Cela apparaît dans son attitude, dans ses gestes, mais surtout dans son regard: la détermination à son summum! Des yeux foudroyants qu'affiche Léonie Tavares quand elle regarde la balle s'envoler.
Et cette même détermination, elle nous la sert dans ses idées, dans ses propos… Juste avant la fin de l'entrevue nous posons la question: «Dis Léonie, si on se reparle, disons dans dix ans, est-ce que tu seras sur la LPGA?» La réponse ne se fait pas attendre et elle est tranchante: «Je te dirais plutôt dans 5 ans.»
Léonie Tavares est habitée par une détermination débordante, mais aussi par du talent brut et un dévouement à l'effort et cela, quand tu fais de la compétition de golf, ça ne nuit pas du tout. Ainsi, talent, travail et détermination font en sorte qu'elle participera dans quelques jours à l'un des plus importants tournoi junior au monde, soit le Notah Begay III Junior Golf National Championship.
Cela fait 4 ans que nous observons Léonie Tavares évoluer dans le cercle compétitif du golf, soit depuis sa surprenante victoire au championnat du club de Glendale alors qu'elle n'était âgée que de 10 ans! Et depuis, c'est sans cesse un parcours en pente ascendante pour cette jeune fille maintenant âgée de 13 ans et plus déterminée que jamais.
Nous avons récemment discuté avec elle par appel vidéo depuis la Floride où elle s'entraîne, car dans quelques jours elle se mesurera à l'élite junior mondiale justement au fameux tournoi Notah Begay III qui se tiendra du 9 au 11 novembre en Lousiane. Une compétition très relevée où l'on comptera entre autres comme joueur connu (hyper connu!), un certain Charlie Woods dont le père n'a pas besoin de présentation.
«Oui, ce sera un tournoi où il faudra bien jouer car les meilleures filles y seront, convient Léonie. Il faudra jouer sous le par, beaucoup sous le par. L'an passé, ça s'est gagné à moins 22 après les trois rondes!»
Mais comment se fait-il qu'elle se retrouvera là? Ses exploits, bien sûr, ceux de la dernière saison de compétitions au Québec et ailleurs au Canada, l'y ont conduite. On pense à sa victoire au Championnat Parties par trou junior, sa troisième place au Championnat provincial amateur féminin et, surtout, sa victoire au Championnat NextGen au club Venise.
Cette dernière victoire lui a instantanément donné droit à une exemption pour tous les tournois de l'AJGA (American Junior Golf Association) en plus de la positionner dans le classement mondial junior. Elle a bataillé fort, pour ce titre et, de toute évidence, elle se plaît à raconter le dénouement.
«Pour la dernière partie, commence-t-elle fièrement, j'avais un retard de 4 coups sur la meneuse. Quand nous sommes arrivées au 18e trou, nous étions à égalité. Nous avons placé toutes deux notre balle sur le vert pour l'oiselet. Mais là, la pluie tombe et le jeu est interrompu. Les organisateurs ont alors songé mettre fin au tournoi en ne comptant pas le 18e trou mais, finalement, on a eu une éclaircie de 15 minutes où on a pu reprendre pour faire nos roulés.
«Tout au long de l'attente, avant la reprise, continue-t-elle, je savais que si la partie reprenait, j'allais le faire, ce fameux putt pour le birdie. J'en étais convaincue. Un roulé de 15 pieds, de droite à gauche, et la balle est tombée dans le trou! Mon adversaire a manqué le sien qui aurait forcé la prolongation.»
Quand on vous dit qu'elle est déterminée…
Donc après cette victoire, elle a pu voir apparaître son nom dans le classement mondial officiel. Elle s'est retrouvée à la 2800e position. Aujourd'hui, soit à peine quelques mois après son entrée officielle dans le classement, elle se situe en 600e place.
On l'a dit, talent, travail et détermination sont trois mots qui siéent parfaitement à cette toute jeune athlète prometteuse. Mais elle sait reconnaître l'aide qu'on lui apporte pour poursuivre sa route vers les sommets du golf féminin.
«Je suis très bien conseillée par Tristan Mullaly, dépisteur pour Team Canada, dit-elle. C'est avec lui qu'on va évaluer quel chemin je vais prendre dans quelques années, à savoir si je m'inscris dans une université américaine et faire de la compétition au niveau NCAA ou, si tout va bien, je fais plutôt le saut chez les pros. On va évaluer tout cela.
«Je travaille aussi avec Antoine St-Jean, ajoute-t-elle, pour corriger certains défauts, comme ma prise trop forte et mes coups de fer qui ne sont pas assez hauts. Mais ça s'en vient, on met l'accent sur ces points. Je peux aussi compter sur Titleist et le support du club où je suis membre, soit le club St-Raphaël.»
Sans oublier ses parents, bien sûr, dont le père, Paul, est un excellent golfeur qui agit comme cadet lors des compétitions.
Évidemment, dans ses projets, gagner le plus de tournois possible demeure une priorité, mais côté objectifs pour 2024, remporter le Championnat provincial et faire partie de l'équipe canadienne apparaissent tout au haut de sa liste.
Entretemps, elle participera aux événements de l'AJGA, question d'affronter les meilleures joueuses du continent et, bien sûr, il faudra la surveiller lors du tournoi Notah Begay III dans quelques jours.