Au bout du fil, comme toujours, Raoul Ménard ne se fait pas prier pour répondre aux questions: «Je n'ai pas fait
beaucoup de tournois, cet hiver, j'ai plutôt récupéré, question de mieux gérer la prochaine saison. Et là, je suis prêt!»
Si l'on consacre une série d'articles sur les jeunes loups du Québec qui poussent et qui visent les sommets dans le monde du golf professionnel, on ne peut passer à côté de Raoul Ménard. À 25 ans, il a les ambitions de ses efforts, de ses réussites, aussi.
«L'an passé, rappelle-t-il, sur le Latino Tour, je n'étais pas suffisamment préparé pour composer avec les aléas de ce circuit. Même chose récemment, lorsqu'il a été question de me qualifier pour le MacKenzie Tour. Je manquais de préparation. C'est pourquoi j'ai pris une pause dans les tournois cet hiver, question de mettre les efforts à la bonne place, pour être bien préparé pour la nouvelle saison.»
Ça, ce sont les efforts, pour la réussite, Raoul Ménard en a déjà accompli de belles choses, malgré son jeune âge. Junior, il a tout gagné, amateur, il a remporté deux fois le Duc de Kent, a mis la main sur le trophée de l'Alexandre de Tunis et sur le titre de champion provincial. Pro, il a signé sa première victoire sur le CCPT en remportant l'an passé une épreuve du Great Lakes Tour et lors de l'Omnium du Québec, à la Faune, il était du dernier trio après s'est permis des rondes de 67 et 64!
Pas d'objectif
Il le dit lui-même, il est revenu à la case départ pour mieux affronter la prochaine saison de compétitions qui, comme la plupart des jeunes pros faisant l'objet de cette série, se partagera entre les épreuves du Circuit Canada Pro Tour et les qualifications du lundi pour le MacKenzie Tour, circuit école du web.com dont une étape aura lieu pour la première fois au Québec cette année.
Et il aimerait bien y être à cette étape qui est l'Omnium Placements MacKenzie et qui se tiendra du 17 au 23 juillet au club Les Quatre Domaines.
«Ce serait super d'obtenir une exemption du commanditaire, mentionne-t-il. J'ai en main une carte conditionnelle du MacKenzie Tour mais elle ne me garantit pas une place pour ce tournoi au Québec.»
Dans cette saison marquée par les rencontres sur le CCPT et les qualifs du lundi, Raoul Ménard ne se fixe pas d'objectif.

«Je vais y aller un tournoi à la fois, explique-t-il, sans objectif précis au niveau du classement final, au niveau des victoires. Pour l'instant, tout cela est hors de mon contrôle. Et j'ai toujours agi de la sorte depuis que je suis tout jeune: la seule chose que je peux contrôler, c'est mon jeu. Je me connais bien en tant que compétiteur, j'ai confiance, j'ai eu un bon hiver reposant et présentement je travaille bien. Alors on verra…»
La marge est mince
Dans son agenda, Raoul Ménard a prévu de participer, dans quelques semaines, aux qualifications pour le US Open. Il l'a souvent répété dans les années passées, il ne cache pas souhaiter être le premier Québécois à évoluer sur la PGA.
«Vous savez, la marge est assez mince, souligne-t-il. Le calibre est de plus en plus relevé, mais quelque part, on est tous très proches d'atteindre les circuits majeurs. Quand on se présente à un tournoi du Latino Tour ou du MacKenzie, il y a 135 joueurs et tous peuvent gagner l'épreuve.»
Celui qui a travaillé avec différents entraîneurs, étant donné son séjour universitaire aux États-Unis, a compté sur l'aide du coach Roger Lauzon, l'an dernier, et il ne l'a pas regretté.
«Il m'a beaucoup aidé, insiste Raoul. Ce fut même un point tournant, une des raisons pour laquelle j'ai eu du succès à l'Omnium du Québec et lors de ma victoire en Ontario.»
D'accord, il a dit plus tôt ne pas se fixer d'objectif pour la saison 2017, mais c'était un pieux et tout petit mensonge. Car tout ce repos hivernal, toute cette préparation en cours pour les compétitions qui s'en viennent, n'ont qu'un seul but, donc qu'un seul objectif, faire sa niche sur le circuit web.com.
«Toute mon attention, mon focus est sur les qualifications du web.com. L'année dernière, je suis passé bien près. Cette année, je vais faire en sorte d'être à la hauteur», conclut-il.
francois Mathieu
Quel joueur de golf Raoul Ménard. Quelle facilité déconcertante…Sauf que dans la vie, cà prends des efforts, beaucoup d’effort. Le talent n’est pas gage du succès lorsque l’on veut gagner sa croûte professionnel et ce, peu importe le sport. La facilité ainsi que le talent sont la base d’un compétiteur. Le travail et l’acharnement dicte la différence entre le succès et »l’ordinaire »…
Je ne peux pas comprendre un jeune de 25 ans avec toutes les facilités du monde mentionner »ne pas être prêt » pour affronter un circuit compétitif…Cà me dépasse. Il y en a tellement qui aimerait avoir cette chance inouie.