Prête pour de nouveaux défis

Québec – «Hier, je suis allée m’entraîner parce que cela me tentait. Pas parce qu’il fallait que je le fasse en vue du prochain tournoi.»

Le ton est léger, enjoué, Sara-Maude Juneau a pris une grosse décision, ces derniers jours, et, visiblement, elle ne le regrette pas du tout. Elle semble même très soulagée.

«Du moins pour l’instant, lance-t-elle en rigolant lors d’une entrevue au téléphone visant à en savoir davantage sur son choix de quitter le Symetra Tour. En effet, dimanche dernier, à Rochester, dans l’état de New York, la golfeuse de Fossambault-sur-le-Lac annonçait qu’elle jouait son dernier tournoi sur le circuit école de la LPGA, qu’elle passait maintenant à autre chose, qu’elle se sentait prête à relever de nouveaux défis.

«C’est une grosse décision, pas du tout facile à prendre, précise-t-elle, mais c’est fait. Et je te dirais qu’un gros poids vient de glisser de mes épaules.»

Rien à prouver

La professionnelle de 29 ans a décidé de quitter le circuit alors qu’elle disputait un tournoi à Albany, toujours dans l’état de New York, au début du mois de juin.

«Cela faisait quelque temps que j’y pensais, dit-elle, mais c’est vraiment à l’issue de ce tournoi que j’ai pris ma décision. Pas en raison des résultats, mais parce que je commençais à en avoir assez de ce genre de vie: toujours dans les valises, jamais chez soi, toujours dans la tête l’espoir de retourner sur la LPGA…

«J’ai réalisé qu’après sept années de cette vie, poursuit-elle, je n’avais plus rien à prouver. J’ai évolué sur le plus grand circuit au monde, j’ai côtoyé de grandes joueuses et je suis très satisfaite de ce que j’ai accompli. Ce qui va me manquer, c’est la camaraderie du milieu.»

Avant de prendre sa décision, elle en a parlé à des amis qui ont déjà vécu ce genre de situation et tous, affirme-t-elle, n’ont pas regretté leur choix.

«Cela fait près de 20 ans que je suis dans l’univers du golf, a-t-elle rappelé, et je te dirais qu’au moins 80% des gens que j’ai côtoyés depuis le début, ont eux aussi quitté ce milieu. Pas nécessairement le golf, mais le monde de la compétition.»

Autres projets à l’horizon

Lorsque Sara-Maude Juneau a annoncé aux dirigeants du Symetra Tour qu’elle mettait fin à sa carrière sur ce circuit, elle a laissé entendre qu’elle voulait éventuellement aller dans le domaine du coaching.

«Peut-être le coaching, il n’y a rien de sûr là-dessus, a-t-elle précisé. Je ne me mets pas de barrière. J’ai un diplôme universitaire en administration du sport, alors c’est sûr que je vais regarder dans ce sens.»

Y a-t-il une offre sérieuse d’emploi sur la table en ce moment, avons-nous demandé.

«Dès que la nouvelle de mon départ du Symetra s’est mise à circuler, des propositions sont venues. Mais je n’en parle pas tant que ce n’est pas officiel. Pour l’instant, je me permets deux semaines de repos, sans aucune obligation!»

Et cela signifie-t-il qu’elle fait un X sur la compétition?

«Pas nécessairement, on ne sait pas, conclut-elle. Là, je veux juste prendre un peu de recul et analyser par la suite ce qui se présentera.»

Depuis des années nous suivons cette jeune femme sur son parcours de golf, d’abord amateur puis professionnel, et ce que l’on retient à la suite de sa décision de se retirer du circuit, c’est l’image d’une compétitrice acharnée. Sara-Maude Juneau quitte le circuit, elle ne l’abandonne pas. Elle n’a jamais abandonné. On a affaire à une travailleuse pleine de persévérance. Le succès ne peut que la suivre dans ce qu’elle entreprendra pour la suite de sa carrière.