Avec pas moins de 750 arbres plantés ces dernières années et de nouvelles aires protégées, le Centre de Golf Lanaudière a définitivement pris un virage vert.
«Je dirais que sur le lot de 750 arbres, la moitié sont des conifères et l'autre, des feuillus. Et parmi ces derniers, nous avons planté des arbres qui arrivent vite à maturité tels les trembles et les saules indigènes», précise le directeur du club, Alexandre Charron.
Entre deux charges de travail sur le terrain, en ce début de saison fort occupé, Alexandre Charron prend le temps de répondre à nos questions. C'est dans nos habitudes de fouiner alors on avait placé un coup de fil pour prendre des nouvelles, savoir si le terrain était bien sorti de cet hiver interminable et aux conditions changeantes.
«On est pratiquement dans des conditions de jeu du mois de juillet», a-t-il dit, expliquant qu'il a fallu tout de même procéder à quelques interventions pendant la saison froide pour s'assurer qu'il n'y ait pas de dégâts majeurs au printemps. Des interventions comme tondre certains verts qui avaient trop chaud lors d'épisodes de temps très doux.
Et c'est là que la conversation a bifurqué vers ce virage vert qu'entreprend le club.
«Je crois que pour nous, pour notre secteur, de commencer M. Charron, il est fini ce temps où l'on recevait de bonnes bordées de neige en décembre lesquelles laissaient un confortable tapis de plusieurs centimètres sur le terrain, réduisant ainsi les risques de formation d'une couche de glace. J'ai le sentiment que dans notre région, on va vivre les prochains hivers avec des conditions météo proches de celles que connaissent les régions frontalières avec les USA. On n'aura peut-être même plus besoin de mettre des toiles avec du foin sur les verts pendant l'hiver!

«Les changements climatiques, poursuit-il, créent des chocs de température et ce n'est pas nécessairement bon pour les golfs. On a de plus en plus des situations particulières comme des noëls sans neige ou encore, l'été, de longues périodes de sécheresse puis, quand il pleut, ça tombe et ça tombe à l'extrême.»
Évidemment que la mesure de planter des arbres coïncide avec la perte de plusieurs frênes ces dernières années. Certains ont été abattus mais d'autres ont seulement été élagués des branches contaminées. Ce qui a ainsi dégagé certains secteurs et, pour combler ces espaces vides, le club y est allé d'une nouvelle initiative.
«À certains endroits, précise Alexandre Charron, nous avons reboisé les lieux mais à d'autres, on y a planté des quenouilles. Vous savez, le terrain a été construit sur un immense marécage. Nous avons de nombreux points où les quenouilles sont en abondance. On en a donc transplantées ici et là.»
Autre initiative: la création de 25 zones naturelles.
«À ces endroits, rappelle M. Charron, on a réalisé qu'il n'y avait pratiquement jamais de balle de golf qui s'y retrouvait. Alors on a cessé de les entretenir, laissant le tout au naturel. Dans nos règles locales, on convient que si la balle d'un joueur si retrouve, il n'a pas le droit d'aller la chercher. Il peut rejouer sans pénalité. On veut que les lieux restent des zones totalement naturelles.»
Certification Audubon
Il existe un organisme appelé Audubon International qui œuvre pour la protection des espaces verts publics. Audubon a créé un programme de certification des terrains de golf, reconnaissant l'exploitation des lieux selon des normes strictes de respect de l'environnement. Près de 1000 clubs de golf à travers le monde affichent fièrement être certifiés par Audubon International.
«Au Québec, mentionne Alexandre Charron, à ma connaissance il n'y a que 6 clubs de golf qui ont cette certification et ce sont tous des terrains très privés. Notre but est d'être le premier terrain public de la province à obtenir la certification environnementale de Audubon International.»

L'an dernier, à l'occasion du 25e anniversaire du club, nous avions eu l'opportunité de jouer une ronde avec le créateur des lieux, M. Pierre Charron, et son épouse Nicole Vaillancourt. Leur fils Alexandre nous avait au préalable parlé de la création d'un parc récréatif pour enfants, aux abords du champ de pratique, qui était à ce moment en construction. Ainsi, quand les jeunes ne frappent plus de balles et que les adultes, eux, continuent l'entraînement, le parc récréatif se remplit.
«C'est un succès total, se réjouit-il, au-delà de nos attentes! Les gens arrivent avec 5 à 7 gamins! Il a fallu racheter de l'équipement pour les tout-petits tellement le champ de pratique a été populaire.»
Et parlant de champ de pratique, une nouvelle activité y sera annexée cette année, à savoir la diffusion de musique.
«Nous avons installé des haut-parleurs, précise Alexandre Charron, et cet été, les vendredis après-midi, les gens pourront s'élancer avec de la musique comme trame sonore.»