Pour ceux qui ne partent pas pour les contrées plus chaudes, la saison de golf est terminée. La lecture sera une belle façon de meubler les longs mois qui viennent. Voici quelques suggestions de livres traitant de l’histoire du golf à travers
quelques-uns de ses personnages les plus marquants.
Sir Walter, Walter Hagen and the Invention of Professionnal Golf (Tom Clavin)
La Chine et le Japon ont conclu pour une trêve de 24 heures, en 1938, durant la guerre les opposant afin que les officiers des deux camps puissent assister à un match d’exhibition de Walter Hagen à Shanghai. Cela en dit long sur la notoriété planétaire du premier véritable golfeur professionnel au début du XXe siècle.
Hagen était souvent erratique sur les tertres de départ, mais les façons spectaculaires qu’il inventait pour s’en sortir ont créé sa légende d’invincibilité. Son ascendant sur ses adversaires était tout aussi puissant que celui de Tiger Woods à ses belles années.
The Haig, comme on le surnommait, a réhabilité les professionnels aux yeux du public qui les considérait comme des parias à la recherche de l’argent plutôt que de l’honneur comme les amateurs. Grâce à son charisme et à ses prises de position, les pros ont finalement pu avoir accès aux vestiaires et aux pavillons des clubs de golf, privilège alors réservé aux amateurs.
Les tournois étaient peu nombreux et pas très payants à l’époque. Hagen compensait avec des exhibitions plus lucratives à la grandeur des États-Unis. Ses tournées ont contribué à l’explosion du nombre de parcours de golf au pays, notamment en Floride.
Walter Hagen a remporté onze titres majeurs. Il en aurait bien plus si le Masters avait existé au faîte de sa carrière et si ses tournées d’exhibition ne l’avaient pas privé de plusieurs participations au Championnat de la PGA et à l’Omnium Britannique. Au-delà de son palmarès, c’est le côté glamour de Hagen que nous fait découvrir le biographe Tom Clavin.
« Je n’ai jamais voulu être millionnaire, mais pouvoir vivre comme un millionnaire », était la devise du Haig.
Il séjournait dans les plus grands hôtels, portait les plus beaux vêtements et roulait en rutilantes voitures. Ses amis étaient Babe Ruth, Humphrey Bogart, Bing Crosby, Charlie Chaplin, le roi Édouard VIII, et bien d’autres célébrités.
Avant même les vols transatlantiques, Walter Hagen s’est donné en spectacle partout en Europe, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. En Inde, un maharadja si content de le rencontrer lui a offert un bébé éléphant en cadeau. Hagen a renoncé à le ramener en Amérique en raison des 5000 $ que cela lui aurait coûté.
La cigarette, l’alcool et les aventures extraconjugales faisaient partie du quotidien du golfeur, allant même jusqu’à conclure un rendez-vous galant avec une spectatrice en dernière ronde d’un US Open. Forcé de jouer une ronde de prolongation le lendemain, il a honoré son engagement avec la dame et fait la fête toute la nuit avec elle. Rien quand même pour l’empêcher de soulever le trophée le lendemain.
Walter Hagen a mis fin à l’hégémonie des britanniques sur le golf en devenant le premier natif des États-Unis à remporter le Claret Jug, le fameux trophée remis au vainqueur de l'Omnium britannique. Des historiens du golf affirment qu’il a fallu attendre l’avènement d’Arnold Palmer pour retrouver un golfeur ayant un impact aussi important sur le golf.
La biographie de Walter Hagen, ponctuée de hauts faits et d’anecdotes savoureuses, se dévore comme un roman. Hagen et Babe Ruth ont été les pères fondateurs du sport-spectacle tel qu’on le connaît aujourd’hui. Dommage que dans deux films portant sur le golf, ceux de Bobby Jones et Francis Ouimet, Hagen soit apparu comme le méchant, lui qui a été si bon pour son sport.
La plus grande partie de tous les temps (Mark Frost)
Le livre raconte la victoire miraculeuse du jeune Francis Ouimet au US Open de 1913. L’œuvre met également en scène Walter Hagen et les autres golfeurs de l’époque, notamment Harry Vardon, considéré comme le plus grand joueur britannique de l’histoire.
The Felling of Greatness (Tim O’Connor)
Tim O’Connor raconte avec brio l’histoire, à la fois triste et joyeuse, du golfeur canadien Moe Norman. Sans vraiment avoir fait sa marque sur le circuit de la PGA, Moe Norman s’est attiré le respect des plus grands joueurs de la planète. Lee Trevino a même dit de lui qu’il était un génie du golf. On dit de lui que ses coups étaient les plus précis au monde. L’auteur québécois passionné de golf, Luc Dionne, a déjà avoué rêver d’écrire un scénario de film à propos de ce mystérieux personnage.