Laval – Vous l'approchez et dès lors, il vous prête toute son attention. Avec son regard franc, il écoute, visiblement intéressé. Sauf que c'est lui qui est intéressant! Car quand vous avez devant vous quelqu'un qui patauge dans la mer du golf depuis plusieurs années, on ne peut passer à côté d'un tel personnage, on ne peut passer à côté de Serge Deslongchamps!
Jeune journaliste sportif à la retraite (à peine 61 ans), l'homme affiche une gentillesse et une disponibilité sincères quand on lui demande une entrevue, malgré le fait qu'il soit constamment sollicité comme animateur au salon Expo Golf de Montréal où nous l'avons rencontré. Entre deux interventions au micro, sur la scène du salon où il annonce le prochain conférencier, il se prête volontiers à l'entrevue que nous vous présentons sous forme de questions-réponses.
GML: On a l'impression que depuis toujours, vous êtes dans le paysage médiatique du sport au Québec… Depuis combien de temps êtes-vous journaliste sportif?
Serge Deslongchamps: Depuis plus de 40 ans! Vous savez, j'ai été celui qui a animé le tout premier bulletin de nouvelles à RDS, le fameux Sport 30, lors de l'ouverture de la station en 1989. Je me suis promené aussi sur bien d'autres plates-formes en plus de la télé: radio, journaux et magazines…
GML: Comment vous est venue cette spécialisation dans le monde du golf?
SL: J'ai toujours été un sportif dans l'âme, j'ai toujours aimé pratiquer des sports. J'ai entre autres joué au hockey et au baseball. Mais je ne suis pas grand… Et après quatre commotions cérébrales, j'ai compris qu'il fallait que je trouve un sport disons, moins violent. Et c'est là que le golf s'est imposé.
«Autant l'euphorie d'un bon coup me comble, autant la frustration d'un mauvais coup m'aide à grandir.»
Le golf est devenu mon sport. Par la suite, comme journaliste et animateur, j'ai mis le focus sur le golf. J'ai organisé des voyages de golf, de nombreux tournois et je suis associé au salon du golf depuis ses débuts, soit comme responsable, soit comme animateur.
GML: Et vous vous êtes initié de quelle façon?
SL: Je demeurais non loin du club Le Cardinal. C'est là que j'ai appris. J'ai même payé mes études en journalisme à l'Université Laval en travaillant comme préposé aux départs à ce club. Et voilà qu'à la retraite, je suis retourné au Cardinal où, maintenant, je suis en charge des communications, relations publiques et services à la clientèle. Une sorte d'ambassadeur du club.
GML: Et que pensez-vous de la situation actuelle du golf?

SL: Comme je vous l'ai dit, je suis collé au salon du golf depuis ses débuts et là, depuis quelque temps, je suis toujours surpris de voir les hausses de visiteurs enregistrées à chaque année. Il y a toujours plus de monde d'une année à l'autre. Car les gens aiment le golf. Sauf qu'ils ont moins de temps et moins d'argent. Alors à Expo Golf, ils viennent marchander des forfaits car les clubs baissent leurs prix. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose mais, que voulez-vous, c'est une question de survie!
GML: On parle beaucoup du développement de la relève…
SL: Oui, bien sûr, c'est quelque chose d'important. Aussi, il faudrait peut-être que survienne une autre vague comme celle créée par Tiger Woods. Et si un Québécois se démarquait sur la scène mondiale, ce serait sûrement un bon incitatif pour les jeunes. Mais il n'y en a pas et je ne sais pas pourquoi. Certains ont passé proche… comme Daniel Talbot et Rémi Bouchard. Mais pourquoi il n'y a pas encore de Québécois sur la PGA? Je ne sais pas, je n'ai pas de réponse.
GML: Et vous, quelle est votre relation avec votre sport? Comment voyez-vous le golf de façon générale?
SL: Quelle belle leçon de vie! Autant l'euphorie d'un bon coup me comble, autant la frustration d'un mauvais coup m'aide à grandir, pas juste au golf, mais aussi dans la vie de tous les jours. Il y a tellement de moments magiques! Et c'est zen, le golf! Quand je joue avec de nouveaux partenaires, j'aime échanger, leur parler tout en jouant. Mais avec mes compagnons de jeu réguliers, là je deviens silencieux et j'aime tellement cela. Juste jouer paisiblement, s'appliquer… aaah!
Nous aurions parlé encore des heures avec lui mais voilà, quand tu es animateur à un salon du golf, les pauses sont plutôt rares. Mais c'est bon, c'est ok! Ce bref moment avec un tel amoureux du golf, aux paroles posées, fait du bien et on n'en demande pas plus!