L'un quitte pour un nouvel emploi, l'autre est remercié… Au final, les deux clubs de golf de Sorel-Tracy n'ont plus de professionnels.
En effet, Christian Manègre (photo en manchette) vient d'aviser la direction du club Continental qu'il allait rejoindre l'équipe du directeur Patrice Forcier au club la Vallée du Richelieu. De l'autre côté de ce même Richelieu, au club Les Dunes, la direction et le pro Jasmin Frappier ne sont pas parvenus à une entente pour que ce dernier poursuive son association avec le club.
Deux pros, deux personnes, deux états différents et une foule d'émotions, pour l'un agréables et touchantes, pour l'autre quelque peu tristes.
«Ouf!, lance Christian Manègre, je viens de lire tous les beaux messages que m'ont envoyés les membres du Continental, après avoir appris mon départ, et je te dis que j'ai la gorge serrée… Je suis très ému. Au Continental, j'y suis resté 10 ans et j'y ai mis tout mon cœur. J'ai voulu, pendant toutes ces années, faire briller ce club.»
Christian Manègre est un gars du patelin, comme il dit. En 1997, il avait quitté Sorel-Tracy pour Val d'Or où il était allé rejoindre Patrice Forcier, justement, à l'époque directeur au club Belvedère. Les deux hommes travailleront donc de nouveau ensemble.
«À la Vallée du Richelieu, explique le pro de 45 ans, je serai responsable des événements golf, que ce soit les tournois corporatifs ou l'enseignement corporatif, de même que du service aux membres en arrière-boutique. J'aime vraiment cet endroit. À chaque fois que j'y ai mis les pieds par le passé, j'ai toujours beaucoup apprécié. C'est une belle opportunité qui s'offre à moi et un beau défi que je suis content d'attaquer.»
Déçu et amer
C'est donc dire que le Continental est à la recherche d'un nouveau pro en titre. Une approche a été faite du côté de Jasmin Frappier après l'annonce comme quoi il ne s'était pas entendu pour un nouveau contrat avec la direction du club Les Dunes.
«Pour l'instant, je m'en vais travailler dans une aciérie. Je vais faire vivre ma famille et aussi réfléchir sur mon avenir dans le milieu du golf. C'est pourquoi je n'ai pas dit oui au Continental.»
Lors de l'entretien téléphonique, il y a quelques jours, le professionnel de 35 ans était déçu et très amer. Secoué aussi. Ce «petit gars de la place» avait le logo des Dunes tatoué sur le cœur et voilà qu'après 27 ans de vie à ce club, il devait s'en aller.
«J'ai commencé à jouer au golf à l'âge de 8 ans à ce club, rappelle-t-il. Et j'en étais à ma 10e année comme pro. Je croyais y finir ma carrière. Mais, non…»
Jasmin Frappier conservera toutefois sa carte de la PGA du Québec avec une mission en tête.
«Je vais essayer de promouvoir le métier de professionnel de golf, précise-t-il. Je vais tenter de sensibiliser les golfeurs et golfeuses pour qu'ils et elles sachent qu'un pro de golf est un élément essentiel dans le vie d'un club. Quand on a des travaux d'électricité à faire dans notre maison, on ne demande pas à un ouvrier non qualifié, sans carte, d'assumer cette tâche. Même chose quand on veut apprendre le golf ou qu'on évolue dans un club.»
En somme, il souhaite juste que les pros obtiennent davantage de reconnaissance.
Bien sûr, le pro et le club ne veulent pas négocier sur la place publique mais selon la direction du club, des offres ont été faites à M. Frappier mais les deux parties ne sont pas venues à une entente. Le club est actuellement à la recherche d'un pro désireux de donner des leçons sur ses installations.