Sainte-Pétronille – «Wow! Réalises-tu que nous marchons dans l'histoire? C'est incroyable, nous sommes sur le sentier qu’empruntait Timothy Dunn, il y a près de 150 ans, pour aller jouer au golf!»
Alain Chaput était aux anges! Le président du club Orléans, sur l'île du même nom, M. Jacques Painchaud, venait tout juste de lui donner quelques indications à propos de la demeure de Timothy Dunn, le fondateur du club en 1868. Sans hésiter, nous avons accompagné M. Chaput dans sa marche vers cette fameuse demeure.
Nous l'avons facilement trouvée et notre mordu d'histoire se met alors à scruter les lieux, sur le bord du chemin. «Il y a deux petites colonnes de béton que j'aimerais bien trouver, dit-il en fouillant dans les broussailles en bordure de route. Si nous les trouvons, nous allons du même coup trouver le sentier original menant au club.»
Et nous les avons trouvées, les fameuses petites colonnes! Tel un enfant entrant dans un magasin de jouets, Alain Chaput s'est engagé dans le sentier les yeux tout grand ouverts et, pas de doute, les émotions étaient à fleur de peau.
«Je n'en reviens pas! J'ai des frissons!», a-t-il émis une fois rendu sur le 6e trou du club Orléans, là où débouchait le sentier historique qu'il venait de retrouver. C'est certain, nous avons affaire à un passionné. Et quand on a affaire à un passionné, on ne s'ennuie pas.
Une promenade marquante
Car des anecdotes anciennes, l'historien du golf Alain Chaput en a des tonnes à raconter et on ne se lasse pas de l'écouter! À commencer par cette histoire où il a eu le coup de foudre pour les golfs disparus au Québec. Bon joueur de golf au club de Boucherville, il lui aura suffi d'une simple promenade dans le Parc Maisonneuve, à Montréal, pour que naisse cette passion.
«Il y a une quinzaine d'années, relate-t-il, nous marchions ma blonde et moi dans le parc quand j'ai remarqué que certains lieux, certaines configurations, ressemblaient drôlement à des allées de golf. Puis j'ai aperçu des monticules qui, en les examinant de plus près, se sont révélés être d'anciens tertres de départs. Ensuite, j'ai vu de vieux marqueurs de distances et là il n'y avait plus de doute, je me promenais bel et bien dans un ancien parcours de golf. J'ai appris par la suite qu'il s'agissait du club municipal de Montréal, la raison pour laquelle on l'avait fermé et, depuis, je n'ai cessé de m'intéresser à ces terrains disparus au Québec.»
À tel point que maintenant, il préfère davantage chercher ces vieux terrains que de se concentrer sur la qualité de son jeu. «C'est quand même l'amour de ce sport qui m'a conduit à ce plongeon dans l'histoire du golf au Québec», rappelle-t-il toutefois.
Le chalet, l'âme du club
Cet employé au marketing chez Bell Canada adore fouiller les archives, consulter de vieux plans ou de vieilles photos et surtout, se promener dans les vestiges de terrains disparus. Il ne crache pas non plus sur une partie de temps à autre sur des vieux parcours de la province dont il sait pratiquement tout à leur sujet. D'ailleurs, lors de notre rencontre au club Orléans, il ne cessait d'examiner les lieux, son regard allant souvent du chalet du club au vert de pratique. Il était visiblement suspicieux…
«Quelque chose cloche, mentionne-t-il alors. Je sais que le chalet original a été détruit par le feu en 1961 et le suivant, en 1991, mais j'ai l'impression qu'on ne l'a pas reconstruit à la même place. Il y avait un terrain de boulingrin devant le chalet qui est devenu, par la suite, le vert de pratique. Mais ce vert ne ressemble pas vraiment à ce que j'ai vu en images.»
Puis, un membre de longue date du club s'approche et lui montre un autre vert de pratique et là, bingo! Il s'agit effectivement de l'ancien terrain de boulingrin, une confirmation qui réjouit notre historien.
«Je voyais bien que le chalet actuel, explique-t-il, ne semble pas du tout érigé à la place originale. Vous savez, un parcours de golf demeure un parcours, avec ses trous qui, quelque part, se ressemblent un peu. Mais un chalet, ce n'est pas pareil. C'est l'âme du club avec son architecture spécifique, son design unique. Les chalets m'intéressent davantage que les tracés des parcours.»
Époque charnière
Au fil des ans, Alain Chaput a visité de nombreux lieux où s'étendaient auparavant des terrains de golf, a joué sur plusieurs parcours historiques, a fouillé les archives de plusieurs villes, accumulé des centaines de documents écrits et photographiques et a lui-même rédigé plus de 1200 pages de notes regroupées en 26 chapitres. Alors peut-on s'attendre prochainement à la publication d'un livre à ce sujet?
L'historien hésite. Il n'a quand même pas fait tout ce boulot juste pour le plaisir d'accumuler des tas d'archives! On devine justement, avec ce bref moment d'hésitation, que l'intention de publier est bel et bien là.
«Oui, sûrement, lance-t-il enfin, mais ce n'est pas pour bientôt. Car nous vivons actuellement une époque charnière dans le monde du golf. Encore aujourd'hui, il se ferme des terrains et je veux en être témoin pleinement, saisir exactement ce qui se passe. Si je publie un jour, je pourrai ainsi parler de ce qui se passe maintenant avec plus de précision.»
Robert Lusignan
Personnellement je trouve cela impensable que Martial Lapointe où qui que çe soit est l’impolitesse de présenter Alain CHAPUT comme étant Alain Chabut.
Il est notre seul historien de golf avec une notoriété reconnue au Québec
Je crois qu’il mérite des excuses
Salutations,
Robert Lusignan.
GML
Toutes nos sincères excuses. M. Chaput a été informé et sait très bien pourquoi il est apparu un B à la place du P dans son nom dans le texte ci-haut. Je m’excuse sans aucune hésitation tout en précisant qu’il n’y avait là aucune impolitesse, toutefois. L’erreur est humaine, il n’y a pas de blessé, pas de mort et, de plus, ce n’est pas tout le monde qui connaissait l’historien Alain Chaput. Maintenant, il y en a davantage, ce qui est bien, il me semble.