Laval – «Le terrain a été laissé à lui-même ces dernières années et il a maintenant besoin d'amour!», dit en souriant Louis-Philippe Desjardins.
Mais il faut rappeler que ce dernier, nouveau directeur du club Ste-Rose, sourit tout le temps! C'est en lui, il faut croire. Ceux le connaissant savent bien qu'on a affaire à une personne sympathique, agréable à côtoyer mais, attention, il est aussi un gestionnaire chevronné qui a bien l'intention de faire renaître ce club de golf à Laval et dont les propriétaires, la famille Van Houtte (eh oui, le café…) veulent justement redonner ses lettres de noblesse.
Il y a quelques jours, en sa compagnie, on a attaqué le parcours, question, comme toujours, d'avoir d'abord du plaisir parce que l'on joue au golf, mais aussi pour découvrir ces 18 trous construits au milieu des années 90 et dessinés par les fameux architectes de golf Howard et John Watson. Et c'est ce dernier point, le beau design du parcours, qui retient davantage notre attention plutôt que les dommages de la récente sécheresse ou le laissez-aller des dernières années.
Dès le numéro un, la configuration naturelle du terrain, mariée au talent des architectes Watson, donnent un trou original, très beau. On prend alors des notes pour bien se le rappeler et voilà qu'au trou suivant, même chose, on note une allée courte, certes, avec un vert sur la droite, quelques obstacles protégeant bien l'entrée au green et c'est ainsi que l'on a encore affaire à un trou des plus intéressants.
Ce sera ainsi le reste du parcours, on sera épaté par la qualité du design, l'originalité des trous, les vallons naturels, les dénivellations ajoutant un petit quelque chose de bien au décor. Au défi aussi avec certaines allées plutôt étroites, merci, et des verts ondulés à souhait. En somme, un parcours agréable à jouer, qui nous a beaucoup plu.
Des projets à l'horizon
En cours de route, vers le 5e trou, nous rattrapons un couple (Charles et Lucie) avec qui nous finirons notre ronde de golf et à qui nous n'hésitons pas à demander leur impression du terrain. La réponse ne tarde pas: «On a joué longtemps ici mais on a cessé de venir il y a quelques années, le terrain était de plus en plus ordinaire d'une saison à l'autre. Là, on a entendu dire qu'il y a une nouvelle administration et on a décidé de revenir jouer plus souvent», débite Charles qui, visiblement, se réjouit que le Ste-Rose renaisse.
«C'est un terrain que l'on aime jouer, reprend-il. De plus, il est bien situé, en pleine ville, donc facile d'accès.»
Évidemment, ses propos enchantent Louis-Philippe Desjardins, l'artisan de cette renaissance en cours. Rappelons que ce dernier, après une carrière comme directeur d'importants clubs tels Blainville, Saint-Raphaël ou encore Mount Bruno, entre autres, avait pris sa retraite en 2018. Mais voilà, approché par les propriétaires du Ste-Rose, à la fin de la saison 2019, il n'a pas pu résister et a repris du boulot.
Il a bien sûr des idées, des projets pour relancer le club. Entre deux élans, il en parle sans exagération mais avec détermination.
«On le constate avec l'absence de pluie, mentionne-t-il, on le voit clairement que les allées n'ont pas été aérées pendant des années, l'herbe n'a pas de racines. C'est difficile de garder de belles allées dans ces conditions.
«On veut aussi redonner un peu de relief au terrain, renaturaliser un peu les lieux, poursuit-il. On peut voir que la règle, ici, c'était de passer la tondeuse partout, du tertre de départ jusque très loin derrière les verts, même à des endroits où la balle ne va jamais, où personne ne risque de jouer. Alors on va tondre en plusieurs coupes, pour donner du relief, et là où l'espace n'est pas utilisé pour le jeu, on va laisser la nature reprendre sa place.»
Et il continue en ce sens en parlant des bâtiments, dont l'ancien clubhouse qui sera démoli prochainement, ou encore en rappelant que le club a dû refaire ses démarches pour son permis d'alcool et bien d'autres détails du genre qui, le croit-il fermement, devraient remettre le parcours de golf Ste-Rose sur les rails.
M. Desjardins ne blâme personne, cependant, comprenant parfaitement que le surintendant et son équipe travaillaient en fonction des budgets alloués par les gestionnaires précédents. (En passant, il tient à souligner qu'à son arrivée, il a tenu à garder toute l'équipe d’employés du club.)
«Nous venons d'investir 60 000$ pour réparer des installations, tel que le système de pompage, pour assurer une irrigation de qualité au terrain, souligne-t-il. C'est sûr que nous aimerions mettre plus d'argent pour améliorer rapidement les lieux, mais encore faut-il qu'il rentre, cet argent, pour procéder aux changements.»
Pas question pour lui, toutefois, d'y aller de rabais multiples qui, estime-t-il, nuisent davantage à un club qu'ils aident. Il propose plutôt des droits de jeu à prix abordables.
«Nous avons gardé quelques rabais particuliers tel celui d'une partie à 30$ avec voiturette électrique après 16h», précise-t-il.
En résumé, prix respectables, accès facile mais, surtout, un parcours au design intéressant, avec dénivellations et plans d'eau créant un décor agréable… c'est superbe de voir le Ste-Rose renaître!