les performances.

L'expérience asiatique

Car ce n'est pas donné de parcourir la planète pour jouer professionnellement au golf. Pour la première fois, cette année, elle a eu le droit de participer à quelques-unes des épreuves de fin de saison se déroulant en Asie. Elle a joué deux tournois en Chine et un en Malaisie.

«Il faut être assez haut dans le classement pour pouvoir faire ces tournois, mentionne-t-elle. Comme plusieurs filles bien classées n'y sont pas allées, j'ai ainsi obtenu ma place.»

Mais elle a vite compris pourquoi quelques joueuses préfèrent ne pas participer à la tournée asiatique. «Il y avait beaucoup de smog, raconte-t-elle, au point où parfois on ne voyait pas notre balle atterrir. Et ce n'était pas toujours très sécuritaire autour de l'endroit où se tenait les tournois. Alors il fallait rester sur le complexe et éviter de sortir en raison de la pollution.

Tanguay et Juneau

Mais elle va y retourner en 2017 si elle peut avoir sa place, question de faire le plus de tournois possible. Un endroit où elle n'ira toutefois pas, c'est Daytona Beach où se mettent en branle ce mercredi les fameuses qualifications pour la LPGA.

Deux Québécoises sont à surveiller. Il y a Anne-Catherine Tanguay qui elle a ‘«goûté» au circuit majeur cette année, ayant réussi à obtenir une carte conditionnelle il y a un an, justement lors de cette dernière étape du Q-School à Daytona Beach.

Également Sara-Maude Juneau. Cette dernière, qui a déjà évolué sur la LPGA en 2013, a dû passer la deuxième étape pour pouvoir être du groupe à Daytona Beach.