Québec – «Elle a une facilité assez exceptionnelle à comprendre et, ensuite, d'appliquer à la lettre. Mais ce qui est encore plus particulier, c'est sa discipline. Quand elle se rend au champ d'exercice, elle sait exactement ce qu'elle a à faire et elle s'applique à bien le faire.»
Telles sont les paroles de Jean-Hubert Trahan à propos de la golfeuse Anne-Catherine Tanguay qui, petit à petit, chemine sur les circuits professionnels. En s'entretenant avec Jean-Hubert, on parlait tantôt au gérant, tantôt au cadet, tantôt au chum.
En somme, il est bien placé pour commenter le travail de la jeune athlète de Québec. Il nous livrait ses impressions pendant que la golfeuse, plus à l'écart dans la salle où se tenait une conférence de presse en marge de la soirée-bénéfice à son honneur, en début de semaine à Québec, se prêtait aux différentes entrevues des médias désireux d'en savoir plus sur celle qui venait d'encaisser son premier chèque de la LPGA (2780$).
Depuis l'enfance
Le couple se connaît depuis l'enfance. «Cela fait déjà 15 ans!», lance Jean-Hubert, rappelant que la première fois qu'ils se sont côtoyés, c'était lors de compétitions juniors à l'âge de 10 ans à peine! Ils ont maintenant 25 ans…
Mais leur relation professionnelle et amoureuse est plus récente, quand même. On dit relation mais on pourrait également parler de complicité.
«Anne-Catherine comprend bien ce que Fred (Colgan, son entraîneur) lui enseigne, mais ce n'est pas toujours sur le moment, raconte Jean-Hubert. Parfois, elle allume quelques jours plus tard mais là, c'est fait, elle le met aussitôt en application et les résultats ne se font pas attendre.
«C'est ainsi qu'au cours des derniers mois, poursuit-il, elle a grandement amélioré son jeu court et cela, sur les circuits majeurs, c'est très important. Elle a aussi toujours été une bonne cogneuse de coups de départ directs dans l'allée. Tout cela est de bon augure pour les tournois qui s'en viennent, soit celui au New Jersey, celui à Grand Rapids au Michigan, puis celui de Portland, en Oregon, tout comme les deux étapes canadiennes plus tard en saison.»
Le rêve
Pendant la conférence de presse, Anne-Catherine Tanguay parlait qu'elle vivait son rêve et que cela l'enchantait. Elle considère avoir atteint bien plus tôt que prévu ses objectifs, soit entre autres de jouer sur la LPGA. De son côté, Jean-Hubert comprend la surprise de sa compagne, mais il est moins étonné.
«Elle travaille tellement fort, tellement bien et, je le répète, elle a toute une discipline qui fait en sorte qu'elle réussit», insiste-t-il.
Anne-Catherie Tanguay en est seulement à sa deuxième année comme pro et pourtant… Son cheminement peut sembler fulgurant, mais en y regardant de plus près, on voit plutôt quelque chose de constant, de régulier, rien d'exagéré et de bousculé ou, encore, de joyeux hasard. Comme si elle avançait doucement, mais sûrement, sans trop vouloir sauter d'étape. Elle s'applique, donne son meilleur, bref, on y revient encore, elle est disciplinée.
«Tout à fait, renchérit Jean-Hubert Trahan. Comme elle le disait tout à l'heure, elle vit un rêve qui est arrivé plus tôt que prévu, mais elle reste dans son plan, sachant qu'elle doit continuer à travailler fort.»
Reconnaissant
Le couple est visiblement reconnaissant auprès des gens qui les aident à poursuivre cette route vers les sommets du golf. D'abord Jean-Hubert qui apprécie beaucoup la latitude accordée par la direction du club Laval-sur-le-Lac où il est l'un des adjoints au pro Steven Brosseau, pendant qu'Anne-Catherine confie être touchée au plus haut point par la générosité de ceux et celles participant à la soirée-bénéfice, soirée qui lui a permis d'accumuler plus de 105 000$.
Ce soir-là, sous la présidence d'honneur de Patrick Roy et de Kim Thomassin, avocate, un encan silencieux s'est tenu pour justement en arriver à ramasser une telle somme.
«C'est clair que cela va aider beaucoup Anne-Catherine, soutient son complice. Patrick Roy a été super avec elle. C'est lui qui avait offert de lui donner un coup de pouce et nous lui en sommes très reconnaissants.»
Dans les heures qui ont suivi cette soirée spéciale, la golfeuse s'envolait donc pour le New Jersey avec son cadet?… son agent?… son amoureux?… et à propos, Jean-Hubert, nous lui avons donc demandé, quel titre préfères-tu? Quel rôle te plaît le plus?
«L'amoureux, bien sûr!», lance-t-il sans la moindre hésitation.